Si l’année dernière le jour de l’Assomption n’était pas férié, cette année, c’est le cas et beaucoup se préparent déjà à « met program » en famille, chez eux ou à la plage, après la traditionnelle messe. Un moment de piété et convivialité, avec une pointe de douceur autour du
mythique « gâteau Marie », pièce incontournable des foyers mauriciens. Cette année encore, Week-End a fait le tour de quelques pâtisseries, pour voir quelles sont les nouvelles tendances, mais surtout pour s’enquérir des prix, d’autant qu’un des ingrédients principaux, soit l’œuf, a pris l’ascenseur ces dernières semaines.
Sur le marché, les prix ont légèrement augmenté, mais restent abordables, variant entre Rs 250 et Rs 1 500, dépendant essentiellement du type de gâteau. Si traditionnellement le gâteau Marie est fait à base de « pâte de mariée », il s’accorde désormais à tous les goûts et à toutes les bourses. « Je prépare essentiellement des gâteaux Marie à base de pâte d’amande », nous confie Tracy George, pâtissière à L’Atelier Tress, à Vacoas. Elle nous explique avoir déjà reçu des commandes et qu’elle commencera à mettre la main à la pâte dès demain. « Je propose aussi d’autres saveurs comme le moelleux au chocolat », dit-elle. « J’aime bien proposer de nouvelles choses à mes clients. »
Du côté de la Pâtisserie Immaculée, par contre, pas d’impasse sur la tradition. « Nous ne faisons que des gâteaux Marie traditionnels, soit avec de la pâte de mariée », nous confie Tayeba Oozeer, propriétaire de la pâtisserie. « Nous faisons des gâteaux depuis plus de 40 ans et nous avons nos fidèles clients qui reviennent tous les ans pour acheter leurs gâteaux », dit-elle. Tayeba Oozeer nous dit que cette année, de nombreux clients se sont pris à l’avance en passant leur commande depuis le début du mois.
En effet, ce ne sont pas les modèles de gâteaux qui manquent sur le marché. Sur les réseaux sociaux, les annonces font ravage. Cupcakes Marie, Napolitaine Marie… il y a de tout pour faire « la bouche doux ».
Des cours sont même proposés pour vous aider à confectionner votre propre gâteau Marie ! Le fait-maison a désormais un coût… Cependant, pour Geneviève, retraitée de 70 ans, point besoin de cours. La recette du gâteau Marie, elle la connaît par cœur, une recette transmise de mère en fille. « Je confectionne moi-même mon gâteau depuis que mes enfants sont nés. C’est pour moi un moment de grande joie et de partage », confie-t-elle. « Les jeunes n’ont plus le temps de cuisiner. Ils travaillent et ont des emplois du temps chargés, c’est donc bien plus pratique de commander ou d’acheter un gâteau. En plus, il y a tellement de variétés de gâteaux, pourquoi se priver ? » lance-t-elle.
Quant aux supermarchés, les gâteaux n’étaient pas encore sortis du four, samedi, lors de notre reportage. « Il est encore trop tôt. Les gâteaux seront disponibles peut-être lundi », nous confiait une employée d’une supérette de la capitale samedi matin. « Tous les ans, ce sont plusieurs centaines de gâteaux que l’on prépare, que ce soit des gâteaux “pâte de mariée”, ou des génoises », ajoute-t-elle. Elle nous confie aussi que ces gâteaux ont du succès auprès de tous, les clients, pas uniquement ceux de foi catholique. « C’est surtout pour faire plaisir aux enfants qui sont tout excités en voyant tous ces gâteaux blanc et bleu, joliment décorés ! Personne ne peut y résister », concède-t-elle.
Les oeufs, le casse-tête?
S’il est vrai qu’il est possible de faire de bons gâteaux sans œufs, notamment pour les végétariens, il faut reconnaître que ceux avec des œufs sont les plus prisés. Nous avons donc posé la question à nos pâtissières. Face à la « crise » des œufs de ces dernières semaines, comment se sont-elles préparées ? « Je me suis fait un peu de soucis au début, mais heureusement que j’ai un bon fournisseur qui a continué à me fournir des œufs », explique Tracy George.
« Il faut tout de même noter que le prix des œufs a augmenté sur le marché, mais il n’y a pas que cela. Les autres ingrédients aussi ont augmenté, dont le chocolat, ce qui fait que les prix ont légèrement changé, mais heureusement que les clients comprennent. »
Idem chez la Pâtisserie Immaculée. Tayeba Oozeer nous explique que son fournisseur a assuré l’approvisionnement en œufs et que leurs opérations n’ont pas été affectées par cela.