La National Social Inclusion Foundation (NSIF) a présenté son plan stratégique Éducation et Formation à l’intention des enfants des familles vulnérables. Élaboré et mis en pratique par la Fortified Learning Environment (FLE) Unit, ce programme vise à offrir un encadrement approprié aux enfants du préscolaire au secondaire à la fois sur le plan académique et psychosocial. Le but étant de permettre à tous les enfants mauriciens d’acquérir la Minimum Basic Education.
La FLE Unit de la NSIF intervient au niveau des crèches dans les poches de pauvreté ainsi qu’au primaire afin de donner aux enfants les bases nécessaires pour bien démarrer leur parcours dans l’éducation. Menon Munien, président de la NSIF, reconnaît que les enfants en situation de vulnérabilité font souvent face à l’échec scolaire et à la stigmatisation. « Nous voulons appliquer la Capacity Building à tous les niveaux. L’espoir est que tous les enfants mauriciens puissent acquérir la Minimum Basic Education », dit-il.
Des passerelles ont ainsi été mises en place afin de permettre à ceux n’ayant pu réussir leur PSAC ou le NCE de reprendre leurs études et, ainsi, d’obtenir le National Certificate Level 1. « En 2023, nous avons eu deux batchs avec un taux de réussite de 60%. » Ainsi, ceux qui ont fait leur parcours jusqu’en Grades 9 et 9+ dans l’Extended Programme seront encadrés pour atteindre le National Certificate Level 2. « Après un an dans le Bright Up Programme, qui se fait en collaboration avec le MITD et le MSC, ils pourront suivre une formation professionnelle de niveau NC3 », indique-t-il encore.
Pour 2024, 1 200 jeunes sont engagés dans ce programme. Lorsqu’ils passeront en formation professionnelle, l’année prochaine, ils auront également droit à un Stipend de Rs 8 000 par mois. Le FLE est aussi appliqué à Rodrigues. « Nous voulons donner ses valeurs à chacun. Il y a beaucoup de challenges, mais nous sommes déterminés. »
Le Pr Vassen Naeck, Acting Director du FLE, met l’accent sur le fait que l’enfant est au centre du plan stratégique. « Notre mission est d’élaborer une méthode pour répondre au développement dans l’éducation ainsi qu’aux défis psychosociaux », dit-il. Dans le concret, cela passe par un encadrement à la fois en milieu scolaire, dans la communauté et au sein de la famille.
Le programme est basé à 50% sur Littératie et Numératie et 50% sur le psychosocial. Une équipe de 150 tuteurs, encadreurs et administrateurs de la FLE intervient à plusieurs stages. Ceux-ci sont de 3 mois à 3 ans, 3 à 5 ans, 5 à 8 ans, 8 à 12 ans et 12 à 16 ans. « En Grade 3, l’enfant doit être Literate et Numerate, et avoir une Psychosocial Balance. »
La NSIF travaille en partenariat avec plusieurs ONG, dont Lovebridge, pour l’accompagnement social et Konekte pour l’accompagnement psychosocial. Des partenaires de l’éducation, comme le SeDEC, sont aussi parties prenantes du projet. Pour 2024, on compte 400 bénéficiaires au niveau des crèches et du préscolaire; 1 000 en lower primary; 500 en upper primary et 400 au secondaire.
En outre, un Carnet de progression pour l’évaluation scolaire et psychosociale sera introduit. À travers cette approche et la nouvelle méthode d’évaluation, ajoute le Pr Naeck, la problématique scolaire sera abordée dans sa globalité.
Harold Mayer, président du FLE Committee, est d’avis que le challenge de ce programme sera de renverser les statistiques par rapport à l’échec scolaire. « Maurice a connu beaucoup de succès, mais le taux d’échec est resté plus ou moins le même, particulièrement chez les plus vulnérables. » Il ajoute que l’équipe du FLE « ne travaille pas comme des techniciens, mais avec son cœur.»
La ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa Daureeawoo, a salué cette initiative de la NSIF. Selon elle, « l’argent ne doit pas être une barrière dans la réussite scolaire ». Quant à la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, déclare que « c’est la première fois qu’il y a une telle synergie des partenaires de l’éducation et du social pour le bien-être de l’enfant. C’est un grand pas en avant. Si nous avons tous le même objectif, l’enfant en sortira gagnant. »