Dans le nord de l’ile : eau rare, Ô désespoir !

  • La mince plage horaire appliquée dans de nombreux villages se réduit comme peau de chagrin

Depuis plusieurs semaines, des dizaines de village du nord de l’île, à l’instar de Goodlands,Triolet et Trou-aux-Biches, subissent des coupures d’eau récurrentes. La colère s’intensifie dans beaucoup de foyers, d’entreprises et d’institutions. Dans un communiqué émis le 18 juin, la Central Water Authority (CWA) souligne que l’origine de ce problème a été localisée et que des travaux étaient en passe d’être complétés sur les tuyaux de l’Irrigation Authority. Or, non seulement les choses ne se sont pas améliorées, mais la mince plage horaire – déjà appliquée dans certains villages pour avoir accès à l’eau potable – s’est réduite comme peau de chagrin, en dépit des démentis de la cellule de communication de la CWA.

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Une chose est sûre : le stress hydrique de grande envergure qui ébranle les Nordistes ne réside pas dans les faibles niveaux du réseau fournissant plus de deux tiers de l’eau potable aux villages concernés. Le réservoir La Nicolière étant plein à ras bord, sans parler des développements survenus l’an dernier avec l’installation de Water Tanks à Bois-Rouge et Goodlands, entre autres. Quelle est l’orignie de ce marasme ? La question est sur toutes les lèvres. La CWA a beau soutenir que le phénomène est lié aux réparations qui ont été faits aux tuyaux vétustes de  l’Irrigation Authority, il n’en reste pas moins que la pénurie du précieux liquide, qui a pris de graves proportions à Triolet en 2022, s’est propagée à la vitesse de l’éclair vers d’autres villages, à l’instar de Trou-aux-Biches, Fond du Sac, Goodlands, Petit-Raffray et Grand-Gaube, où ça fait plusieurs semaines que l’approvisionnement ne provient plus du captage des sources locales, mais des camions-citernes

La CWA a émis un communiqué en soutenant qu’elle s’efforce de rétablir la situation avant le 24 juin. Sauf que ce n’est pas l’impression qui se dégage sur le terrain. Sur le bord des rues des villages de Bois Rouge, Fond du Sac et Goodlands, de longues cohortes portent de lourds bidons d’eau. C’est le train-train quotidien des abonnés lésés. Certes, la CWA tente de désamorcer la polémique en déployant des camions-citernes, sauf que de nombreux habitants et commerçants soulignent que lesdits camions arpentent le village avec parcimonie ou ne sont pas suffisamment équipés pour acheminer l’eau vers les contenants situés sur les toits des maisons pour ceux surtout se trouvant à étage. « Certains camions sillonnent le village entre minuit et 1h du matin. Zot la tet pa bon », martèle une habitante de Grand-Gaube.

Commerce de l’eau ?
Au-delà d’une prestation de service laissant parfois à désirer, les mauvaises langues prétendent que leur calvaire aurait ouvert la brèche au commerce et à la vente de l’eau à partir des citernes. Ce constat révèle, une nouvelle fois, les inégalités d’accès aux services publics dont sont victimes ces zones comparativement à d’autres endroits huppés. « Ena bann gran misie dan Goodlands ek Bois Rouge kot ou ena limpresyon kamyon pe kampe la-ba !», confie un riverain. Les habitants ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver une solution à la pénurie d’eau à laquelle ils sont confrontés depuis des lustres. Pour les foyers les plus chanceux, l’eau coule parfois au rythme de deux ou trois heures par jour. Il y a eu un regain d’espoir que la situation allait enfin s’arranger lorsque des ouvriers de la CWA sont venus réparer les tuyaux vétustes de l’Irrigation Authority, mais les belles promesses ont laissé place au désespoir. Eau rare, Ô désespoir !

« On ne compte plus le nombre de fois qu’on a appelé la hotline de la CWA durant ces trois derniers jours. On nous renvoie d’un service à l’autre », s’insurge Dhiren. Contacté, un cadre de la CWA a rassuré les résidents que leurs doléances ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Pas si sûr !

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