Lead Partner et cofondatrice, avec Charlene Cunden-Sholay, du cabinet Axcilia, spécialisé en comptabilité, fiscalité, conseil et audit interne, Valéry Modeste-Jacob est une auditrice interne certifiée de l’Institute of Internal Auditors (IIA), avec une solide expérience professionnelle de plus de 15 ans dans la prestation de services aux organisations à travers le monde. Intervenant dans un webinaire sur le thème Entrepreneurship: Dare to chase the vision!, organisé par le Project Management Institute (PMI) Chapter of Mauritius, elle a plaidé en faveur de la mise sur pied d’un Help Desk pour mieux guider et orienter les entrepreneurs et aspirants entrepreneurs.
Elle explique que le gouvernement et la MRA ont déployé divers plans d’aide à l’intention des entrepreneurs, notamment depuis le début de la pandémie, mais que malheureusement, certaines PME n’étaient pas en conformité avec les lois et règlements en vigueur, et n’ont donc pu bénéficier de ces Schemes. « Il faut être enregistré auprès des régulateurs. Parfois, vous serez surpris de voir combien de licences seront nécessaires pour opérer. Il y a une série d’autorisations et permis à avoir », dit-elle, ajoutant : « We are not yet a One Stop Shop where you get all info to incorporate a company. We don’t have all the information into one central place. Il faudrait centraliser toutes les informations comme dans les autres pays, et ce, d’autant que beaucoup de jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat et doivent être convenablement encadrés et accompagnés. Et il faut centraliser toutes les informations qu’on doit savoir avant de lancer un business », dit-elle.
Valery Modeste-Jacob reconnaît toutefois que « SME Mauritius is doing a lot », même si « there are so many schemes available to entrepreneurs today, but entrepreneurs do not know ». Selon elle, le budget de SME Mauritius n’est pas utilisé de manière optimale, car les gens ne prennent pas avantage de toutes les facilités offertes. « Et là, je ne parle pas de loans, etc., mais d’apport financier. Beaucoup de petites entreprises ne connaissent pas les avantages à leur disposition. That is why we need a central help desk for entrepreneurs and aspiring entrepreneurs », ajoute-t-elle.
Durant son parcours professionnel, la Lead partner d’Axcilia a travaillé sur des audits financiers/systémiques pour de grandes organisations dans plus de 15 pays, et poursuit actuellement la certification de Certified Fraud Examiner de l’Association of Certified Fraud Examiners. Invitée à raconter son propre parcours d’entrepreneur avec Axcilia, cabinet qu’elle a fondé avec son associée en 2015, elle souligne : « Nous avons connu des moments durs et nous nous sommes demandés si nous devions continuer. Il faut franchir le pas et lutter pour rester dans le business. Et aujourd’hui, we are still going strong. »
Elle a aussi parlé de plusieurs facteurs de succès pour les entrepreneurs, « et que nous avons expérimentés nous-mêmes ». Il faut ainsi d’abord être passionné dans ce qu’on fait et ce qu’on veut faire, dit-elle. « Nous deux, nous travaillons dans une Big 4 Firm, avec un très bon salaire. Pourquoi prendre des risques ? D’autant que nous n’avions aucune idée de ce qu’était l’entrepreneuriat. Après avoir quitté notre entreprise, nous nous sommes croisées, nous avons discuté et nous nous sommes dit : pourquoi pas se lancer ? Cette passion nous a menées où nous sommes aujourd’hui. Sans passion, cela peut être très difficile pour entreprendre, car il faut être conscient que le chemin est difficile. Vous étiez dans une zone de confort et vous n’y êtes plus, et il faudra lutter », prévient-elle.
Deuxième ingrédient important : rester concentré. Au début, Axcilia voulait faire de l’audit, l’advisory, et de la comptabilité, et finalement la société a commencé à servir les PME. « Ce n’était pas notre objectif, mais on s’est concentré dessus, car on a vu qu’il y avait du potentiel. »
Troisième facteur de succès : travailler dur. « Pour un entrepreneur, il faudra le faire, et s’attendre à être très mal payé, et vivre avec un niveau de vie différent. Au début, quand on a commencé, on n’avait aucun client, on a dû tout construire. Giving nights and nights rethinking our business plan, financials and marketing and strategies success is not overnight. Mais à la fin, ça vaut le coup. »
Quatrième ingrédient : faire confiance à son instinct. « En 2017 et 2018, trois ans après notre lancement, c’était très bas et on s’est demandé si on devait continuer. Nous avons persévéré. On n’avait pas beaucoup de clients et on ne voulait pas faire du “frontal marketing”, as we sell intellect, integrity and trust. »
Et la persévérance des deux femmes a fini par payer. Fin 2021, Axcilia est sur le point de faire l’acquisition d’une firme comptable. « Ce n’était pas dans nos plans, mais on va signer le contrat. Nous aurons un nouveau portfolio que nous pourrons développer. Nous faisons confiance à nos capacités. Quand on est entrepreneur, il faut se faire confiance », insiste Valery Modeste-Jacob.
Cinquièmement, il faut rester flexible, notamment pour s’adapter aux changements de type Covid-19 et télétravail, par exemple. Autre facteur important : faire confiance à son équipe. « Nous avons commencé à deux. Mais quand vous démarrez, vous devez tout faire, car vous n’avez pas les moyens de recruter des gens. Par la suite, nous avons décidé de recruter, même si nous ne pouvions même pas nous verser un salaire. Aujourd’hui, nous avons une équipe de huit personnes, une équipe pluridisciplinaire, et nous donnons des opportunités aux jeunes professionnels de nous rejoindre », dit la responsable d’Axcilia.