- La CTSP dit noter une incohérence dans les modalités de paiement pour les salariés du secteur privé
C’est à partir de ce vendredi que les fonctionnaires toucheront 50% de leur boni de 14e mois. Ils obtiendront l’autre moitié en janvier 2025. Le bureau du Financial Secretary (FS) a émis une lettre-circulaire, pour indiquant que le boni de 14e mois s’applique aux employés du secteur public touchant moins de Rs 50 000 par mois. Cette décision s’applique également aux employés des collectivités locales, aux salariés de la Rodrigues Regional Assembly et aux organismes parapublics dont les conditions de travail sont gouvernées par le Pay Research Bureau.
La circulaire no 5 du bureau du Financial Secretary indique que le boni de 14e mois est calculé sur le même principe que l’End-Of-Year Bonus. Aussi, il sera exempté de la CSG. Les collectivités locales et la Rodrigues Regional Assembly sont appelées à puiser de leur budget pour financer le boni de 14e mois.
« Additional funds, if required, will be provided at a later stage after exploring all possibilities for reallocation within their budgets », fait ressortir la circulaire. Le même principe doit être appliqué aux organismes parapublics. Cependant, « statutory and other public bodies not financially dependent on government are requested to finance the 14th month bonus within their respective budgets », recommande la circulaire.
Réagissant hier, le président de la State and Other Employees Union, Radhakrishna Sadien, a déclaré qu’il n’est toujours pas satisfait des conditions rattachées au paiement de ce boni de 14e mois. « Le gouvernement a dit lui-même que la roupie s’est dépréciée par 46%. Donc, Rs 50 000 hier ne valent pas Rs 50 000 aujourd’hui. Il y a aussi la hausse des prix de divers produits. Tout le monde souffre de cette situation, y compris la classe moyenne. Le gouvernement s’est basé sur l’Employment Rights Act de 2019 pour fixer le plafond à Rs 50 000. C’est pourquoi nous maintenons qu’il faut revoir ce barème », souligne le syndicaliste.
Du côté du secteur privé, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) dit noter une « incohérence » dans le paiement du boni de fin d’année. « Nous avons reçu au moins une quarantaine de plaintes en quatre jours allant dans ce sens. Certains employés ont enregistré une baisse dans le quantum du boni de fin d’année. Tout cela émane d’un exercice de réajustement salarial. Ils n’ont pas obtenu le réajustement complet car certains employeurs ont enlevé un certain nombre d’Increments à partir de juillet dernier. Beaucoup de compagnies ont finalement fixé le salaire minimum à Rs 16 500, sans prendre en considération leur catégorie et leur temps de service. L’exercice de réajustement salarial s’est donc basé sur les Remuneration Orders. Kot zot ti pe gagn plis ki Remuneration Order, anplwayer finn ramenn zot a Remuneration Order. Leur salaire a été réajusté donc en fonction du Remuneration Order. De ce fait, leur 13e mois et leur 14e mois sont moins que ce qu’ils attendaient », a fait ressortir Reeaz Chuttoo, président de la CTSP.
D’après ce dernier, certains employeurs imposent aux travailleurs le paiement du 14e mois en quatre tranches. La loi exige qu’il faille d’abord un accord avec l’employé pour que le 14e mois soit payé en quatre tranches au lieu de deux. Sans aucun accord, le paiement en quatre tranches est illégal, a fait remarquer le syndicaliste.
« Certains employeurs ne font qu’émettre un communiqué pour dire que le boni de 14e mois sera payé en quatre tranches. Sur les sites de travail où ils ne sont pas représentés par des syndicats, les travailleurs n’osent pas élever la voix. La direction d’une grande chaîne de supermarchés à Maurice a déjà fait savoir à ses employés que le boni de 14e mois sera payé en quatre tranches. Il y a même une compagnie privée qui a fait savoir que le paiement du 14e mois sera étalé jusqu’à juin 2025 », dénonce Reeaz Chuttoo. Il affirme qu’il a déjà envoyé des lettres de protestation au ministère du Travail et espère que les inspecteurs de ce ministère agissent très vite pour remédier à la situation.