À deux semaines de la fin des restrictions sanitaires (jusqu’au 31 mars), les propriétaires de boîtes de nuit ne veulent pas attendre jusque-là pour rouvrir leur établissement. Ils demandent aux autorités de les laisser opérer leur club, selon le protocole sanitaire en vigueur et appliqué par des bars et hôtels. Fermées depuis un an, deux discothèques, disent-ils, ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Celles-ci, des enseignes connues des habitués, opéraient à Rose-Hill et Ébène.
Exaspérés, les propriétaires de boîtes de nuit lancent un appel en direction du gouvernement. « Nous avons pleinement collaboré quand on nous a demandé de fermer pour éviter la propagation du Covid-19. Mais à la réouverture des activités économiques, des restaurants, bars, centres commerciaux et hôtels, nous sommes toujours à l’arrêt. Au final, tout le monde est en train de travailler, sauf nous. Ce n’est pas correct. L’année dernière, on nous avait demandé de patienter jusqu’à octobre, puis décembre, et là on nous parle de fin mars. Entre-temps, il y a des night-clubs déguisés qui opèrent en toute quiétude. »
Shailesh Setahul, propriétaire du Queen’s Club (Quatre-Bornes) et membre exécutif de l’Association of Night and Private Club Owners, qui regroupe une douzaine de propriétaires de discothèques, déplore une politique de deux poids deux mesures dans le secteur de l’événementiel. « Comment se fait-il que des bars convertis en boîtes de nuit peuvent accueillir des clients avec la possibilité de danser ? » se demande Shailesh Setahul. Les night-clubs, poursuit-il, sont actuellement en mesure de respecter les mesures sanitaires. « Nous avons un système de ventilation et des extracteurs qui respectent les normes. D’ailleurs, si nous avons notre permis pour opérer, c’est aussi parce que nous disposons d’un système d’aération qui est en conformité avec les règlements. Pour rester dans le cadre du protocole sanitaire, nous sommes disposés à accueillir 50% de notre capacité habituelle », dit-il. En baissant leur capacité d’accueil de 50%, les discothèques donneront accès à moins de 250 personnes. Certains night-clubs ne pourront accueillir qu’un maximum de 100 personnes.
Fermées depuis une année, les discothèques traversent une période économique difficile, rappelle Shailesh Setahul, comme n’importe quel opérateur contraint au chômage technique. « Nous ne bénéficions plus d’assistance financière, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre personnel. Plusieurs de nos employés sont partis parce qu’ils ont trouvé du travail ailleurs. Il ne faut pas oublier que nous contribuons à faire marcher d’autres emplois. Cela va des taxis aux salons de coiffure », ajoute le propriétaire du Queen’s Club. Ce dernier parle d’un manque à gagner mensuel d’environ Rs 400 000 pour les boîtes de nuit paralysées par les retombées économiques du Covid-19. Et à la réouverture, ces propriétaires ou gérants, ajoute Shailesh Setahul, auront à trouver de l’argent pour financer la rénovation de leur établissement et la mise à jour des équipements et autres appareils qui n’ont pas été utilisés depuis un an.