Introduire le droit de grève dans la Constitution du pays. C’est ce que réclame la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) dans un mémoire adressé aux partis politiques en vue des prochaines élections. Rencontrant la presse, hier, au siège de la CTSP à Rose-Hill, le président de cette confédération syndicale, Reeaz Chuttoo, a déclaré qu’un bloc politique a avancé que le salaire minimum garanti passera à Rs 25 000.
« Nous ne faisons pas campagne pour un bloc politique. Ce n’est pas en tout cas le salaire minimum qui passera à Rs 25 000, mais c’est un revenu minimal garanti où l’État aura l’obligation d’ajuster le salaire. Boukou dimounn pe koz kas Diego pou gagn par milyar, me travayer ki arive ? Nou osi nou bizin gagn ladan », réclame-t-il.
Lorsque la CTSP avait déclenché une grève de la faim en 2017 pour réclamer l’introduction d’un salaire minimum dans le pays, elle avait clairement fait ressortir que ce minimum représente la sécurité alimentaire. « Il faut maintenant passer à une deuxième étape pour l’introduction d’un Living Wage. Puisqu’il y a une croissance économique, il faut qu’il y ait une distribution équitable de la richesse dans le pays. Allons ne pas faire de la démagogie sur le droit des travailleurs. Je lance un appel à n’importe qui aspire à prendre le pouvoir. La CTSP exigera qu’il y ait dans le pays un Living Wage. Il ne faut pas faire de démagogie sur le bien-être des gens », a-t-il dit. Il a aussi affirmé que « lorsqu’Ashok Subron a créé Rezistans ek Alternativ, il a toujours réclamé l’introduction du droit de grève dans la Constitution ».
Ce dernier, a fait ressortir Reeaz Chuttoo, a cessé d’en parler maintenant. « Zordi li finn aret koz sa, mo pe fer li zis rapel, kit fwa li finn bliye. Ki li komans koz sa parski sa pou donn nou un pe lafors, li enn aspiran pou pran pouvwar», reconnaît-il. « Il faut inscrire le droit de grève dans la Constitution et ce n’est pas de façon sarcastique que je le dis car il y a une menace au niveau mondial pour retirer le droit de grève. La menace se fait même au niveau de l’Organisation internationale du travail », a ajouté le syndicaliste.
Parlant du mémoire de la CTSP, il devait souligner que celui-ci s’articule autour de quatre piliers : la consolidation de la démocratie, davantage de justice sociale, la transparence et une société inclusive.
« La consolidation de la démocratie veut dire bâtir une société où prévaut la stabilité économique, sociale et environnementale. Pour ce faire, il faudra que l’opinion de la population soit prise en considération. Lorsque je parle de transparence, nous ne voulons pas d’une société où il existe la corruption, le trafic d’influence et la politique des petits copains. Tout s’articule autour du financement des partis politiques. La preuve, en 2024, les gens ont pu constater comment l’organisation patronale s’est servie de toutes sortes de moyens pour empêcher les travailleurs d’avoir droit à une hausse salariale. Ils ont même donné le mot d’ordre de ne pas respecter la loi », a ajouté Reeaz Chuttoo.
La CTSP réclame aussi une justice sociale accrue pour les travailleurs étrangers, car « nous sommes tous issus d’ailleurs. Il n’est pas normal que la classe patronale soit exemptée de la contribution au PRGF et à la CSG pour les travailleurs étrangers. La classe patronale accepte d’augmenter le salaire minimum, mais à condition d’exclure les travailleurs étrangers. C’est en tout cas anticonstitutionnel. Notre dernier pilier concerne une distribution équitable de la richesse. Les entreprises qui réduisent leur nombre d’employés, telles que les banques, doivent payer un Special Levy pour aider ceux qui travaillent deux à trois par semaine », a fait ressortir le syndicaliste.
Pour sa part, la secrétaire générale de la CTSP, Jane Ragoo, a proposé que les personnes âgées soient mieux accompagnées à l’avenir et aient un meilleur encadrement pour que les enfants sachent lire et écrire dès leur jeune âge. Elle a aussi affirmé que le Minimum Wage doit être appliqué également pour les personnes âgées.
Le mémoire de la CTSP contient une série de propositions, parmi lesquelles on compte la mise sur pied d’un Council of Arbitrators pour remplacer les comités disciplinaires, la réduction des tarifs de l’Internet, la signature d’un Patriot Bond par les lauréats, un Soft Loan pour l’achat de matériel scolaire, une taxe sur les grosses entreprises pour protéger l’environnement et la décentralisation de la Cour industrielle.