Front des prix- carburants : l’ACIM met en garde « STC pe kraz latet konsomater »

L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a mis en garde contre toute augmentation du prix des carburants avec la prochaine réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC). « Depuis quand les prix des carburants sur le marché mondial se reflètent sur le prix local ? Il y a eu plusieurs baisses depuis l’année dernière, mais le prix à Maurice est resté inchangé, avec toute sorte de taxes qui se sont ajoutées », affirme Jayen Chellum, secrétaire général de l’association.
Il rappelle que le gouvernement a changé le système de fixation de prix de l’essence et du diesel depuis janvier. « Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a changé la loi pour empêcher les consommateurs de bénéficier d’une baisse du prix du carburant. Le gouvernement a expliqué qu’il faut renflouer la caisse du Price Stabilisation Account », dit-il.
Il avance que la baisse de Rs 5 dans le dernier budget ne serait qu’un « petit remboursement » de ce que doit le gouvernement aux consommateurs. « Se kass taks ki ti pe aste vaksin ! » affirme-til. L’ACIM se dit prête à « descendre sur le terrain pour dénoncer toute augmentation du prix du carburant ». Dans le contexte actuel, Jayen Chellum estime que « STC pe kraz latet konsomater ».
Par ailleurs, l’ACIM tient la State Trading Corporation (STC) responsable de la pénurie de riz ration sur le marché local. Hier, l’association a contacté une trentaine de supermarchés à traers le pays. « Ces commerces ont expliqué qu’ils sont fournis en riz ration chaque semaine, mais en petite quantité. S’ils demandent 40 sacs de riz, ils n’en reçoivent que neuf ou dix. De plus, tout le riz est déjà vendu après un ou deux jours », révèle-t-il.
L’association n’est pas satisfaite des explications du directeur de la STC, Rajiv Servansingh, concernant l’interdiction de l’Inde d’exporter du riz ration suite aux inondations. Même la dérogation accordée à Maurice est insuffisante en termes de quantité.
« Jusqu’à décembre 2022, nous importions du riz ration auprès de compagnies pakistanaises. Puis la STC s’est tournée vers l’Inde, considérant qu’elle a un meilleur prix. Quel genre de contrat a-t-elle signé ? En négociant un contrat, il faut inclure une clause pour demander au fournisseur de se débrouiller pour nous fournir notre cargaison en cas de problème. Ou sinon, nous achetons notre riz ailleurs et le fournisseur nous rembourse la différence », se demande Jayen Chellum.
Il s’interroge : « N’y a-t-il pas eu rupture de contrat lorsque les fournisseurs indiens ont cessé de nous livrer du riz ? » Il rappelle que beaucoup de Mauricien au bas de l’échelle ne peuvent acheter d’autres types de riz, comme le basmati.
Par ailleurs, l’ACIM a dénoncé la position de monopole d’Innodis sur le marché du poulet et des œufs. « Le prix du poulet était de Rs 200/kg en mai 2022, et il est actuellement à Rs 225/kg. Le gouvernement doit intervenir pour que le prix soit raisonnable, et non pas laisser aller vers une économie inflationniste, car il prélève plus de taxes auprès de cette compagnie quand le prix est élevé », réclame-t-il.
Jayen Chellum avance que ce groupe est aussi derrière l’importation des poussins, de nourriture pour les poulets et la distribution de volailles à Maurice. « Les prix du maïs et du soya, nourriture pour les poulets, ont baissé sur le plan mondial. Mais le prix du poulet sur le marché local reste toujours élevé », dénonce-t-il. Il demande ainsi au gouvernement de fixer un prix maximum pour le poulet de table et les œufs.

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