Le Guide - Législatives 2024

Rapport de l’Audit 2020-21 : Les marchés publics et la gestion de projets toujours très préoccupants

– Une recommandation sur cinq, émises l’année dernière, adoptée et entérinée par les ministères – Pour chaque Rs 100 de dépenses publiques, Rs 40 sont consacrées au remboursement de la dette publique et le paiement de la pension

Le Directeur de l’Audit, Charanjivsingh Romooah, constate encore une fois cette année que les marchés publics et la gestion demeurent des préoccupations majeures en ce qui concerne l’administration des affaires publiques. Il note que 20% des recommandations faites l’année dernière ont été mises en œuvre et que 76% sont en cours d’exécution. Toutefois, il estime que des efforts supplémentaires s’imposent pour une gestion saine des finances publiques.

- Publicité -

« L’audit thématique de cette année a révélé que la gestion des projets de développement doit être renforcée. Le gouvernement investit massivement dans des projets de développement afin de fournir les infrastructures et les commodités nécessaires en vue d’améliorer la prestation des services. Les personnes chargées de la gouvernance des ministères et des départements devraient faire preuve de vigilance et de diligence pour veiller à ce que les fonds publics soient dépensés de manière économique, efficiente et efficace, en vue de garantir que les résultats escomptés soient atteints » souligne le Directeur de l’audit.

Charanjivsingh Ramooah considère qu’à un moment où l’on constate une augmentation significative des dépenses publiques pour répondre aux impacts du Covid-19 et de la dépendance des citoyens à l’égard des services publics essentiels, la nécessité pour les organisations publiques d’être plus efficaces est devenue plus évidente. Il estime par ailleurs que la pandémie a mis en exergue l’importance d’une réforme de la fonction publique. « Il est impératif d’accélérer l’informatisation de l’ensemble des systèmes de gestion dans le secteur public », préconise-t-il.

Passant en revue les finances publiques, l’Audit relève que les dépenses publiques sont passées de Rs 189,6 milliards en 2019-2020 à Rs 297,3 milliards en 2020-2021. Le service de la dette publique et le paiement des pensions de la fonction publique ont totalisé respectivement Rs 110,4 milliards et Rs 10,3 milliards. Ce qui représente environ 40,6% des dépenses totales du gouvernement pour 2020-21. La différence de Rs 176,6 milliards a été dépensée au titre des votes de dépenses de divers ministères et départements gouvernementaux, qui comprenaient le paiement de prestations sociales de Rs 45,7 milliards, des transferts aux fonds spéciaux de Rs 31,9 milliards ainsi que des subventions aux organismes paraétatiques, autorités locales, et l’Assemblée régionale de Rodrigues de Rs 23,7 milliards.

Les recettes du gouvernement en 2020-21 ont totalisé Rs 289,1 milliards, contre Rs 178,9 milliards en 2019-2020. Le directeur de l’Audit relève la forte dépendance à l’égard des emprunts, ce qui représente environ 47% du total des recettes publiques pour l’exercice 2020-2021. Les emprunts sont ainsi passés de Rs 56,9 milliards en 2019-20 à Rs 135 milliards en 2020-21. Les recettes fiscales, elles, ont chuté de 6,3%, passant de Rs 91,8 milliards pour 2019-20 à Rs 86 milliards en 2020-21.

En outre, le gouvernement a reçu une contribution unique de Rs 55 M de la Banque de Maurice en 2020-21. La dette publique a augmenté de 10%, passant de Rs 381,8 milliards au 30 juin 2020 à Rs 419,4 milliards au 30 juin 2021. La dette publique, exprimée en pourcentage du PIB, est passée de 83,4% à 96,2%.

L’Audit résume les faiblesses du gouvernement en dix points, à savoir

non-conformité aux lois régissant les responsabilités en matière de rapports;

non-respect des règles et règlements;

défaillances dans la gestion des achats;

lacunes dans la gestion des projets;

défaillances dans l’administration des contrats;

faiblesses dans le contrôle des dépenses;

questions relatives à la gestion des recettes;

défaillances dans la gestion des actifs;

contrôle inadéquat des stocks; et

des systèmes d’information de gestion inadéquats.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -