Après près de trois ans d’attente, les familles des 11 patients dialysés décédés à l’hôpital de Souillac en 2021, entrevoient un nouvel espoir. Le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a annoncé cette semaine l’ouverture d’une enquête policière afin de faire toute la lumière sur ces tragiques décès. L’annonce a été accueillie avec espoir par les proches des victimes, qui ont longtemps dénoncé des dysfonctionnements et des négligences dans la gestion des soins durant la pandémie.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre de l’engagement plus large du gouvernement pour la transparence et la responsabilité comme souligné dans le discours-programme. La police sera ainsi mobilisée pour approfondir l’enquête et examiner les circonstances exactes de ces décès. D’autant que les rapports du Fact Finding Committee et du Medical Negligence Standing Committee rendus publics dernièrement ont mis en lumière plusieurs anomalies et dysfonctionnements dans la gestion des patients dialysés pendant la crise sanitaire, avec des révélations faisant état de documents égarés, des dossiers incomplets ou inaccessibles…
« Il ne s’agit pas uniquement de négligence mais de négligence criminelle »
Les familles des victimes, soutenues par la Renal Disease Patients’ Association (RDPA), ont régulièrement exprimé leur conviction que ces décès ne relèvent pas uniquement de négligence, mais de « négligence criminelle ». Bose Soonarane, secrétaire de la RDPA, espère que « justice sera enfin rendue. » Selon lui, l’ancien gouvernement n’avait pas réagi aux demandes de l’association, et la police n’avait pas répondu aux appels des familles pour enquêter sur les causes de ces décès.
Une enquête judiciaire également
En parallèle à cette enquête policière, la RDPA attend la confirmation d’un rendez-vous avec le Directeur des Poursuites Publiques (DPP). L’association a demandé à pouvoir rencontrer le DPP pour discuter de la possibilité d’une enquête judiciaire sur ces décès. « Nous attendons un rendez-vous au bureau du DPP d’ici début février pour voir comment procéder », indique Bose Soonarane, faisant ressortir qu’une enquête approfondie est nécessaire pour identifier les responsables et rendre justice aux victimes. « Ces familles ont perdu leurs proches dans des circonstances terribles. Il est impératif que les responsables soient tenus pour compte », dit le secrétaire de la RDPA.
Une compensation pour les familles endeuillées
Au-delà de l’enquête, la RDPA lance un appel en faveur de compensations financières pour les familles des victimes. L’association espère que le gouvernement trouvera un moyen d’indemniser ces familles qui ont non seulement perdu un proche, mais ont également dû faire face à une souffrance supplémentaire en raison des manquements dans la prise en charge de leurs êtres chers. « Nous demandons au ministre de la Santé et au Premier ministre de trouver un accord amiable pour octroyer un montant de compensation aux familles endeuillées », dit Bose Soonarane.
Un mémorial pour honorer les victimes
La RDPA va plus loin en réclamant qu’un mémorial soit érigé en mémoire des 11 patients décédés. L’association propose qu’une stèle soit installée dans l’enceinte de l’hôpital de Souillac afin d’honorer la mémoire des victimes et aussi de marquer un tournant dans la reconnaissance de la souffrance des familles. « Ces patients n’ont pas eu la chance d’avoir un enterrement digne. Nous demandons que soit érigé un monument en leur mémoire, pour qu’ils ne soient pas oubliés », dit Bose Soonarane. Il suggère que cette stèle soit dévoilée le 26 mars, date à laquelle ces patients sont partis de chez eux, pour ne jamais y revenir.