Deux importants opérateurs dans le secteur du transport en commun, soutenus, par des injections de Tax Payers’ Money, carburent à la fraude et à la corruption. Et cela, outre le fait que les bilans financiers de ces entités sous le contrôle du ministre Alan Ganoo jusqu’au 10 novembre dernier, soient dans le rouge. Le trou financier pour le compte de Metro-Express Limited est de l’ordre de Rs 2 milliards sans compter les emprunts de l’ordre de Rs 15 milliards contractés sous la ligne de crédits avec l’Inde pour la réalisation de cet éléphant blanc par le gouvernement de l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth. Du côté de la Corporation Nationale de Transport (CNT), la situation financière est encore entourée d’une opacité totale vu que le dernier compte audité remonte à 2015, soit il y a dix ans de cela. Que ce soit pour Metro Express Limited ou la CNT, la Financial Crimes Commission, avec la suppléance aux fonctions de directeur général assurée par Sanjay Dawoodharry, se retrouve avec du pain sur la place. Vendredi dernier, un Whistleblower, un Insider bien culotté, a débarqué à visage découvert au QG de la Financial Crimes Commission au Réduit Triangle, pour dénoncer un chapelet d’abus financiers des plus accablants au sein de Metro Express en dénonçant de hauts fonctionnaires, fermant les yeux sur ces écarts dans la gestion des fonds publics. De son côté, l’ancien General Manager de la CNT, Ramah Rao, ancien bras d’Alan Ganoo, a été placé sur la liste rouge au Passport and Immigration Office de Persons to Report on Departure. Il est attendu au QG de la FCC pour des interrogatoires Under Warning au sujet des contrats alloués au début de 2025.
Pour ce qui est des dénonciations des cas de fraude et de corruption au sein de Metro Express Limited, l’auteur s’est permis d’adresser également une correspondance en bonne et due forme au Premier ministre, Navin Ramgoolam, et au ministre de tutelle, Osman Mahomed avec une note à l’effet que « in the interest of justice, the Financial Crimes is kindly requested to initiate serious inquiries. All documentation available from the undersigned. My name and contact details have been shared with the FCC on 27th December 2024 in person. »
Cette correspondance, qui constitue la trame de la déposition à charge contre l’ancien management de Metro Express constitue un Indictment avec des convocations à interrogatoire dès la reprise des travaux au début de 2025. Le titre même veut tout dire, soit « Fraud Cases at Metro Express Ltd and Cover Up by its previous CEO, Chairman and Directors, including Senior Officers from the Ministry of Finance. » Poursuivant, le Whistleblower dénonce que « the following cases of Frauds and cover up at Metro Express Ltd. These have been based on an inefficient management style of the existing management and has resulted to misuse of tax payers’ money. These matters were previously reported to the then CEO. The matter was also raised to the Board of Directors and Chairman, who were well aware of these malpractices at Metro Express Ltd. »
D’entrée de jeu, il dénonce des cas d’Embezzlement – Fraud in the payment of Transport Provider en avançant que « there was no proper verification of invoices submitted to Finance department, resulting to overpayment to the service provider and embezzlement by existing staff. » Il cite le fait que des rapports détaillés avaient été soumis au Board de Metro Express avec mention que « the Logistics Department was in non-compliance as well as the finance department who was not doing verification of the claims submitted. »
Subséquemment, le « then CEO did a cover on this issue by setting up an internal fact-finding committee and a report supervised by himself in order to camouflage the truth. » La présidence de cette instance d’enquête avait été confiée à un proche du CEO.
« The report, which confirmed the overpayment, was submitted to the Board of Metro Express Ltd. There was unfortunately no action by the Board. Due to political pressures, the payments were made to the service provider», confirme la lettre de dénonciations, s’appuyant sur des Minutes of Proceedings de MEL en date du 23 août 2021. « The payment was approved by a director, a then senior advisor to the then PM. All directors were informed of the fraud by the then Head of Finance and official documents are available », ajoute le Whistleblower.
L’autre volet de dénonciations concerne la gestion des Excess Monies from Portable Inspection Equipment (PIE). La conclusion à ce guichet est lapidaire : « All excess monies from the PIE have never been received by MEL Revenue Department. »
Parmi les autres cas abus flagrants, les procédures de Procurements étaient manipulées pour favoriser des protégés. « For big contracts such as Embellishment along Metro Corridor, the procurement reports were manipulated to favour certain suppliers. The procurement committees were chaired by specific persons in MEL with a view to defraud », lit-on à ce sujet.
Metro Express Limited est également en infraction par rapport aux dispositions de la Workers Rights Act, notamment les NPF and CSG Issues. « MEL has never contributed towards NSF, NPF, CSG, HRDC Levy and CSG prior to June 2021 and has still failed to comply with the law, resulting to over millions of fines and penalties », fait-il ressortir.
La politique de recrutement au sein de Metro Express Limited était teintée de favoritisme. « Many people with qualifications and experiences were not given their fair chance. For several positions, notable recruitment of revenue collection clerks and administrative officers the staff recruited are very close to the then Chairman.”
Pour sa part, l’ancien General Manager de la Corporation Nationale de Transport (CNT), fait l’objet d’une enquête menée par la Financial Crimes Commission (FCC), s’intéressant à des exercices d’appel d’offres à la CNT, avec des allégations d’irrégularités dans les procédures. Des développements sont attendus au début de janvier avec la FFC ayant émis un Report on Departure à l’encontre du principal concerné. La FCC a déjà Impounded des documents compromettants dans cette affaire.
Dans la conjoncture, avec les derniers états financiers audités et vérifiés de la NTC remontant à 2015, des appréhensions sont exprimées autour des graves dysfonctionnements affectant la gestion des rapports financiers de cette entité parapublique. Pour l’exercice financier 2016/17, les comptes audités n’ont été reçus que le 29 octobre 2024, soit près de sept ans après la clôture, pour examen et approbation par le conseil d’administration. L’approbation pour 2017/18, 2018/19 et 2019/20 a été obtenue le 11 septembre 2024, avant d’être soumise au National Audit Office le 16 septembre 2024. Pour la période allant de 2021/22 à 2023/24, ces rapports financiers sont attendus vers la fin février 2025.