Une équipe du Central CID s’est rendue au bureau de Me Rama Valayden, vendredi, pour recueillir un statement à titre de témoin à la suite de la diffusion des photos et vidéos intimes de son confrère Akil Bissessur avec sa compagne Doomila Moheeputh. Ce qui marque le début d’une enquête officielle menée par l’équipe du DCP Jangi pour faire la lumière sur les allégations de fuite émanant de la police.
Durant la semaine, Rama Valayden a envoyé une lettre au Premier ministre Pravind Jugnauth pour l’informer que la PHQ Special Striking Team avait saisi le portable de Doomila Moheeputh (46 ans) lors d’une perquisition à son domicile à Palma le 19 août.
Or, ses vidéos intimes ont fuité en public depuis le week-end dernier. L’auteur de la correspondance a demandé au chef du gouvernement, « do pray that you act swiftly so that these police officers are immediately thrown out of the Mauritius Police Force in the public interest ». Le bureau du PM a référé la lettre à la police pour enquête. Ainsi, une équipe du CCID s’est rendue au bureau de Rama Valayden à la Sterling House à Port-Louis, vendredi matin.
Comme il se trouvait en cour, ce dernier a dû retourner pour rencontrer les policiers qui l’ont alors informé de la raison de leur déplacement. Ils voulaient obtenir plus d’informations sur la lettre qu’il avait envoyée.
Rama Valayden a maintenu qu’il croit que la fuite viendrait de la police et il a demandé au CCID de se référer à la plainte déposée par Doomila Moheeputh. Il a rappelé qu’avant un meeting de l’équipe d’avocats des Avengers à Quatre-Bornes en janvier 2021, des photos intimes de l’épouse de Soopramanien Kistnen étaient en circulation. « Depuis tout ce temps, aucune enquête n’a été menée malgré une plainte. J’espère que ce ne sera pas la même chose pour le cas présent », a-t-il dit. Profitant de l’occasion, il s’est demandé si des victimes de sextorsion auront confiance en la police en leur remettant leurs portables de crainte que leurs photos et vidéos intimes ne fuitent.
De leur côté, le Central CID compte poursuivre leur investigation sur le sujet et l’Exhibit Officer, une policière qui avait réquisitionné le portable, sera interrogé bientôt. Même si elle a déjà fait une déposition pour dire qu’elle a suivi les procédures pour sécuriser l’appareil, les enquêteurs souhaitent obtenir des détails supplémentaires sur le mouvement du portable jusqu’à ce qu’il soit remis au CCID.
Dans sa version, Doomila Moheeputh a confirmé que les vidéos en question se trouvaient bien sur son téléphone portable et que celui-ci n’avait pas de code. Ainsi, un individu pouvait l’allumer et examiner le contenu de l’appareil. À noter que plusieurs groupes féminins sont montés au créneau pour dénoncer le partage de ces vidéos sur les réseaux sociaux.