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Echouement des navires – Risk Management Association : « Training is ineffective or non-existent »

Elle se demande « si les bonnes personnes sont à la bonne place »

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La Risk Management Association (RMA) qui regroupe des professionnels de la gestion des risques évoluant dans divers secteurs économiques, se pose des questions clés sur les récents échouages de navires non loin des côtes mauriciennes.
Dans un article intitulé Is There A Maritime Security Risk in Mauritius ? l’association se demande « why is the escalatory potential of ships getting too close to Mauritian coastal lines apparently missed all the time ? » Et de s’interroger sur la responsabilité humaine dans ce type de catastrophe qui tend à se multiplier ces derniers temps : « Are the right people in the right roles at the right time, and are their voices/alerts heard by decision makers ? »

L’association met aussi le doigt sur un élément majeur de la sécurité maritime, à savoir la formation : « Does the right training go to the right people ? » Et de préciser à cet égard qu’un rapport de la Banque mondiale sur l’Oil Spill Contingency Programme faisait ressortir que « countries sometimes nominated high-level officials rather than front-line staff for training ». Et ces professionnels regroupés au sein de la RMA finissent par lâcher que « some of the rescue operations reported in the Mauritian media in response to the latest maritime accidents tend to show that training is ineffective or non-existent ».
Le rôle de la National Coast Guard et de la Special Mobile Force est également évoqué. Et la RMA se demande si ces deux entités sont adéquatement équipées pour la surveillance des côtes, la prévention des attaques maritimes et les opérations de sauvetage.

« Authorities knew about the risk »

La RMA rappelle que le 23 février 2022, trois navires de pêche taïwanais se sont échoués sur des récifs coralliens au large des côtes mauriciennes, l’un d’entre eux à l’endroit presque exact où un autre navire chinois s’était échoué un an plus tôt. Après le naufrage du MV Wakashio et l’importante marée noire qu’il a déclenchée autour de Maurice en 2020, la RMA est d’avis qu’il faut essayer de comprendre pourquoi ces accidents navals sont plus fréquents ces derniers temps.

L’association explique : « The Mauritian authorities knew about the risk of maritime accidents as the ones which occured at Pointe-aux-Sables and Bain-des-Dames lately. Indeed, it was not the first time that a ship got stranded on both reefs, which is only a few miles from where thousands of ships pass by on their voyage between Asia and the Cape of Good Hope. »

Par ailleurs, le pays a mis en place un plan national d’urgence en cas de marée noire, avec l’aide de l’IMO (International Maritime Organisation) et du programme environnemental des Nations unies. La RMA rappelle aussi que le pays a également bénéficié de plusieurs projets de renforcement des capacités à grande échelle visant à développer une réponse régionale aux déversements d’hydrocarbures et à faire progresser la préparation nationale aux catastrophes environnementales en mer. « These include a US$ 4.9 million project called Western Indian Ocean Island Oil Spill Contingency Planning which ran between 1998 and 2006. It aimed to build appropriate national and regional oil response capacities in Comoros, Seychelles, Madagascar and Mauritius, and highlighted that the Indian Ocean Islands were at risk of a spill occurring and causing an environmental disaster. »

Le projet qui a suivi était davantage axé sur la surveillance maritime. Le Western Indian Ocean Marine Highway Development and Coastal and Marine Contamination Prevention Project, d’un montant de USD 26,7 millions, s’est déployé de 2007 à 2012 et avait pour objectif de développer et de mettre en œuvre une stratégie régionale. Le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud étaient inclus dans le projet.

Brèches dans la sécurité côtière

Par ailleurs, Maurice est liée à plusieurs projets maritimes. Trois projets de renforcement des capacités à grande échelle ont été lancés dans la région. Ils concernent la sécurité maritime sous différents angles. La lutte contre la piraterie somalienne et d’autres formes de Blue Crime en ont été les principaux moteurs, mais aussi les préoccupations relatives à la conservation des océans et à la surveillance maritime en général.

Il y a le Djibouti Code of Conduct qui est un accord régional de coopération en matière de sécurité maritime lancé par l’IMO en 2008. Initialement axé sur la piraterie, il a été étendu aux questions environnementales, entre autres, en 2017. Une deuxième initiative majeure est le projet MASE financé par l’Union européenne. L’objectif principal est de permettre aux États de la région de se faire une idée précise du domaine maritime et d’élaborer des réponses rapides coordonnées.

Le troisième pilier relève de la Convention de Nairobi, dont l’un des axes majeurs est la prévention de la pollution et des marées noires. Mais en conclusion, la RMA note : « unfortunately, it appears that none of these expensive endeavours were capable to respond in any substantive manner to the recurring Mauritian maritime breaches of its coastal security. »

Rappelons que c’est Frederic Papocchia, Chief Risk Officer du groupe MCB, qui est actuellement président de la RMA et le vice-président en est Bertrand Casteres, Chief Executive Officer (CEO) de la MUA. Le secrétaire de l’association est Alvin Joyekurun, assisté de Shivna Ittoo. Les autres membres du Managing Committee sont Jean-Pierre Lim Kong, Jean-Philippe Chowree, Veenaye Busgeet, Kwon Li Pak Man, Brian Ah Chuen et Ismael Soodeen.

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