Le vol MK 843 d’Air Mauritius, prévu pour quitter Maurice à 17h45, hier à destination de Cape Town, s’est transformé en une expérience éprouvante pour les passagers devant embarquer. Au lieu d’un trajet fluide, les voyageurs ont subi un retard de près de quatre heures dont deux heures dans l’avion, ponctué d’annonces contradictoires et d’un service passager largement critiqué. L’avion n’a finalement décollé qu’à 21h47, atteignant Cape Town à 01h00 heure locale ce mardi matin du 31 décembre 2024.
Une gestion confuse et des excuses incohérentes
Les passagers ayant contacté Le-Mauricien, hier soir, ont d’abord été maintenus à bord de l’appareil pendant 2 h15, sans explications précises. Les annonces diffusées par l’équipage se sont succédé, mais plutôt que d’éclairer la situation, elles ont semé la confusion.
D’abord ont été évoqués le mauvais temps et le trafic aérien, puis des problèmes techniques. Plus tard, il a été demandé aux passagers de quitter l’avion, l’appareil nécessitant une réparation qui n’a pas été expliquée. À 20h56, une nouvelle annonce a promis un réembarquement dans 20 minutes.
Toutefois, l’avion n’a finalement décollé qu’à 21h47, laissant les passagers fatigués, exaspérés face à une communication chaotique et une prise en charge déficiente. Pourtant le nouveau Chief Executive Officer, Charles Cartier, avait promis autre chose à sa prise de fonctions. Eux qui partaient pour aller se détendre à Cape-Town et fêter la Saint Sylvestre dans la joie et le bonheur ont pris un mauvais départ dans tous les sens du mot…
Une prise en charge mal pensée
Face à l’attente prolongée, Air Mauritius a proposé aux passagers de se restaurer dans deux établissements sélectionnés de l’aéroport qui étaient déjà saturés par l’attente de 150 à 200 personnes. Plusieurs passagers, faute de temps ou d’options, ont dû se tourner vers d’autres points d’alimentation, mais à leurs frais, sans nécessairement avoir été servis lorsqu’il fallait regagner l’avion. Cette gestion a suscité l’indignation : les passagers ont pointé du doigt l’absence d’un système permettant de s’approvisionner dans n’importe quel restaurant de l’aéroport, une mesure qui aurait évité l’engorgement et mieux réparti le flux des passagers.
Tension au lounge Amédée Maingard
Autre point de tension : les passagers éligibles au Lounge Amédée Maingard, où ils espéraient un répit après leur calvaire dans l’avion à attendre un départ , se sont vu refuser l’accès. La priorité a été donnée à d’autres voyageurs vers des destinations plus prestigieuses que Cape-Town, le salon étant déjà surchargé. Cette situation a conduit à des altercations verbales entre passagers et membres du personnel, certains en venant presque aux mains.
Le personnel du Lounge et des services VIP d’Air Mauritius a été vivement critiqué pour son manque d’empathie. Déjà exténués par l’attente prolongée dans l’avion, les passagers ont dénoncé l’attitude autoritaire et froide des représentants d’Air Mauritius et de l’aéroport, incapables de gérer cette situation de crise avec dignité et humanité.
Réputation déjà ternie par d’autres scandales
Les désagréments du vol MK 843 s’inscrivent dans un contexte où la réputation d’Air Mauritius est déjà sérieusement écornée. Ces dernières semaines, la compagnie a fait l’objet de nombreux scandales relayés dans la presse locale, allant de la mauvaise gestion des ressources humaines à des accusations de favoritisme et des promesses non tenues envers son personnel.
Ces problèmes internes, ajoutés à une série de retards fréquents et à un service clientèle jugé défaillant, ont contribué à une perte de confiance croissante parmi les voyageurs. À l’heure où Air Mauritius est supposée représenter l’excellence du transport aérien mauricien, ces dérives répétées ternissent son image et soulèvent des questions sur sa capacité à se retrouver et sa capacité à reconquérir la confiance du public.