Sévère réquisitoire contre des membres de l’actuelle direction de cette institution, invités à « vacate their posts and show a minimum sense of dignity and self respect »
Des questions des plus embarrassantes adressées au président, notamment sur le maintien à son poste du secrétaire général, sous le coup d’une inculpation de l’ICAC, et sur des ingérences ministérielles
La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), l’une des plus vieilles institutions du pays, se retrouve, du haut de ses 170 ans, sous la menace d’une opération BLD. La direction de cet organisme, qui assure les intérêts de l’ensemble du secteur privé, fait en effet l’objet de très graves accusations étalées dans une missive quasi-incendiaire actuellement en circulation. En prévision de la prochaine assemblée générale de la Chambre de Commerce, l’injonction est des plus claires : l’actuelle équipe dirigeante doit débarrasser le plancher pour éviter tout self-embarrassment.
Ce groupe, qui comprend des membres aguerris de cette instance, dit avoir pris au mot l’ancien secrétaire général, Jean-Claude Montocchio. Avant de soumettre le Board et le Management de la Chambre de Commerce et d’Industrie à une série de questions, les unes plus embarrassantes que les autres, ces dénonciateurs soulignent avec force : « as dedicated members of the MCCI, we can no longer pretend to ignore the disastrous situation prevailing at the MCCI, which has been left in the hands of a little group of sycophants, opportunists, incompetent and self-serving individuals. »
Ces membres de la Chambre s’attaquent de front au président quant aux Networking Events pour des intérêts personnels. « The members of the Council are expected to act decently and with integrity », disent-ils. Ils sont également d’avis que de par leur comportement, le président et les membres du conseil se sont disqualifiés et ont échoué dans leur mission de « upholding the reputation and credibility of the organisation ». Ils vont plus loin en ajoutant qu’ils sont également responsables de « creating a toxic and corrupted work environment inside the organisation ».
À ce stade, le président de la Chambre de commerce est étrillé d’une série de questions comme lors d’un interrogatoire, à savoir :
Peut-il révéler la raison pour laquelle le secrétaire général, Yusuf Ismaël, qui est sous le coup d’une inculpation provisoire de l’ICAC sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act, n’a pas été sommé de se mettre en retrait, le temps que cette affaire soit réglée ?
Peut-il expliquer pourquoi le rapport de la CCI sur l’état de l’économie n’est plus publié officiellement ?
Is the president taking orders from a minister and his advisers who are influencing recruitment of new staff members and even promotions?
Le conseil a-t-il violé les règles élémentaires de la méritocratie et de la transparence pour créer des postes de Manager réservés à des protégés sans nul autre procédé de recrutement?
Le président peut-il fournir une liste de recrutements de ces deux dernières années et le nombre de démissions en raison de « the arrogant and despicable attitude of the so-called Management Team » ?
Le montant de compensation payée par la Chambre à des employés pour des renvois injustifiés ?
Peut-il donner la garantie que les locaux de la Chambre ne sont pas transformés en un lieu de rencontre pour Happy Hour par certains ?
Le président agit-il en tant que Executive Chairman en s’appropriant tous les pouvoirs et prérogatives au sein de la Chambre ?
Dans l’attente de réponses et d’éclaircissements à ces zones d’ombre, ce groupe de membres de la CCI signifie son intention de venir de l’avant avec une série de résolutions à être adoptées par la prochaine assemblée générale, à savoir :
Le recrutement d’un Full-Fledged secrétaire général suite à un Independent and Professional Selection Process, avec un Proper Background Check;
Que le mandat de président de la Chambre soit d’une année seulement, et sans possibilité de s’ingérer dans l’administration; et
Que la Chambre se débarrasse de cette pratique de Past Presidents, qui n’est autre chose que « a pretext for some individuals to use the organisation to serve their hidden agenda and vested interest ».
En tout cas, le vent de BLD souffle très fort sur la Chambre de Commerce et d’Industrie, au risque de l’ébranler.