Diocèse de Port Louis & de Victoria : le père Mongelard et Cadress Rungen animent un atelier aux Seychelles

– Projet calqué sur “Les Envoyés” de Lakaz A du Groupe A de Cassis, et commandité par l’évêque de Victoria, Mgr Alain Harel

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Le père Gérard Mongelard et le travailleur social, membre fondateur du Groupe A de Cassis, et diacre attaché au diocèse de Port-Louis, Cadress Rungen, ont animé un atelier de formation d’une semaine aux Seychelles dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie. Une trentaine de Seychellois ont bénéficié de cette collaboration entre les diocèses de Port-Louis et de Victoria.

« Ce projet a vu le jour à la demande spécifique de l’évêque de Victoria, Mgr Alain Harel. Lors de sa courte visite à Maurice, en août dernier, pour l’ordination du nouvel évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, nous avons eu un début de conversation durant laquelle l’idée d’avoir cette formation à l’intention des Seychellois a pris naissance. Le contact est resté permanent entre Maurice et les Seychelles. Et tout dernièrement, Mgr Harel a souhaité que le père Mongelard et moi-même fassions le déplacement dans l’île », explique Cadress Rungen.

« Il ne faut pas se leurrer : la situation de la toxicomanie n’est pas au beau fixe. Si ici, à Maurice, nous vivons les drames quotidiens au sein des familles désunies, déchirées et meurtries par les jeunes et moins jeunes accros aux substances nocives, que ce soit le Brown Sugar, dérivé de l’héroïne, où les autres drogues très dures, comme le Haschich, la méthamphétamine, le LSD, la cocaïne et tout l’éventail que l’on trouve désormais facilement dans notre pays, et que ce soient les drogues synthétiques, ces produits font des ravages autant aux Seychelles qu’à Madagascar, pour parler des îles de la région », concède-t-il. De ce fait, cette première mission aux Seychelles a été l’occasion de dispenser cette formation instruite auprès des bénéficiaires de Lakaz A et en même temps de procéder à un constat de la situation sur le terrain.

« Mgr Harel nous a fait part de ses inquiétudes, et à travers lui, des membres de la société civile des Seychelles, de l’augmentation des problèmes liés à la consommation de drogues », ajoute Cadress Runghen. La demande porte pour un projet calqué sur le programme Les Envoyés de Lakaz A. « Nous avons démarré Les Envoyés au sein de Lakaz A au fur et à mesure où nous découvrions l’ampleur des dégâts causés par les drogues dans les familles, touchant ainsi la quasi-totalité des régions mauriciennes, qu’elles soient urbaines ou rurales » , indique-t-il.

Le concept se décline par une formation intense et soutenue durant plusieurs semaines. « Les équipes de Lakaz A, nos animateurs et formateurs, nous nous rendons régulièrement dans les localités qui nous sollicitent, et nous animons des ateliers de travail, l’après-midi et le soir, de préférence, afin de toucher justement cette partie de la population qui travaille le jour et qui est plus à même de s’engager activement dans la prévention primaire que nous leur proposons », poursuit-il.

Cette formation intensive, s’échelonnant sur plusieurs mois, permet de découvrir le profil du consommateur, qui change et évolue rapidement, dépendant des produits. « Mais le gros morceau, c’est l’apprentissage de l’estime de soi. Nous commençons bien évidemment avec nos participants eux-mêmes, et les amenons à se découvrir, évoquer leurs propres parcours et vécus, et comment ils se voient, avec leurs forces et faiblesses », dit-t-il en ajoutant que « nous les encadrons, tout en les envoyant dans la communauté, identifier, approcher et entamer le dialogue avec tant ces victimes de ces drogues que leur entourage immédiat. »

Il reconnaît que : « l’intitulé Les Envoyés a une connotation certes très biblique, dans la mesure où Jésus avait ainsi appelé ses apôtres qu’il avait formés à transmettre et à répandre la Parole de L’Évangile. À notre niveau, le travail réalisé par nos envoyés, c’est de disséminer l’information, qui devient la prévention primaire contre les drogues, dans la communauté. Mais en même temps d’offrir une épaule, un soutien à toutes ces victimes, qui se sentent isolées, perdues et ignorées dans leurs peines. » L’idée est de créer un réseau national de personnes, des Peers outillées et préparées pour attaquer ce problème, qui perturbe énormément les cellules familiales et détruit les foyers.
La trentaine de Seychellois choisis et appelés sont des Community Leaders, des parents impactés par le fléau, voire des bénévoles souhaitant contribuer au combat ou des victimes qui s’en sont sorties, en sus de leaders religieux, entre autres avec d’autres séances en vue.

Cadress Rungen souligne : « ce qui nous a surtout agréablement surpris et réconforté, de la part de nos envoyés à Maurice, c’est l’élan de solidarité, le désir de bénévolat de s’engager auprès des familles mauriciennes de tous bords et de toutes les couches sociales. Rien que dans un souci d’aider, de soutenir, d’offrir une écoute et de l’information pour ne pas s’enfermer dans le silence et la mort lente. »

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