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Environnement : Campings nocturnes en montagne interdits

Aller à la découverte des grands espaces verts, c’est bien. Ne pas polluer, c’est encore mieux. Le ministère de l’Agro-industrie a émis, en semaine, un communiqué de rappel indiquant que sous la Forests and Reserves Act, il est strictement interdit d’allumer un feu, de jeter ses déchets en pleine nature, de détruire, de défricher des sentiers sauvages ou encore de camper ou de passer la soirée de 18h à 6h du matin sur n’importe quelle réserve naturelle de l’île, incluant Le Pouce, le Corps de Garde et les îlots. Et ce, sous peine d’amendes, voire d’emprisonnement.

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Une piqûre de rappel nécessaire face à l’engouement des Mauriciens pour les randonnées en nature, mais aussi face à la dégradation de ces sites naturels et protégés. En effet, les autorités ont décidé d’agir après avoir noté plusieurs cas d’incivisme ces derniers temps, allant de l’accumulation de déchets en haute montagne au défrichement sauvage de sites protégés. « La Mauritian Wildlife Foundation (MWF) soutient entièrement cette décision », explique le Dr Vikash Tatayah, Conservation Director à la MWF. « D’ailleurs, dans certains cas, c’était même very long overdue. »

Il soutient ainsi que durant ces dernières années, les forestiers ont assisté impuissants à la dégradation de nombreuses réserves naturelles par des randonneurs insouciants. « Il existe encore des personnes qui pensent qu’il y aura automatiquement quelqu’un qui ramassera leurs ordures derrière eux. Il faut comprendre qu’il n’existe pas de services de voirie sur ces sites-là et que les bénévoles qui font un travail formidable pour nettoyer ne peuvent pas faire cela systématiquement. Il faut une responsabilisation civique », dit-il.

Vikash Tatayah soutient que les îlots du pays fréquemment visités se trouvent aujourd’hui dans un état déplorable et que « ces visiteurs qui viennent pour la journée ou même pour plusieurs jours laissent un désordre indescriptible. » En plus du désordre, il explique que certains viennent même y abandonner leurs animaux. « Nous ne sommes pas contre la visite et la découverte de ces sites, mais quand cela rime avec dégradation, là ce n’est pas correct. » En plus de constater que des sentiers ont été défrichés par des randonneurs, voire complètement aplatis, Vikash Tatayah explique que des plantes endémiques sont arrachées et même brûlées. Chose inadmissible, surtout que de grands efforts sont faits par les autorités et les ONG pour les préserver.

Les montagnes, derniers refuges
« Les montagnes sont les derniers refuges pour les insectes, escargots et plantes endémiques de Maurice. Par exemple, les fourmis que l’on retrouve sur la montagne du Pouce n’existent pas ailleurs, et l’introduction accidentelle d’autres espèces met en péril leur survie. » Vikash Tatayah tire ainsi la sonnette d’alarme sur les visiteurs qui, sans le savoir, pourraient importer des espèces d’animaux, d’insectes d’une île à l’autre, ce qui pourrait bouleverser tout un écosystème. Il était donc grand temps d’agir.

« La première étape est de rappeler à chaque fois les endroits qui sont inscrits sur la liste des réserves naturelles, la deuxième c’est de sensibiliser. D’ailleurs, à la MWF, nous nous attelons depuis des années à mettre en place de tels programmes, surtout au niveau des îlots. Puis, il y a la troisième étape qui est de faire appliquer les lois. » Pour cela, il indique qu’il faut plus de surveillance sur ces sites, avec l’apport de forestiers et d’officiers de parcs nationaux.

La présence d’officiers sur le terrain est, selon lui, essentielle. De plus, il explique que hormis les réserves naturelles, les plages aussi devraient être incluses dans la liste. « Par exemple, à l’île aux Bénitiers, l’état insalubre démontre de l’irresponsabilité des visiteurs. »

Pour info, il est strictement interdit d’introduire « any material, plant or animal injurious to wildlife; Littering and dumping of waste or any other material; Lighting of fire; Causing disturbance/interference to the animals and plants thereon; Causing damage, destroying, digging/removing or poaching of any forest produce; Camping or overnight stay between 6 p.m. to 6 a.m. on any Nature Reserves (including Le Pouce Mountain, Corps de Garde Mountain and Islet Nature Reserves). »

Les contrevenants sont passibles d’une amende ne dépassant pas les Rs 5 000 et d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans.

Dans la liste des réserves naturelles, l’on retrouve Perrier, Macchabée (Bel Ombre), Corps de Garde, Le Pouce, Le Cabinet, Combo, Les Mares, Gouly Père, Bois Sec ainsi que l’île Ronde, l’îlot Gabriel, l’île Plate, le Coin de Mire, l’îlot Marianne, l’île aux Aigrettes, l’île aux Cocos, l’île aux Sables et l’île aux Serpents, entre autres. La liste peut être consultée sur le site du ministère de l’Agro-industrie.

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