Éducation : Des activités extrascolaires dans tous les établissements au 2e trimestre

Les parents d’élèves invités à apporter leur collaboration

- Publicité -

La première décision prise par le ministère de l’Éducation, suivant les Assises tenues la semaine dernière a été communiquée par le ministère de tutelle. Des activités extracurriculaires seront organisées après les heures de classe à partir du deuxième trimestre. Les chefs d’établissement devront soumettre un rapport à la zone, à la fin du trimestre, mentionnant au moins cinq activités organisées par l’école.

Quelques jours seulement après les Assises de l’éducation, qui se sont tenues du 15 au 17 avril, le ministre Mahend Gungapersad a réuni son équipe pour discuter de la mise en place d’activités extracurriculaires. Il s’agit de l’une des suggestions-leitmotiv dans les différents groupes de discussions. Il avait laissé entendre que des propositions pouvaient être appliquées tout de suite, tandis que d’autres prendront plus de temps.

- Publicité -

Cette semaine, il a eu une réunion de travail avec ses collaborateurs impliqués dans les activités extrascolaires. D’autres réunions, avec les responsables régionaux, notamment, sont prévues dans les jours à venir. La décision de tenir des activités dès la rentrée du deuxième trimestre a ainsi été prise.

Comment cela se passera-t-il dans la pratique ? Le ministre a fait comprendre que les chefs d’établissement disposeront d’une certaine autonomie pour cela. Ils auront donc la liberté de choisir leurs activités, du moment qu’il ne s’agit pas d’activités déjà organisées par le ministère. À la fin du trimestre, ils devront soumettre un rapport à leurs zones respectives, en mentionnant au moins cinq activités organisées durant cette période.
S’expliquant sur cette démarche, Mahend Gungapersad a déclaré : « les activités extrascolaires sont un moyen de protéger les enfants contre les fléaux. Certains vivent dans un environnement marqué par la violence conjugale ou la drogue. Nous devons leur offrir un moment pour oublier ces réalités. »

- Advertisement -

Il a ajouté que lors du lancement du livre Veni, Vidi, Vici : Two Centuries of Nation-Building, du Pr Serge Rivière et du Dr Amaresh Ramlugan, samedi dernier, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, avait tenu un discours similaire. Il avait mis en exergue que l’école ne devait pas se limiter à l’aspect Knowledge, mais devait également promouvoir les activités de développement personnel.

Comme il l’avait déjà fait ressortir lors des Assises, le ministre Gungapersad a souhaité que les parents et grands-parents puissent aussi participer à ces activités. L’accès à l’enceinte des écoles sera ainsi autorisé après les heures de classe. Si les salles de classe resteraient fermées, les gymnases, terrains de sport ou certaines salles spécifiques pourraient être mis à disposition pour des activités précises. Un participant à la réunion avait également proposé d’ouvrir les bibliothèques scolaires aux adultes.

Mahend Gungapersad a proposé plusieurs pistes aux chefs d’établissement, notamment le quiz, slam, concours d’élocution et de rédaction, compétitions de cerf-volant, débats, sorties pédagogiques, matchs sportifs entre écoles, visites à des personnes malades, ou encore des rencontres dans des écoles à besoins spéciaux. Il a également suggéré que des professionnels interviennent dans les établissements pour parler de leur métier et inspirer les élèves : « Si un parent est un sportif ou un musicien, il pourra aussi venir partager son expérience à l’école », avait-il précisé.
Par ailleurs, une collaboratrice du ministère a soumis un projet intitulé After School Art Programme pour les écoles primaires. Celui-ci comprend des cours de peinture, de guitare, de théâtre, ainsi que de danse indienne et contemporaine, entre autres.

Si cette initiative est louable, il reste à voir comment cela se traduira dans la pratique. Car à quelques jours de la rentrée du deuxième trimestre, les chefs d’établissement devront trouver les ressources nécessaires pour organiser ces activités. De plus, il y a des réalités mauriciennes, comme les leçons particulières, avec lesquelles il faudra composer. Sans compter le problème de transport, pour ceux qui voyagent en bus ou van scolaire.

Ce n’est pas la première fois que des activités extrascolaires sont organisées. Lorsque Vasant Bunwaree était ministre de l’Éducation, il avait lancé l’Enhancement Programme pour les élèves du primaire. Cela consistait, justement, à rester à l’école pour des activités artistiques et sportives, après les heures de classe. Malheureusement, il avait été noté qu’il n’y avait pas beaucoup d’élèves qui participaient à l’Enhancement Programme. Cela, en dépit du fait que l’ancien ministre avait mené une campagne de communication auprès des parents, en rencontrant, notamment, les associations de parents d’élèves.
Si le ministre Mahend Gungapersad veut, lui, réussir, il faudra sans doute trouver les moyens de convaincre les parents et de régler les contraintes d’ordre pratiques.

———————————

Vikash Ramdonee (UDRRU) : « Les activités contre l’indiscipline »

« J’accueille favorablement cette décision du ministre. Je suis persuadé que là où il y a des activités extrascolaires, il y a moins d’indiscipline. J’en ai déjà fait l’expérience, d’ailleurs. Il faut impliquer directement les élèves dans l’organisation de ces activités. Cela les valorisera et leur donnera la possibilité de développer leurs Skills. Je dis bravo également pour l’implication des parents.
« Toutefois, il y a quelques questions pratiques à régler. Par exemple, quand il y a des représentants des universités locales ou étrangères qui veulent venir faire des présentations au collège, nous devons demander la permission à la zone. Souvent, à ce niveau, personne ne veut prendre une décision et transmettre le dossier au ministère. Là également, chacun se renvoie la balle. Au final, la date est déjà passée.
« Je constate que le ministre parle d’autonomie, j’espère que nous aurons la liberté de décider pour ce genre d’activités également. Car tous les enfants doivent avoir les mêmes chances et pas seulement les grands collèges ou les collèges privés. Le recteur informera alors la zone au lieu de demander la permission.
« À ce sujet, je suis en faveur du Collaborative Schooling. Quand j’étais affecté au Mapou SSS, j’avais organisé un mini-tournoi de foot avec quatre collèges de la région. Nous avons joué dans les différents collèges à tour de rôle. Cela permet de tisser des liens et de renforcer l’appartenance à son collège.
« J’irai plus loin, en disant qu’il faut encourager ce genre d’échanges entre collèges d’État, les collèges privés subventionnés et même les collèges payants. Il faut décloisonner et permettre les échanges. J’accueille également l’idée que les parents participent aux activités extrascolaires. Cela renforcera la collaboration avec l’école. L’éducation se fait en partie à l’école et en partie à la maison. Si les parents jouent le jeu et qu’il y ait un environnement pour apprendre à la maison, peut-être que les leçons particulières vont diminuer.
« J’ajouterai un mot : le sport intercollèges sera relancé cette année. J’accueille favorablement cette idée, surtout que les ministères de l’Éducation et des Sports seront responsables de l’organisation. Toutefois, je suis d’avis qu’il faut aussi apprendre des leçons du passé. Il faudra un cadre approprié pour éviter des dérapages lors de cet événement et ainsi assurer la protection de nos élèves. »

- Publicité -
EN CONTINU ↻
éditions numériques