La récente visite du Chairman d’Air Mauritius, Kremchand Beegoo, accompagné du COO Sameer Baichoo et du CEO Charles Cartier, dans le hangar du département technique, n’a pas eu l’effet escompté. Annoncer qu’un bonus exceptionnel de Rs 1 000 serait attribué à une dizaine d’employés en guise de reconnaissance pour leur travail en décembre a, au contraire, suscité frustration et colère. Initialement perçue comme une récompense de Rs 2 000, voire Rs 3 000 comme l’année précédente, cette prime a rapidement été décriée par ceux qui n’en ont pas bénéficié.
Des choix controversés
Pour les nombreux employés laissés de côté, ce bonus met en lumière une gestion jugée inéquitable et déconnectée des réalités. Beaucoup estiment avoir contribué de manière significative au succès des opérations de fin d’année sans être reconnus pour leurs efforts. Parmi eux, certains ont travaillé intensément en décembre après avoir pris des congés en cours d’année, ce qui semble les avoir automatiquement exclus du processus de sélection. Cette absence de transparence sur les critères d’attribution a exacerbé les tensions, laissant place à des spéculations et à un profond sentiment d’injustice.
Les bénéficiaires de cette prime ont, eux aussi, alimenté les frustrations. Parmi eux figurent un employé suspendu pour avoir dessiné un graffiti indécent sur un avion, un autre accusé de vol de carburant, et certains travailleurs connus pour leur manque de régularité. Pendant ce temps, des ingénieurs ayant largement dépassé leur quota annuel d’absences ont également été récompensés, au détriment de ceux qui ont travaillé assidûment toute l’année. Ces choix ont été perçus comme une insulte par les employés respectant les règles.
Une direction déconnectée
La volonté affichée par la direction de motiver et reconnaître les équipes est jugée incohérente par la majorité du personnel. « Comment peuvent-ils mesurer mon mérite ? Compte-t-on le nombre de bagages soulevés ? » ironise un bagagiste frustré. Ce sentiment est partagé par ceux qui voient dans cette démarche un favoritisme flagrant et une mauvaise communication.
En fin de compte, ce qui devait être un geste de reconnaissance a contribué à accentuer les divisions et le mécontentement. Pour restaurer la confiance, la direction devra s’efforcer d’instaurer davantage d’équité et de transparence dans ses pratiques de gestion.