- A 1h39 jeudi matin: le Sona III fait naufrage à 40 mètres de l’île du Nord d’Agalega
– L’archipel coupé du monde avec Le dornier dépêché en urgence ce matin avec des ingénieurs pour rétablir les communications et un constat de l’état de détresse
– Appréhension des autorités à Port-Louis au sujet des 6 440 litres d’huile à bord de ce remorqueur battant pavillon Tuvalu pris dans l’œil du cyclone
– Les neuf membres d’équipage, de nationalité indienne, ont pu regagner la terre ferme et ont été pris en charge par le MFRS de l’archipel
En attendant un bilan complet du passage de Chido, l’archipel d’Agalega ayant été dans l’œil de l’intense cyclone tropical dans la nuit de mercredi à jeudi, les autorités sont déjà sur le qui-vive depuis hier matin avec le naufrage du Tug Sona III, venant de l’archipel de Tuvalu, à 40 mètres du rivage de Grande-Caze dans l’Île du Nord. Les premières indications de Météo-France font état de rafales de l’ordre de 250 km/h, balayant l’archipel dans la nuit de mercredi à jeudi, comme pour démontrer l’intensité de ce phénomène météorologique et laissant anticiper l’état des lieux dans les deux îles après le passage de Chido. Ce dossier est Monitored personnellement par le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger en collaboration avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Les difficultés de communications avec l’archipel, suite au passage de l’intense cyclone tropical, font que c’est probablement tard dans la soirée d’hier qu’un rapport complet de la situation dans l’archipel aurait pu être disponible en prévision des délibérations du Conseil des ministres de ce matin.
Aux dernières nouvelles, le Prime Minister’s Office, sur la base d’éléments d’informations en provenance de l’archipel, a entériné la décision de dépêcher le Dornier avec des techniciens de télécommunications pour remettre en place le réseau, et un haut fonctionnaire pour un constat de visu des dégâts. Les premières indications sont que devant les dégâts aux habitations dans l’archipel, la majorité des habitants auraient trouvé refuge dans le hangar de l’aéroport et qu’il y a urgence en matière d’approvisionnement en produits de première nécessité.
Toutefois, dans l’immédiat, l’attention est braquée sur les séquelles du naufrage du Sona III, avec dans ses réservoirs 6 440 litres de fioul et les risques de pollution de l’environnement marin et côtier de l’archipel. Pour ce qui est de l’équipage, les neuf personnes se trouvant à bord de ce remorqueur ont pu l’abandonner à temps pour regagner la terre ferme à la nage aux petites heures jeudi matin.
Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes à Maurice hier font état du drame se jouant alors que l’œil du cyclone Chido était sur l’île principale d’Agalega entre 22h et 23h30, avec des rafales de l’ordre de 250 km/h et des houles de plus de six mètres de haut. Dans ces conditions extrêmement difficiles en mer, le Sona III, remorqueur (tug) battant pavillon de Tuvalu, a échoué à 40 mètres de la plage de Grande-Caze, à Agalega, dans la nuit de mercredi à jeudi suite au passage du cyclone Chido.
L’alerte au naufrage avait été donnée vers 1h39 jeudi. La National Coast Guard (NCG) avait accusé réception d’un SOS émanant d’un dénommé Ranjit, Chief Executive Officer (CEO) de KVR Offshore Pvt Ltd, concernant une grave panne de moteur à bord du remorqueur en question, naviguant dans les parages de l’archipel. L’incident, causé par des cordages enchevêtrés dans les hélices, avait laissé le bateau, avec à son bord neuf membres d’équipage de nationalité indienne à la dérive à environ deux milles nautiques à l’est de l’Île du Nord d’Agalega. Il était dans une position dangereusement proche des récifs.
Avec des vents violents déferlant avec la présence passage de l’intense cyclone tropical Chido, le remorqueur courait le risque potentiel de s’échouer sur l’île. Malgré de multiples tentatives, le NCG n’avait pu établir de contact avec ses unités ou les autorités locales à Agalega, notamment en raison de pannes sur le réseau de communication. L’appel avait été redirigé vers le Voice Message et un message a été envoyé sur la Mail Box de la base de la NCG d’Agalega pour initier les procédures de Search And Rescue (SAR).
Finalement, à 6h09 hier matin, l’agent local de la compagnie Scott Shipping Co Ltd a confirmé que le tug Sona III s’était échoué sur les récifs de la côte Est de l’Île du Nord. Heureusement, les neuf membres d’équipage avaient pu quitter le bateau par leurs propres moyens pour rejoindre la terre ferme sains et saufs. Cette information a été confirmée par le Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) à Agalega.
Le remorqueur fait 23 mètres de long, 7 mètres de large et 2,8 mètres de haut. Il repose à environ 40 mètres de la côte, près de Grande-Caze. Selon les premiers rapports, aucune marée noire n’a été détectée dans la zone. Cependant, l’état de la mer demeure agité, avec des vagues atteignant 5 à 7 mètres et des vents de 60 à 80 km/h à hier après-midi. Les autorités mauriciennes sont en alerte, d’autant qu’il y a environ 6 440 litres d’huile à bord, soit comme suit : 6 284 litres de Fuel Oil, 30 litres de Lube Oil (20W40), encore 60 litres supplémentaires de Lube Oil de type 15W40, et 66 litres de Hydraulic Oil.
D’autre part, les dégâts physiques causés par le cyclone Chido compliquent davantage la situation. Les routes d’accès à Agalega sont impraticables en raison de chutes d’arbres et de débris, rendant tout déplacement difficile. Les communications téléphoniques demeurent inopérantes, et seules les liaisons par satellite permettent un contact sporadique avec l’archipel à hier.
Les autorités continuent d’assurer le suivi de la situation pour évaluer les éventuels dommages environnementaux et matériels. La sécurité des membres d’équipage et de la population demeure la priorité des autorités, et des efforts sont en cours pour réhabiliter les réseaux de communication et planifier une intervention logistique en faveur des habitants et pour déplacer le remorqueur échoué. Entre-temps, le propriétaire du navire, représenté par GM Logistics Ltd, basée à Kakinada, en Inde, est en contact avec les autorités mauriciennes pour gérer la situation et mettre à exécution un plan pour faire retirer le Sona III des récifs.