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Éducation : Mauvaise gestion et manque de transparence déplorés

Le ministère de l’Éducation a eu du mal au cours de l’année financière 2020-2021 à se plier aux exigences de l’Audit. Le rapport relève ainsi que les Financial Statements n’ont pas été soumis et que les rapports annuels n’ont pas été déposés à l’Assemblée nationale. Plusieurs organismes opérant sous ce ministère sont concernés par cette situation.

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De plus, l’Audit relève des manquements au niveau des projets de rénovation ainsi que les appels d’offres relatifs. De même, le ministère n’a pas encore déclaré ses biens dans le registre élaboré par le gouvernement à cet effet.

Des Rs 2,3 milliards d’avoirs non-financiers sous le contrôle du ministère de l’Éducation, seuls ceux d’une valeur de Rs 11,9 millions sont répertoriés au Government Assets Register. Ce système avait été élaboré en 2017 pour une meilleure gestion des biens publics. Mais le ministère de l’Éducation a accumulé beaucoup de retard à ce sujet.

À septembre 2021, les 277 établissements primaires et secondaires n’avaient pas encore été évalués et enregistrés sur le système. De même pour les véhicules et les 52 480 tablettes numériques achetées pour les écoliers des Grades 1, 2 et 3. La raison évoquée est un manque de personnel au ministère.

Par ailleurs, le Central Store Division (CDS) du ministère a été cédé au ministère des Administrations régionales pour les besoins du projet Metro Express, en février 2019. Il devait être relocalisé ailleurs. Un appel d’offres pour la location d’un espace de 2 500 m2 a été lancé, sans succès. Le ministère a donc opté pour deux espaces différents, sous deux baux différents pour le CDS.

La Warehousing Section totalisait 1 873 m2, au lieu de 2 500 m2 initiaux recherchés. L’espace est donc restreint. La Procurement Section était utilisée pour stocker de vieux meubles et autres items non utilisés. Pourtant, des montants de location de Rs 3 350 451 et Rs 11 484 690 ont été payés respectivement pour ces deux espaces.

Trois ans après la promulgation de la Special Needs Education Authority (SENA) Act, cette entité n’est toujours pas pleinement opérationnelle et il n’y avait pas de contrôle adéquat sur le paiement des Grants. Le board a été constitué en 2019 et à octobre 2021, 2 253 enfants étaient enregistrés dans les écoles spécialisées et 53 Organisations non-gouvernementales bénéficiaient de subvention du gouvernement pour leurs opérations.

À ce jour, c’est toujours le ministère de l’Éducation qui gère ce dossier. Il n’y a eu aucun Memorandum of Understanding entre la SENA et les ONG. Le ministère a répondu à cela qu’un directeur et une secrétaire administrative ont été recrutés en novembre 2021 et qu’il était à la recherche d’un bâtiment pour abriter la SENA. Entre-temps, le ministère accorde le soutien nécessaire aux opérations.

Par ailleurs, des Rs 631,3 millions prévues pour la rénovation des établissements scolaires dans le budget 2020-2021, le montant utilisé n’est que de Rs 177 millions. Un échantillon de 25 projets totalisant Rs 994,35 millions a été analysé. Il a été ainsi souligné qu’il y avait des manquements dans la gestion des fonds et dans les procédures d’appel d’offres dans huit projets, à hauteur de Rs 295,4 millions.

Il y a également eu des insuffisances au niveau des travaux et de la part des contracteurs. Des pratiques frauduleuses ont aussi été relevées par un contracteur. Ce qui a valu la résiliation de son contrat.

Une telle situation a conduit à un retard dans la concrétisation des projets, notamment en ce qui concerne 58 salles spéciales pour les travaux, dans le cadre de la réforme éducative. Les procédures d’appel d’offres pour l’aménagement de  11 salles spéciales dans les académies au coût de Rs 67,9 millions ont été enclenchées. Toutefois, deux seulement ont été lancées en juillet et septembre 2021. L’Audit estime ainsi que le ministère doit avoir une meilleure planification de ses projets, surtout en ce qu’il s’agit des appels d’offres.

Par ailleurs, l’Éducation a également été épinglée sur le manque de transparence et de bonne gouvernance. Il est ainsi relevé que le ministère n’a pas soumis de Financial Statements pour l’audit ni de rapport annuel à l’Assemblée nationale. Les entités concernées sont le Mauritius Examinations Syndicate, la Private Secondary Education Authority, la Sir Seewoosagur Ramgoolam Foundation et l’University of Technology Mauritius, Université des Mascareignes, Early Childhood Care and Education Authority et le Rajiv Gandhi Science Centre Trust Fund. L’Audit est d’avis que le ministère doit avoir un contrôle accru sur ces organismes.

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