Le président du Sunniy Ulama and Aimmah Council (SUAC), le maulana Shamim Khodadin, monte une nouvelle fois au créneau. Cette année enore, la communauté musulmane se retrouve dans une situation difficile et ce, à la veille du Qurbani à cause de la pénurie de bœufs sur le marché. L’Eid ul-Adha sera célébré le 16 juin.
« L’Eid ul-Adha rend justement hommage au geste immensément symbolique d’Ibrahim (le prophète Abraham), à qui Allah (SWT) avait ordonné de sacrifier son fils. Dois-je faire ressortir que l’Eid ul-Adha est la deuxième fête la plus importante pour les Mauriciens de foi islamique ? Et, de plus, cette festivité ne bénéficie pas d’un jour férié, comme c’était le cas dans le passé », déclare Shamim Khodadin.
« Pou ki rezon gouvernma pa finn nomm enn Task Force pou zer tou seki relatif ar Bakr’Eid ? À ce que je sais, le Premier ministre se targue toujours de présider des “task forces” pour toutes les célébrations religieuses importantes. Mais pour l’Eid ul-Adha, rien du tout ! », s’étonne-t-il. « Comment se fait-il que pour toutes les grandes fêtes, le PMO ou ministère de tutelle met en place une Task Force ? Me dan ka fête Eid ul-Adha, pa finn ena nanye ! Si ti met enn task force an plas, depi komansman, petet nou pa ti pou dan enn sityasion parey », poursuit-il.
Le Sunniy Ulama and Aimmah Council indique qu’ : « à moins de 15 jours de la fête, le prix de la viande a été décidé par des commerçants peu scrupuleux, qui profitent de cette occasion,pour pratiquer des prix exorbitants et plumer les consommateurs ! N’ont-ils donc aucune frayeur de la colère divine ? Le SUAC condamne sévèrement le PMO et les ministères comme ceux de l’Agro-industrie et du Commerce d’avoir très mal géré ce dossier ! »
Le religieux note, par ailleurs, qu’en raison de la fièvre aphteuse en Afrique du Sud, l’importation de bétail de ce pays a été stoppée. « Nous avons, à maintes reprises, suggéré d’ouvrir les marchés avec le Kenya et Madagascar. Mais les autorités n’ont jamais rien voulu entendre ! Servi pretex pena relasion bilateral avek bann pei la, mes de lot kote ouvrie malgas pe vinn travay dan pei. Kot lozik ladan ? »
Il indique que: « l’importation de Rodrigues avait été suspendue, mais a repris cette année avec la restriction. Cependant, un seul importateur a le droit de vendre son bétail. Et encore une fois, aucun contrôle sur le prix pratiqué ! »
Le maulana Khodadin conclut : « Il y a une semaine, le prix du bœuf a été fixé à Rs 174 le kilo, soit une augmentation de Rs 4 par rapport à l’année dernière, sans explication justifiée. » Cette situation, a-t-il soutenu, « affecte également le marché du mouton et du bouc, avec des prix qui atteignent plus de Rs 400 le kilo »