La pandémie a conduit le monde à de nouvelles normalités dans bien de domaines, y compris dans la vie de l’Église. Cette réalité est bien présente dans la lettre pastorale de Mgr Sténio André, évêque de Maurice, rendue publique pour le Mercredi des Cendres.
Le chef de l’Église anglicane reconnaît ainsi : « l’impact de la pandémie sur notre Faire Église est énorme. Cette maladie a contraint tout un chacun à revoir plans, rêves et espérances. » Cependant, il adopte un ton positif. « Cela semble être une bonne chose, dans la mesure où nous avons été emmenés à faire l’expérience d’une transformation réelle tout en réorientant nos objectifs personnels et communautaires. (…) Nous n’allons plus nous laisser dominer et paralyser par ce virus », affirme-t-il avec détermination l’évêque de Maurice. Il ajoute que la mission de Dieu doit continuer dans le respect du protocole sanitaire et en suivant les directives du gouvernement.
Dans cette lettre pastorale, avec une thématique très spirituelle, et qui a pour titre Être une personne de la résurrection, Mgr Sténio André invite les Anglicans à un retour à la source de leur vie de baptisé, soit à leur baptême, et les exhorte à « vivre pleinement leur identité en Christ ». Toutefois, dans le premier volet de son mandement, il ne peut faire abstraction des turbulences engendrées par la pandémie et de ses conséquences sur les activités régulières de l’Église.
Mgr André ne cache pas non plus ses préoccupations s’agissant des conséquences du nombre restreint de personnes autorisées dans les lieux de culte, soit dix seulement. Il fait comprendre qu’en raison de cette mesure, « une partie des fidèles se sont refroidis par rapport à la pratique de leur foi en communauté les week-ends ». Le risque potentiel qu’ils ne reviennent plus à l’église après la levée de ces restrictions est réel. « Pour nous, chrétiens, nos assemblées sont importantes. Le christianisme est une religion qui tient sur le socle de la rencontre », rappelle-t-il.
Devant tant d’incertitudes quant à l’avenir, Mgr André interpelle directement les Anglicans sur leur rôle de chrétien dans ce nouveau contexte : « Entre-temps, que devrons-nous faire ? Rester inactifs, rester les bras croisés en attendant des jours meilleurs ? Ou prendre la décision de sortir de notre zone de confort et d’inactivité ». Il exhorte ainsi les fidèles à « prendre la décision de se lever et de bâtir le royaume de Dieu » et de dire : « C’est assez ! ».
Pour aider les fidèles anglicans dans cette démarche de « se lever », Mgr André leur propose quelques pistes de réflexions axées sur la prière, le jeûne, « l’identité en Christ » et « l’espérance en Christ ». Il est impératif, poursuit l’évêque, de « faire Église autrement » dans cette « new normal ». Il croit ainsi que la pandémie est pour la communion anglicane une « opportunité de réveil, d’éveil et d’émerveillement à la résurrection ». D’où le choix de son titre pour ce mandement de carême.
Il appelle les fidèles à être des « témoins d’une Église qui encourage l’humilité, la maturité, et qui apprécie la diversité ». Tout en souhaitant que l’Église anglicane « soit celle qui fasse provision pour un espace sûr et charitable afin que la jeune génération puisse s’épanouir avec les complexités de la vie actuelle ».
L’évêque de Maurice annonce aussi la tenue d’un synode en octobre prochain, et ce, avec deux objectifs précis, soit de faire un bilan de la vie de l’Église anglicane durant ces quatre dernières années et d’établir un projet d’Église pour les prochaines années. Il désire « une Église plus dynamique, plus militante, plus accueillante et plus aimante ».
« Pour arriver à concrétiser cette Église en bonne santé, nous avons besoin de la contribution de chaque Anglican. Nous sommes tous sur le même bateau, subissant les mêmes vagues, qui nous rendent parfois vulnérables. La seule arme qui peut nous aider à nous relever, c’est la solidarité. Mettons nos différences et notre orgueil de côté ! Rassemblons-nous autour de Jésus, qui est l’auteur de toute action, et soumettons-nous à l’Esprit Saint, qui est notre force et notre guide », dit encore Mgr André.