Le Board of Management du Rodrigues College a déploré « la situation cruciale » dans laquelle se trouve l’établissement. En fin de semaine dernière, pendant plus d’une heure, les membres du conseil d’administration ont expliqué que le financement de la Private Secondarty Education Authority (PSEA) se réduit comme une peau de chagrin chaque année. Et que par manque de moyens financiers, le collège, qui est la Star School de l’île, risque de devoir fermer ses portes, après 50 ans d’existence.
Ce collège privé, ont-ils fait comprendre, a connu ses premiers pas grâce à des prêtres dans les années 1970, pour ensuite devenir œcuménique et être géré par un conseil catholique et anglican. « La fermeture du collège est prévue dans pas longtemps si la PSEA ne révise pas sa copie. Et ce manque de moyens financiers pour la bonne marche de l’établissement dure depuis trois ans. Ce qui a complètement asphyxié le collège. » L’alerte est sans équivoque
À tour de rôle, les intervenants, dont Aurèle Anquetil André, Jean-Marc Roussety, Nan Rock Perrine et Azarias Baptiste, ont fait l’historique du collège ainsi que de la situation « très préoccupante » qui prévaut actuellement au sein de l’établissement. Toute cette affaire découle des nouvelles règles de la PSEA concernant le financement des collèges, édictées dans un « document qui a été décidé et avalisé à Maurice, sans tenir compte des contraintes rodriguaises ».
Ils font comprendre que le Rodrigues College, qui est le pionnier de l’éducation secondaire à Rodrigues, est désormais l’enfant pauvre du secteur. « Cette institution éducative très renommée, qui produit des lauréats chaque année, au niveau local et national, ne reçoit même pas d’allocation comme soutien. Ce qui est pourtant le cas pour les collèges REDCO. » Ils ont demandé à la PSEA de rectifier le tir s’agissant de Rodrigues, car le règlement imposé à Maurice ne peut en aucun cas s’appliquer à Rodrigues. « En cas de fin de non-recevoir de la PSEA, le Rodrigues College, un joyau de l’éducation à Rodrigues, n’aura d’autres choix que de fermer ses portes symboliquement. Toute cette affaire sent un parfum de discrimination », dénoncent les membres du conseil d’administration. Ils se disent être prêts « à aller là où il faudra afin de faire changer les choses et faire entendre raison à la PSEA ». Le cas échéant, cette instance sera tenue responsable de la fermeture du collège, avec toutes les conséquences qui en découleront. Ils sont confiants que la situation « va se décanter dans le bon sens ».
Le collège obtient de l’aide de plusieurs sponsors, dont l’Assemblée régionale de Rodrigues, pour l’organisation de certaines activités extrascolaires, mais ne reçoit pas d’aides financières des autorités locales, comme tel est le cas pour les collèges REDCO. Selon les intéressés, les autorités locales et la PSEA sont au courant des difficultés auxquelles fait face cette institution mais ne font rien.