Le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, a affirmé qu’il « n’est pas normal que le pays génère environ 504 000 tonnes de déchets annuellement et que seulement 4 % de ce volume soit recyclé ». C’est un gaspillage des ressources, dit-il. Des études de caractérisations réalisées ces dernières années ont démontré que 50 à 60 % des déchets sont utilisés pour le compostage. 24 % de ces déchets peuvent aussi être recyclés, avec également 14 % des déchets plastiques.
C’est en substance la déclaration faite par le ministre au Caudan Arts Centre à l’ouverture d’un séminaire sur le thème, Implementation of the National Waste Management Strategy : Integrated Waste Processing Facility (IWPF), Vertical Expansion of Mare-Chicose Landfill and Hazardous Waste. Il s’avère que ce séminaire est extrêmement important, car il regroupe toutes les parties prenantes de la gestion des déchets.
Ces déchets sont enfouis au centre technique de Mare-Chicose et il est important de les rediriger. Kavy Ramano met en avant que d’ici à 2030, il faut qu’on soit capable de dévier au moins 70 % des déchets de Mare-Chicose vers des centres de tri et de recyclage. Le gouvernement a déjà attribué des contrats pour la construction de deux centres de compostage et deux centres de tri de déchets. Les centres de compostage se rapportent aux déchets verts et les centres de tri aux déchets secs. La collaboration avec les collectivités locales, des ménages et des opérateurs s’impose, car ce sont eux qui vont collecter les déchets. Au moins trois types de poubelles seront mis à la disposition des ménages pour les déchets verts, secs et pour les résidus.
« La Letter of Award vient de sortir pour la construction de deux centres de compostage et deux centres de tri de déchets. Le pays dispose aussi de cinq Transfer Stations. Elles continueront à opérer normalement, mais elles auront aussi la responsabilité de canaliser les déchets vers les centres de compostage et les centres de tri. Tous les autres résidus seront canalisés vers Mare-Chicose. Le centre d’enfouissement de Mare-Chicose est un mal nécessaire. Nous allons garder ce centre d’enfouissement pour les résidus qui ne peuvent pas être recyclés. L’option qui a été retenue est l’expansion à la verticale de Mare-Chicose. Le contrat a déjà été alloué. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans une phase d’annonce, mais d’implémentation, s’appesantit le ministre. Il a aussi encouragé les opérateurs : les usines continuent à disposer de leurs déchets dangereux dans la région de La-Chaumière. En ce qui concerne Roche-Bois Transfer Station, il indique que le gouvernement travaille sur la possibilité de la délocaliser.
Pour sa part, la directrice de l’Agence française de Développement (AFD), Laetitia Habchi, a déclaré que la gestion des déchets solides à Maurice a longuement été centrée sur une approche où plus de 95 % des déchets sont acheminés à Mare-Chicose. Depuis 2017, l’AFD a contribué à la mise en place d’un plan d’action et à l’élaboration d’une étude de faisabilité pour l’établissement des centres de tri et de compostage où les déchets solides sont éliminés dans une seule et unique décharge, en l’occurrence Mare-Chicose.
Cette décharge est proche de la saturation de ces jours, dit-elle. Face à cette situation, le gouvernement a pris la décision de changer de cap. Il s’agit maintenant de faire évoluer la gestion des déchets solides dans un modèle d’économie circulaire. « Maurice doit devenir un exemple, comme il est dans beaucoup d’autres où chaque habitant prend soin de son île avec l’intention d’un artiste pour son œuvre. » Avec cette stratégie ambitieuse, nous avons entrepris un long voyage vers un avenir plus durable. Continuons cette route avec détermination, car il n’y a pas de planète B », indique la directrice de l’AFD.