- Aucun aménagement en cours à ce jour pour faciliter les retours au foyer soit pour Noël, soit pour la fin d’année pour le personnel navigant
- Le management pointé du doigt pour son esprit revanchard après l’épisode des dépositions devant l’ERT
La compagnie aérienne Air Mauritius est sujette à une nouvelle polémique en cette fin d’année qui n’a pas été de tout repos pour elle avec, entre autres, le bras de fer qui s’est conclu par une mise à pied contestée en cour de justice de la présidente du syndicat du personnel navigant, l’AMCCA, Yogita Baboo, et la mise en retrait de ses CEO et CFO qui sont l’objet d’une enquête pour corruption alléguée. Cette nouvelle vague de mécontentement concerne des demandes habituelles de changement de vols de l’équipage de cabine pour les fêtes de fin d’année qui sont pour l’heure bloquées, provoquant frustration et mécontentement parmi les employés. Les accusations de vengeance et de gestion inadéquate fusent surtout après que l’affaire portée par le personnel navigant devant l’Employment Relations Tribunal (ERT) ait été entendue, mettant en lumière les faiblesses des problèmes de planification et de gestion des ressources humaines par les dirigeants de la compagnie aérienne nationale.
La situation tendue au sein de MK a pris une tournure inquiétante ces derniers jours et plane ainsi sur les vols de fin d’année des possibles désistements des membres d’équipage de cabine dénonçant le blocage généralisé de leurs demandes de changement vol pour le mois de décembre, comme cela a toujours été le cas dans le passé. Ces demandes, essentielles et humaines pour concilier travail et vie familiale pendant la période des fêtes, sont au cœur d’une controverse impliquant une direction de la compagnie inflexible malgré les promesses du CEO en exercice, Laurent Recoura, qui avait laissé entendre que la reconnaissance du travail du personnel allait être au centre de ses préoccupations.
Selon des sources internes, le manager des opérations en cabine, ancien membre d’équipage lui-même, est pointé du doigt pour des prises de mesures de rétorsion ouvertes depuis que les récriminations légitimes du personnel de cabine ont été entendues par l’ERT, récemment malgré tous les efforts du management pour bloquer les revendications de cette partie du personnel de MK dont le syndicat n’avait signé aucun accord avec la direction pendant l’administration volontaire, a contrario d’autres catégories du personnel.
Frustration et démotivation
Les employés affirment que toutes les catégories d’équipage, y compris les Senior Flight Purser, Flight Pursers et Cabin Crew, ont vu leurs demandes de changement d’horaire, de calendrier ou de destination vol de fin d’année bloquées, même après avoir respecté toutes les normes imposées par la compagnie, comme c’était le cas auparavant. Des allégations de gestion délibérément revancharde du planning de l’équipage émergent, créant une atmosphère de frustration et de démotivation parmi le personnel.
La période de fin d’année est cruciale pour l’industrie de l’aviation, et le blocage des demandes de variation de vols pourrait avoir des conséquences néfastes tant sur le moral de l’équipage que sur le fonctionnement de la compagnie. Des craintes sont exprimées quant à une possible désorganisation des vols, laissant MK sans personnel suffisant pour assurer les vols pendant les jours clés que sont le 24 et le 31 décembre. Il suffirait, selon le personnel navigant qui a communiqué avec Week-End, d’insérer dans un ordinateur équipé d’une App appropriée les données des demandes de variation des jours de congé, comme cela se fait dans toutes les compagnies aériennes qui font preuve de compréhension et d’humanité vis-à-vis de leur personnel.
Selon des sources dignes de foi, la direction de MK, interrogée par certains membres du personnel sur cette situation, a évoqué des « exigences opérationnelles » pour expliquer le refus des changements de demandes de vol. Cependant, ces explications ont été qualifiées de « bidons » par les employés, remettant en question la transparence et la logique opérationnelle pour une compagnie comme Air Mauritius derrière ces décisions.
Un travail gargantuesque
Cette crise intervient dans un contexte où la compagnie peine déjà avec un manque de personnel, affectant aussi bien le personnel navigant que le personnel au sol. Les plaintes concernant des conditions de travail difficiles et une mauvaise gestion des ressources humaines sont de plus en plus fréquentes pour les personnels au sol qui effectuent pourtant un travail gargantuesque. En effet, avec un minimum de personnel, il est assuré pour l’heure que les avions s’envolent selon les horaires prévus pour prémunir toute négation à l’encontre de la réputation de MK en tant que compagnie aérienne nationale.
La situation actuelle chez MK soulève des préoccupations sérieuses quant à la gestion interne de la compagnie. Les demandes de vol bloquées pourraient avoir des répercussions à la fois sur le moral des employés et sur l’efficacité opérationnelle de la compagnie pendant la période critique des fêtes. La direction est appelée à répondre de manière transparente aux préoccupations du personnel et à trouver des solutions pour restaurer la confiance au sein de l’entreprise.
« Il est compréhensible que de telles conditions de travail, en particulier lorsqu’elles sont perçues comme injustes, puissent engendrer des sentiments de colère, de frustration et d’injustice. Les questions liées au traitement des employés, aux congés, à la rémunération et à la reconnaissance des jours spéciaux sont des sujets importants qui méritent une attention particulière de la part des employeurs et des autorités compétentes. Il est important de souligner que le respect des droits des travailleurs, une gestion transparente et équitable, ainsi qu’une communication ouverte sont essentiels pour maintenir un environnement de travail sain et productif », nous a confié un des personnels navigants grandement perturbés par ces relations industrielles tendues qui perdurent malgré les nouveaux CEO.
Ils ne comprennent toujours pas pourquoi le Big Boss de l’aviation mauricienne, Ken Arian, qui a été à un moment de son parcours professionnel un steward comme eux, est aussi peu enclin à soutenir le personnel navigant !