La diaspora mauricienne réclame le droit de voter lors des élections générales et compte loger une action légale en ce sens en Cour suprême prochainement. Le Mouvement Solidarité Mauricienne, derrière cette démarche, avec son président, Mario Peertum, a retenu les services de Me Kaviraj Bokhoree, avoué, et un panel de conseils légaux. « En France, en Inde et en Angleterre, leurs ressortissants se trouvant à l’étranger ont ce droit de vote. Pourquoi ne pas accorder ce même droit aux Mauriciens basés à l’étranger ? » s’interroge Me Bokhoree. Ce dernier fait référence à la section 1 de notre Constitution et estime que « a sovereign democratic society inclut aussi la participation à une élection. »
Me Bokhoree se dit conscient que beaucoup de Mauriciens vivent à l’étranger et que le processus de vote peut de fait être compliqué. « Mais de nos jours, toutes les procédures se font en ligne. Pour le besoin des élections, le gouvernement devra apporter des amendements. Peut-être affilier la diaspora à une circonscription de Maurice, tout comme par exemple Agalega tombe dans la circonscription de Port-Louis Est/Port-Louis Maritime (No 3). » Il propose aussi l’introduction d’un département au ministère des Affaires étrangères pour la diaspora mauricienne.
De son côté, Mario Peertum, qui réside en France, ajoute que le Mouvement Solidarité Mauricien a été créé en 1995 et qu’à l’époque, il avait évoqué avec Navin Ramgoolam le droit de vote pour la diaspora. « J’ai déposé plusieurs lettres en ce sens à diverses personnalités, comme l’ex-vice-président Raouf Bundhun, l’ancienne ambassadrice mauricienne en France Marie-France Rousset, ou encore Paul Bérenger. » Aussi estime-t-il que « le moment est venu aujourd’hui, avec le nouveau PM, Navin Ramgoolam, d’aller de l’avant avec le droit de vote pour la diaspora ». Il lance par ailleurs un appel aux Mauriciens vivant à l’étranger pour que ceux-ci soutiennent son mouvement et sa réclamation. « Drwa devot pou ladiaspora, se enn dosie ki dormi depi 1996 ! »
Sur un autre sujet, Mario Peertum avance que des professionnels mauriciens à l’étranger souhaitent aider leur pays. « Il y a des Mauriciens compétents qui souhaitent travailler, notamment au sein d’Air Mauritius. C’est une suggestion que nous faisons à Navin Ramgoolam », dit-il.