GM Business : Intérêt syndical sur les 40 h et le congé parental d’un an

Les syndicats réclament des consultations urgentes avec le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem

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Les syndicats demandent des consultations urgentes avec le ministre du Travail, Reza Uteem, pour discuter des mesures contenues dans le discours-programme concernant les travailleurs.

Pour le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, il faut être vigilant avec « un discours-programme pour ne pas se faire arnaquer ». Il a ajouté : « Ashok Subron a raison de dire que c’est le discours-programme le plus ambitieux que le pays ait connu depuis son indépendance. La CTSP ne va pas se contenter de paroles, mais d’actes. Dès vendredi dernier, nous avons lancé la campagne Now or Never. Le but est de rallier un maximum de membres de la société civile pour faire pression pour que le gouvernement démarre les réformes proposées dès maintenant. Il y a des réformes qui ne dépendent pas de la situation économique et nous pouvons les mettre à exécution dès maintenant. Le discours présidentiel dit aussi que la semaine de 40 h sera introduite, mais le projet exclut les services essentiels. Il y a une grosse interrogation sur ce concept. »

Poursuivant, le président de la CTSP ajoute : « Est-ce que cela veut dire que les employés des services essentiels travailleront plus de 40 h ? Si c’est le cas, ce sera alors une discrimination par rapport au secteur d’activité… ».

Au chapitre du congé parental passant à un an, il trouve que cela ne signifie pas qu’il s’agit de congé de maternité. Le congé parental sera finalement partagé entre le père et la mère, car l’employeur peut avancer que cela coûte cher et qu’une partie risque de passer sous le concept de Leave Without Pay, a-t-il souligné.

« Cela deviendra ainsi une discrimination de classe. Toutes ces femmes qui travaillent dans les usines ne pourront se permettre de prendre un Leave Without Pay. Tout cela doit être discuté. Nous sentons aussi que le gouvernement viendra de l’avant avec des projets de Public-Private Partnership. Allons vers la privatisation du port, d’Air Mauritius, de la CWA, etc.? C’est pourquoi la société civile doit plus que jamais maintenant poser des questions et exiger des réponses », lance-t-il.

Pour le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, le volet consacré aux travailleurs dans le discours-programme « est vague ». Il est primordial d’avoir davantage de consultations avec le monde syndical pour mieux cerner les propositions afin qu’il y ait un équilibre entre le travail et la vie professionnelle ; mais aussi remarquer qu’il n’y a pas de propositions pour retenir les jeunes compétences dans le pays, devait-il faire ressortir.

Haniff Peerun souligne par ailleurs : « la semaine de 40 heures existe déjà à Maurice, et maintenant ce concept sera étendu au secteur non-essentiel. Cela concerne plutôt les compagnies du secteur privé. Je dois aussi faire ressortir que durant la dernière campagne électorale, il était question que le congé de maternité passe à un an. Maintenant, nous parlons de congé parental. La question que nous posons maintenant est la suivante : la femme obtiendra-t-elle un an de congé de maternité ? Est-ce que la femme travaillera à domicile durant son congé de maternité ? Est-ce que la femme obtiendra son full pay durant ses congés de maternité ? L’intention du gouvernement est bonne, mais nous voulons savoir comment cela passera dans la réalité. Il faut des consultations avec le monde syndical. Nous lançons un appel pour une rencontre avec le ministre du Travail, Reza Uteem, pour éclaircir certains points contenus dans le discours-programme concernant les travailleurs. »

Pour sa part, le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), Deepak Benydin, souligne que le président de la république, Dharam Gokhool, a parlé de l’élargissement de l’espace démocratique. « Nous croyons fortement que l’espace démocratique doit être étendu au monde syndical. Dans ce contexte, nous voulons que le gouvernement mette au frigo une fois pour toutes la Public Gathering Act. Il faudra également rétablir le droit des fonctionnaires de pouvoir contester le rapport du Pay Research Bureau après avoir signé l’Option Form. Le gouvernement se propose d’élargir l’espace démocratique du Public Bodies Appeal Tribunal pour lutter contre les discriminations dans l’exercice de promotion et de recrutement. Nous souhaitons aussi que les pouvoirs du PBAT soient étendus également aux organismes parapublics », a déclaré Deepak Benydin, qui dit que le gouvernement doit aussi mettre un terme aux comités disciplinaires bidon.

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