Décès des patients dialysés pendant le Covid à l’hôpital de Souillac : Le DPP s’engage à initier une enquête judiciaire

Après plus de trois années de lutte acharnée pour faire éclater la vérité, les familles des 11 patients dialysés décédés à l’hôpital de Souillac durant le Covid voient poindre une nouvelle lueur d’espoir. Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a pris l’engagement d’ouvrir une enquête judiciaire pour faire la lumière sur les négligences médicales présumées ayant conduit à ces tragédies.

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Une annonce qui ravive l’émotion, mais surtout la détermination de ceux qui, depuis le début, réclament justice. Bose Soonarane, porte-parole de la Renal Disease Patients Association (RDPA), n’a pas caché sa satisfaction vendredi dernier en apprenant cette avancée tant attendue. « Nous sommes soulagés. Après toutes ces années de silence et de refus, la vérité pourra enfin émerger. Les familles veulent savoir ce qui s’est réellement passé, qui sont les responsables et pourquoi autant de négligences ont été tolérées », dit-il.

Depuis la mort de ces patients vulnérables en pleine crise sanitaire, la RDPA mène un combat incessant pour obtenir une enquête judiciaire. Jusqu’ici, les démarches restaient vaines, faute d’accès aux éléments clés de l’affaire. L’ancien ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal avait refusé de rendre publics les rapports du Fact Finding Committee (FFC) et du Medical Negligence Standing Committee (MNSC). Sans preuves tangibles, le bureau du DPP avait rejeté, dans un premier temps, la requête formulée par la RDPA. Le tournant décisif est survenu récemment avec l’arrivée du nouveau ministre de la Santé, Anil Bachoo, qui a publié les deux rapports. Armée de ces documents, l’association a pu relancer la demande d’enquête, cette fois, avec un soutien factuel suffisamment solide pour convaincre le DPP.

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Même si aucune date officielle n’a encore été annoncée quant au début de l’enquête judiciaire, la décision du DPP marque un tournant. Pour les proches des victimes, il s’agit d’une reconnaissance symbolique et d’un premier pas concret vers la justice. « Avec les nouvelles dépositions pour cette enquête, nous allons connaître l’ampleur des négligences, combien de documents ont été égarés, qui sont les coupables, etc. », explique Bose Soonarane. Il salue notamment le Premier ministre Navin Ramgoolam, le DPM Paul Bérenger et le ministre Anil Bachoo pour leur réactivité. « Sans leur décision de publier les rapports, il n’y aurait pas eu d’enquête », dit-il.

Depuis vendredi, l’affaire connaît un regain d’intérêt : plusieurs médecins et avocats se sont manifestés spontanément pour offrir leur aide pro bono. Un élan de solidarité qui ne laisse pas l’association indifférente. « Nous lançons un appel à tous les volontaires, anciens patients, membres du personnel médical ou toute personne ayant des informations, de venir à notre rencontre. Plus nous serons, plus vite la vérité éclatera », dit le porte-parole de la RDPA. l’association espère que cette enquête judiciaire entraînera rapidement l’ouverture d’une enquête policière parallèle, afin que les auteurs de ces manquements graves puissent être identifiés et traduits en justice.

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En parallèle, l’association milite pour que l’État reconnaisse sa part de responsabilité et ouvre la voie à une indemnisation des familles endeuillées. « Même une compensation financière ne ramènera pas un proche, mais ces familles méritent une indemnisation de l’État. C’est leur droit », soutient Bose Soonarane, conscient néanmoins que les délais pour engager une action en justice sont aujourd’hui légalement expirés. « À l’époque, nous n’avions pas accès aux rapports. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il serait juste que la justice tienne compte de cette situation », plaide l’association.

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