Après les résultats du National Certificate of Education (NCE), vendredi dernier, les administrations des collèges mettent au point le choix des filières des élèves, passant en Grade 10. Un premier constat concernant Technology Education Stream, nouvelle filière proposée : il y a encore beaucoup d’hésitations, en dépit d’une réunion d’explications avec les parties concernées au ministère de l’Éducation, récemment.
À partir de l’année scolaire 2024, les collégiens pourront choisir entre la filière régulière menant au School Certificate ou la Technology Education Stream (TES) du National School Certificate. Cette nouvelle filière présentée récemment par le ministère de l’Éducation, sera d’abord appliquée sur une base pilote dans dix collèges, dont deux académies. Parmi les étudiants qui viennent d’obtenir leurs résultats du NCE, il y a encore beaucoup d’hésitations.
Un père dont le fils fréquente un collège où le TES sera proposé l’année prochaine, dit être dans le flou à ce sujet. « J’ai reçu une lettre du collège m’informant que la Technology Education sera parmi les filières proposées l’année prochaine, mais je ne comprends pas trop exactement le syllabus, qui sera appliqué. J’ai essayé de me renseigner auprès des enseignants du collège et on m’a dit carrément : Bliye sa ! » faut-il comprendre avec désarroi.
Ce père de famille fait également part de ses préoccupations, par rapport au National School Certificate. « Je sais que si mon fils choisit cette filière, il ne va pas prendre part aux examens du School Certificate. En tant que Mauriciens, nous nous sommes habitués aux examens de Cambridge. Je ne sais pas si cet autre diplôme aura la même valeur », se demande-t-il.
Kamilah Huree, qui vient de décrocher une place au Collège Royal de Port-Louis, l’une des deux académies où le TES sera expérimenté, affirme de manière catégorique: « j’ai opté pour la filière scientifique. Technology Education ne m’intéresse pas. »
Les hésitations et autres interrogations autour du TES ont été abordées avec la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, en conférence de presse, récemment. Elle estime qu’il faudra du temps pour que cette nouvelle filière trouve sa place dans le système. « C’est un nouveau programme et forcément, cela va prendre du temps pour qu’il soit accepté. C’était également le cas pour HSC Pro, au départ », trouve-t-elle.
Diplôme reconnu à l’étranger
Pour ce qui est de la valeur que représente le National School Certificate, la VPM et ministre de l’Éducation affirme qu’il ne faut pas sous-estimer les institutions mauricienne. « L’Université de Maurice octroie des diplômes qui sont reconnus à l’étranger. Combien de jeunes font leur Degree ici et vont par la suite, entreprendre leur Master à l’étranger ? Aujourd’hui quand on dit que l’Université de Maurice va octroyer le NSC, on se pose des questions », s’est =-elle demandée en vue de répondre aux critiques.
Elle a ajouté que le certificat sera reconnu à l’étranger, précisant qu’il y a des Examination Boards à travers le monde. « Le National School Certificate sera au même niveau que le Cambridge School Certificate sur le National Qualification Framework », a-t-elle précisé. Pour ce qui est des ressources humaines nécessaires pour enseigner les nouvelles matières proposées dans cette filière, elle a indiqué que pour le moment, le personnel déjà en place sera mis à contribution, mais qu’il y aura des formations spécifiques pour le TES.
Et au cas où un jeune est intéressé à intégrer cette nouvelle filière, mais ne trouve pas de place dans l’un des dix collèges où le projet pilote sera mis en œuvre ? À cela, la ministre a indiqué qu’il sera possible de faire de demande pour intégrer la filière « à condition que son collège se trouve dans la même région que le collège demandé ».
Par ailleurs, le curriculum du TES est en cours de finalisation, comme en témoigne l’atelier de travail tenu à l’Ambassade des États-Unis, le 27 novembre. D’après un communiqué émis par l’ambassade, une visioconférence a été tenue afin de connecter de hauts cadres du ministère et ceux des Community Colleges des États-Unis. Le but étant d’aider Maurice dans le Curriculum Development en matière de Technology Education.
Le communiqué rappelle le rôle important des Community Colleges aux États-Unis pour la formation des jeunes dans la filière STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics). Il est également précisé que des discussions en ligne sont prévues entre les deux parties, pour consolider le Curriculum Development dans la filière Technology Education.
Ce que propose le TES
Le programme d’études du TES est en deux parties. D’une part, il y a cinq matières obligatoires à tous les élèves dans cette filière. Elles sont l’anglais, le français, les mathématiques appliquées et les sciences appliquées et ce qu’on définit comme Essential Skills.
Pour la deuxième partie, les élèves doivent faire un choix entre trois Clusters, soit Engineering Technology, Health and Hospitality et Computer Technology and Innovation. Chaque cluster comprend trois branches. Engineering Technology se décline en Fundamentals of Engineering, Engineering Applications et Engineering and Sustainability. Pour Health and Hospitality : Health and Wellness, Hospitality et Leisure and Entertainment. Computer Technology and Innovation renferme Computer Systems and Maintenance, Communication Technologies et Fundamentals of Programming.