Diplomatie régionale — Choc et affront : Maurice suspendue de la SADC

Le précédent GM Jugnauth avait fait la sourde oreille à des Reminders pour régler des réclamations de Rs 800 M de cette organisation internationale

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La première mission officielle du PM, Navin Ramgoolam, sera au prochain sommet de l’UA à Addis-Abeba à la mi-février

La diplomatie mauricienne a pris un sacré coup sur le front régional. Ce développement est pris comme un choc et affront pour Maurice par le gouvernement de l’Alliance du Changement. Maurice a été suspendue formellement de toute participation au sein de la Southern African Development Community (SADC), puissante organisation politique et économique pour cette région d’Afrique. Valeur du jour, Maurice ne peut prendre part en tant qu’État membre à aucune manifestation ou activité, organisée par la SADC. L’affront sera encore plus humiliant pour Maurice si d’ici au mois d’août la suspension n’est pas levée formellement par cette organisation régionale.

En effet, le prochain sommet, soit le 45e, de la SADC, est prévu pour le mois d’août à Madagascar avec le président malgache, Andry Rajoelina, assurant la présidence. Cette décision a été entérinée lors du précédent sommet à Harare, Zimbabwe, en août de l’année dernière. Les recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien auprès des sources officielles indiquent que la décision de suspendre Maurice de la SADC fait suite à un refus systématique et caractérisé de Port-Louis de régler une note de Rs 800 millions. Et cela en dépit de plusieurs Reminders émanant du secrétariat de la SADC.

Ce montant de Rs 800 millions représente la contribution de Maurice en tant qu’État membre au budget de Peace-Keeping de la SADC dans des pays de cette région, notamment le Mozambique et le Congo. Chaque État membre est appelé à souscrire à ces dépenses sauf dérogation formelle accordée par le sommet des chefs d’État. Tel a été le cas pour les Seychelles.

Ainsi, lors du dernier sommet, la délégation des Seychelles au 44e sommet de la SADC avait plaidé que l’archipel ne dispose pas d’armée et encore moins des moyens financiers pour honorer cet engagement solennel. Pour des raisons, qui demandent à être éclaircies, Maurice n’a pas pris avantage de cette fenêtre de dérogation, avec le secrétariat de la SADC prenant pour argent comptant l’engagement de Rs 800 millions au nom de Maurice.

Le dossier de la SADC à l’Hôtel du Gouvernement comprend des Reminders du secrétariat de la SADC pour le paiement, faute de quoi des sanctions, dont la suspension, allaient intervenir. Ce qui devait arriver vu que le Desk Officer a systématiquement joué aux abonnés absents pour des raisons à être élucidées.

Lors de la revue de la situation après les élections législatives du 10 novembre, le gouvernement de l’Alliance du Changement s’est rendu compte de cette suspension. Un High Level Committee a été institué pour aborder la question du règlement de cette facture militaire de Rs 800 millions en vue de permettre à Maurice de regagner sa place au sein de la SADC et cela avant le prochain sommet de Madagascar.

« Vous vous imaginez la honte ou encore le déshonneur pour la République de Maurice de voir sa délégation officielle être refoulée lors du prochain sommet à Madagascar, le voisin d’a-côté dans l’océan Indien. Le traitement indigne qu’a infligé Maurice à la SADC est la preuve de la politique diplomatique nonchalante de Maurice envers l’Afrique au cours de ces dix dernières années. Et le prix à payer a été la sanction, » dénonce-t-on de manière catégorique à l’Hôtel du Gouvernement.

En vue de remédier à la situation sur le plan diplomatique en Afrique, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a pris la décision de reléguer en ce début d’année au second plan toute autre mission officielle pour privilégier sa participation au prochain sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba à la mi-février. Le chef du gouvernement saisira l’occasion de sa présence au sommet de l’Union africaine pour renouer les contacts avec les chefs d’État et de gouvernement en Afrique

D’autre part, le paragraphe 13 de la Presidential Address met l’accent sur la dimension de la diplomatie au niveau de la région, soit « with a view to strengthening regional dynamics, Government will promote regional cooperation and enhance economic integration, particularly with the coastal states of the Indian Ocean. Government will support the efforts of our partners on the African Continent to achieve the ambitious goal proposed by the agreement on the creation of the African Continental Free Trade Area. »

Le discours-programme du gouvernement de l’Alliance met aussi l’accent sur le fait que « Mauritius will pursue the objective of the Common Market for Eastern and Southern Africa (COM ESA) aiming at ensuring economic prosperity through regional integration.  Government will also enhance cooperation within the Southern African Development Community (SADC), the Indian Ocean Commission and the Indian Ocean Rim Association. »

La suspension de Maurice de la SADC devrait servir d’exemple pour redonner ses lettres de noblesse à la diplomatie de Maurice en Afrique. C’est ce qu’ambitionne le gouvernement au tout début de ce présent mandat.

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