La reprise des débats sur la Motion of Thanks de la Presidential Address au nom de la parlementaire de Rezistans & Alternativ, Babita Thannoo, vendredi soir, a été marquée par une intervention du ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, égrenant et dénonçant un chapelet de scandales, les uns plus choquants que les autres, notamment en ce qui concerne la gestion des missions diplomatiques, au ministère des Affaires étrangères sous le précédent gouvernement de Pravind Jugnauth. C’était un des points forts de cette séance de vendredi. Avec l’ajournement des travaux parlementaires au vendredi 21, soit au retour du Premier ministre, Navin Ramgoolam, du 37e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, l’Hôtel du Gouvernement prévoit de conclure ces débats sur le discours-programme de l’Alliance du Changement lors de la séance du mardi 4 mars, soit avant les prochaines célébrations nationales du 12 mars.
Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramful, a fait état d’une série de scandales aux Affaires étrangères sous l’ancien gouvernement. Il a indiqué que le prochain rapport de l’Audit indiquera à quel point l’argent des contribuables a été gaspillé, notamment à ce ministère. L’énumération de la liste a tenu en haleine les parlementaires et ceux qui suivaient les travaux sur Parliament TV.
Maputo : Le HC préfère l’hôtel durant 11 mois
Lorsque le haut-commissaire de Maurice à Maputo a pris ses fonctions, un exercice d’appel d’offres avait été lancé pour une résidence entièrement meublée. Cependant, le diplomate mauricien avait refusé de considérer les appartements identifiés dans le cadre de cet exercice, dont la valeur tournait autour de 3 000 USD à 4 000 USD mensuellement.
En sus de cela, ces appartements se trouvaient dans des régions où l’ancien chef de mission avait fait son choix. Il a préféré ainsi s’installer dans un hôtel durant onze mois.
« Je me demande comment peut-on être plus en sécurité dans un hôtel au lieu d’être dans une résidence destinée à un haut commissaire», s’étonne Ritesh Ramful. « Il a décidé après de déménager dans un logement avec un loyer de 7 000 USD mensuellement. In the meantime, he pocketed Rs 2,5 million of taxpayers’ money as rent, which he has allegedly paid during his stay at the hotel for eleven months without giving any breakdown of the expenses that he had allegedly incurred », s’insurge le chef de la diplomatie à l’Assemblée nationale.
WASHINGTON : Des dépenses de Rs 10 M pour un appartement inoccupé
En 2021, une décision a été prise « to sell a government-owned property in Washington.» Cette propriété était inoccupée et se trouvait dans un état de délabrement avancé. L’argent découlant de la vente allait être utilisé pour l’acquisition d’un nouveau local en vue d’accueillir un nouvel ambassadeur. À ce jour, soit en 2025, quatre ans, la propriété n’a toujours pas été vendue.
Entre-temps, Rs 10 millions ont été dépensées pour la maintenance de l’appartement. La valeur de la propriété, entre-temps, a diminué de 50 %. « Durant cette période, nous avons payé plus de Rs 1,7 million as insurance premium for an unoccupied property and we have incurred a total expenditure of Rs 18 million for rental of an alternative accommodation for the ambassador between September 2021 to June 2024 », dénonce le minister.
PARIS : Logement alternatif pour Rs 8,9 millions
« In 2017, the residence of the First Secretary in Paris, a government-owned property, was vacated for renovation works. » Huit ans se sont écoulés. Aucune rénovation n’a eu lieu. À la place, un logement alternatif « was rented and the payment for the rental amounts to Rs 8.9 million.»
Londres : Location mensuelle d’un appartement pour Rs 511 000
En 2019, la résidence du haut-commissaire de Maurice à Londres, « the government owned property, was vacated because of renovation works. Up until now, no renovation work has been carried out. Again, a rented apartment was taken to house the high commissioner, who renewed the annual lease despite the fact that, in September 2023, an alternate government’s own apartment in Wimbledon was available. He preferred to stay in a rental apartment at a monthly rental of Rs 511 000. The total rent for his stay amounted to Rs 24,2 million of taxpayers’ money. In the meantime, the apartments in London and Wimbledon, government-owned property, remain unoccupied, and we paid for those unoccupied apartments’ council tax to the tune of Rs 1,5 million. Fantom ti pe res ladan », rajoute le ministre.
ADDIS-ABEBA : L’ambassadeur refuse un QG diplomatique de Rs 238 M
« In 2022, this one is worse: the government spent Rs 238 million on the construction of a new building in Addis Ababa, Ethiopia, to accommodate the consulate, the home-based staff, and the ambassador. The ambassador refuses to move into the new building. The floor assigned to him has remained unoccupied since June 2022. In the meantime, the government had to pay an additional sum of Rs 8,4 million to accommodate the ambassador in a rented accommodation. This is how public money was being wasted under the MSM regime. »
Jobs for the boys
« They were also creating jobs for the boys. They were spending public money to please their agents, their acolytes. They created five additional posts for ambassadors in January 2024, and these ambassadors were specifically tasked to head the directorates at my ministry here in Mauritius. Five ministers’ councillors, two of whom were posted abroad, one in Paris and one in Washington, were appointed to fill these five posts of ambassadors.
« At the end of 2024, two of the newly appointed were still here to head the directorate, they were still posted in Paris and Washington and have not been called back to head the directorates at my ministry. You can only have this in a banana republic. So we have in our two missions abroad, in Paris and in Washington, they were headed by two ambassadors each. Only under an MSM government can you have that. Two ambassadors without any demarcation in one mission with a career diploma working under a political appointee, and this is against protocol.
« The list of abuses is very long. Unauthorized use of office, abuse of leave entitlement, log books that do not tally with official cars. This was how the ministry was being run, and you know why: because we had a part-time minister. Part of the time, he was in the office, and part of the time, he was at a stag party in Grand-Bassin », lance le ministre Ramful en guise de flèche du Parthe.
Franco Quirin évoque la dépénalisation du cannabis
Franco Quirin, élu de l’Alliance du Changement et siégeant dorénavant en indépendant, a axé sur intervention sur la problématique de la drogue. Il a souligné qu’en 2023/24, 1 073 automobilistes ont été verbalisés pour conduite sous influence. Il estime que les chauffeurs dans le transport public devraient être régulièrement testés pour voir s’ils ont consommé une quelconque substance illicite. Il a, par ailleurs, souhaité un débat national sur la dépénalisation du cannabis.
Il a fait remarquer que la consommation de drogues entraîne de nombreux problèmes de santé, tels que les maladies infectieuses (le VIH, les hépatites), les troubles mentaux, les overdoses et, bien sûr, des décès.
De plus, le trafic de drogue alimente la criminalité, notamment les vols, la violence et la corruption. La toxicomanie fragilise les familles, entraîne l’exclusion sociale et nuit au développement économique du pays.
Il a accueilli favorablement l’annonce du Premier ministre, Navin Ramgoolam, concernant la relance d’une Agence nationale contre la drogue. « Nous avons besoin d’avoir de nouvelles idées, de nouvelles propositions venant de personnes qui consacrent toutes leurs énergies à comprendre et à combattre la problématique de la drogue », dit-il.
Le député indépendant note qu’à Maurice, les études démontrent que les plus gros consommateurs de cannabis se trouvent dans la tranche d’âge de 15 à 30. Malheureusement, les drogues synthétiques sont tout autant populaires dans cette tranche d’âge, mais beaucoup plus nocives pour la santé physique et mentale.
Une étude de l’UNODC a récemment classé Maurice à la 1re place au tableau de la consommation de drogues synthétiques en Afrique et 7e sur 193 pays membres de l’UNODC. Une réputation qui ne fait pas honneur au pays
Il a souhaité finalement qu’il est grand temps de laisser les travailleurs sociaux, les ONG et, la population mauricienne décider s’il faut dépénaliser le cannabis ou pas. « Je lance un appel au gouvernement pour un débat national, suivi d’un référendum sur le sujet », ajoute-t-il.