Cycle primaire-Inspecteurs : la liste officielle des promus réduite de moitié

Des candidats écartés alors qu’ils avaient été invités à envoyer leur lettre d’acceptation

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La promotion au rang d’inspecteur agite le monde de l’éducation. Alors que le ministère de l’Éducation avait dressé une liste de 15 maîtres d’école pour la prochaine promotion, ce nombre a été réduit de moitié. Pourtant, affirme-t-on, il y a un manque d’effectifs dans ce secteur. Des candidats s’estimant lésés dénoncent des lobbies  et se tournent vers le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en vue de trouver une solution après le virage à 180° noté au ministère de l’Éducation.

Un groupe de Head Masters se disant frustrés par cette situation a écrit une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Ils y expliquent qu’en 2019 a eu lieu la première promotion au rang de maîtres d’école, par sélection. Jusque-là, la promotion se faisait sur la base de l’ancienneté. Après des protestations et mécontentements, un consensus a finalement été dégagé concernant la sélection. L’exercice de promotion, selon la même formule, s’est poursuivi en 2020 et 2021.

Cette année, le premier groupe promu en 2019 pouvait aspirer à grimper au rang d’inspecteur, puisqu’ils ont complété leurs trois années au poste de Head Masters, selon les règlements de la Public Service Commission. Une liste de 15 nouveaux inspecteurs, basée sur la liste des 15 premiers candidats de la sélection de 2019, avait été dressée. Ce qui aurait permis de pallier aux manquements du secteur. Sauf que le ministère de l’Éducation a changé sa position.

Un maître d’école témoigne : « il y a un manque accru d’inspecteurs dans le primaire. Ceux qui sont en poste doivent s’occuper de plus de 25 écoles du gouvernement chacun, sans compter les écoles subventionnées. Certaines écoles n’ont pas reçu la visite d’un inspecteur depuis 2020. On pensait que la prochaine promotion aurait permis de rétablir la situation, mais voilà que le ministère fait un virage à 180° », déplore-t-il.

Dans la lettre adressée au Premier ministre, il est indiqué que la liste des 15 promus a été réduite à 7. « La liste des 15 promus était prête depuis l’année dernière et les principaux concernés ont même été contactés par téléphone afin qu’ils envoient leur lettre d’acceptation. Mais voilà qu’il y a une volte-face sur cet exercice », proteste-t-on. Les contestataires se demandent ainsi si le ministère aurait fait marche arrière après les protestations d’un syndicat influent. Ils ne manquent pas non plus de faire ressortir que cette liste a fuité du ministère de l’Éducation et a été publiée sur les réseaux sociaux l’année dernière. Une situation qu’ils considèrent inacceptable.

Ces maîtres d’école affirment ne pas comprendre la logique d’un tel changement, qui ne permettra pas de résoudre le problème d’effectifs dans ce secteur. « Des sept promus, deux seront à la retraite bientôt. On va ainsi se retrouver dans une situation où un inspecteur aura la responsabilité de 30 écoles, au lieu de 7, comme le veut le règlement », ajoute-t-on.

Les candidats qui s’estiment lésés font ainsi appel au Premier ministre pour que celui-ci intervienne dans cette affaire. « Nous refusons de croire que les officiers du ministère, que nous respectons, se soient laissés intimider par des lobbies », dit-on. Ils demandent de fait à Pravind Jugnauth de rétablir la justice pour les huit Head Masters écartés de la liste, après l’injustice et l’humiliation qu’ils viennent de subir. « Vous êtes le dernier espoir des fonctionnaires, qui sont persécutés par le Top Management », disent-ils à l’adresse du Premier ministre.

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