Droits d’auteur : 17 candidatures pour 6 sièges au sein du Board la MASA

– Le producteur Jimmy Veerapin élu d’office, étant le seul candidat dans sa catégorie

– Première tâche du nouveau board : s’attaquer aux finances de la société, dans le rouge, le secteur musical étant au point mort

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Les artistes membres de la Mauritius Society of Authors (MASA) auront enfin l’occasion d’élire leurs représentants au conseil d’administration de cette instance. Le contrat de ceux qui avaient été élus en 2018 est arrivé à terme depuis avril de l’année dernière et depuis, seuls les fonctionnaires et les nominés du gouvernement prenaient les décisions concernant ce secteur. L’une des priorités du nouveau conseil d’administration sera de trouver les fonds nécessaires pour les opérations et les distributions car sans concert, couplé d’un moratoire accordé aux hôtels et à Air Mauritius pour le paiement des Royalties (droits d’auteur), les caisses demeurent toujours remplies.

Programmées en 2021, puis annulées à la dernière minute en raison des restrictions sanitaires, dit-on, les élections de la MASA auront finalement lieu le 10 juillet prochain. Première nouveauté : l’exercice se tiendra au siège de la Commission électorale et non au collège St-Mary’s à Rose-Hill comme cela a toujours été le cas. Pour un meilleur contrôle du protocole sanitaire, paraît-il. Sauf que le 9e étage du Max City Building à Port-Louis n’est pas nécessairement familier et accessible à tous. Qui plus est, un dimanche, où la capitale est peu animée, tous les bureaux étant fermés.

Le jour de l’enregistrement, le 22 juin dernier, 15 candidatures avaient été enregistrées. Le producteur Jimmy Veerapin a été élu d’office, car il était le seul candidat dans sa catégorie. En 2018, c’est Richard Hein qui avait décroché ce siège. Il a choisi de ne pas se présenter à nouveau, pour les prochaines élections. Jimmy Veerapin siègera donc au board de la MASA, sauf contestation.

Il faudra élire deux représentants dans la catégorie musique ; deux autres dans la catégorie audiovisuelle/théâtre ; un dans la catégorie littéraire et un dans la catégorie autres œuvres. Les candidats sont respectivement : Jean Marc Appasamy, Steve Augustin, Roshan Boolkah, Gunessshun Hurry, Bruno Raya, Jean Alain Résidu, Jasmine Toulouse-Olivier et Joyce Veerasamy ; Alexandre Martin, Darma Mootien, Anna Patten-Bahorun et Nathalia Vadamootoo ; Sedley Assonne et Indurani Chatoo ; Jonathan Bécherelle, Emmanuel Kandasamy et Jimmy (Gassel) Tan Hoo. Plusieurs candidats dans les différentes catégories ont déjà siégé au conseil d’administration de la MASA à un moment ou un autre.
Le président du conseil d’administration est nommé par le ministre des Arts et du Patrimoine Culturel, Avinash Teeluck. Gérard Louis restera donc en poste, jusqu’à la fin de son mandat. Selon des sources, l’une des priorités sera de se pencher sur les finances de la MASA qui seraient dans le rouge. Car en dépit de la validation d’une nouvelle grille tarifaire, les rentrées d’argent sont moindres car le secteur culturel est au point mort. Pandémie du Covid-19 oblige!

Depuis deux ans maintenant, les concerts sont interdits. Il faut savoir que pour l’organisation d’un concert, le promoteur doit payer une certaine somme à la MASA pour les droits d’auteur, qui sera par la suite redistribué aux ayants droit. Si la société collecte de l’argent pour ses membres, elle prélève également un Administrative Fee de 30% pour ses opérations. Car même si la MASA est une entité opérant sous la tutelle du ministère des Arts et du Patrimoine Culturel, l’argent que lui donne le gouvernement ne suffit pas et couvre à peine les salaires. Pas de concert donc, veut dire tout simplement pas de rentrée d’argent.

À titre d’exemple, pour un concert, les organisateurs paient Rs 4 000 pour un maximum de 250 personnes, Rs 8 000 pour un maximum de 500 personnes, Rs 15 000 pour un maximum de 1 000 personnes, Rs 30 000 pour un maximum de 3 000 personnes et Rs 60 000 pour plus de 3 000 personnes. Cela représente autant de manque à gagner dans les caisses de la MASA.

Qui plus est, après avoir approuvé une nouvelle grille tarifaire en 2020, afin que les artistes soient mieux rémunérés, le gouvernement est venu avec un amendement, l’année dernière, accordant un moratoire d’une année aux hôtels et à Air Mauritius. La raison étant que ces secteurs ont été très impactés par la pandémie de Covid-19. Pour ses gros porteurs, par exemple, la compagnie nationale doit payer une somme de Rs 135 000 par avion par an, pour la musique utilisée comme divertissement à bord.

Les hôtels doivent payer Rs 6 000 par mois pour l’animation musicale. Les restaurants, sont facturés à Rs 2 500 par mois. Les autres opérateurs du secteur comme les tour-opérateurs, les plaisanciers, les discothèques, casinos… doivent aussi passer à la caisse.
Pour le moment, les plus grosses sommes collectées par la MASA viennent des radios (3.5% du Net Income) annuellement et de la télévision (1.5% des revenus bruts). Les Internet Service Providers et autres détenteurs de Broadcasting Licence pour des chaînes de télévision étrangères versent de leur côté 1% du montant total de leurs frais d’abonnement. Les opérateurs mobiles payent 10% du montant réclamé pour un Caller Tune.

Les fonds collectés sont redistribués aux artistes à Maurice et à l’étranger. Les plus grosses sommes étant pour les artistes internationaux. La MASA prélève, comme mentionné, une Administrative Fee. Même si le ministre vient annoncer des fois, à l’Assemblée nationale que tant ou tant millions de roupies seront distribuées aux artistes, ce n’est pas le gouvernement qui leur donne cet argent. C’est leurs propres dus sur leurs œuvres, que la MASA collecte et redistribue.

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