CWA : des habitants de Bambous-Virieux interpellent le GM sur l’eau

Une dizaine d’habitants de Bambous-Virieux ont manifesté pacifiquement devant le Parlement hier pour interpeller le gouvernement contre la pénurie d’eau affectant cette localité depuis plusieurs semaines. « Nou bizin dilo. CWA donn nou dilo ! », ne cessaient de scander les protestataires.

- Publicité -

« Ces habitants souffrent depuis bien longtemps de ce problème d’eau. Pourtant, il y a des solutions à ce problème », avance l’activiste Jameel Peerally, initiateur de ce mouvement. « Nou pena dilo. Ena dimounn andikape ek malad kot nou. Parfwa nou gayn dilo enn zour ou de zour par semenn. Nou telefon CWA ek de fwa zot pa vini mem », avance Mme Ramphul, une des protestataires. Cette dernière ne sait plus à quel saint se vouer, malgré ses nombreux appels à la Central Water Authority (CWA).

« CWA dir li pe avoy kamion la. Parfwa nou ress atann mem, kamion pa vini. » Cette grand-mère dit ne pas comprendre comment les camions-citernes peuvent alimenter les habitants tard dans la nuit. « Onzer aswar zot vini. Nou pa dormi. Nou bizin mont lao pou ranpli tank », dit-elle. Elle souhaite que les autorités prennent en compte les doléances des habitants. « Auparavant, même si l’eau coulait du robinet pour une heure seulement, nous arrivions à remplir nos réservoirs. Mais aujourd’hui, les robinets sont à sec. »

Une autre habitante, Mme Nadal (68 ans), affirme que depuis ce problème d’eau à Bambous-Virieux, son quotidien est bouleversé en ajoutant que « ena zour mo pa kwi manze. » Elle fait comprendre que pour se doucher, elle doit économiser de l’eau dans un gallon. « Enn zour mo benye ar la mwatie galon, deziem zour mo benye ar lot la mwatie  », confie-t-elle.

Comme elle habite en hauteur, cette sexagénaire avance que les camions se vident chez ses voisins et qu’en arrivant chez elle, les citernes sont déjà vides. Elle se désole que malgré que ses robinets soient à sec, les familles doivent malgré tout payer les factures de la CWA chaque mois.

Une autre protestataire, Geeta Sookur, dit pour sa part ne plus pouvoir supporter cette situation. « Ce 5 janvier, nous sommes contraints de quitter notre localité pour venir à Port-Louis afin de faire entendre notre voix. » Avec ses six enfants, elle dit vivre un véritable calvaire. « Dizer gramatin, zanfan pe bizin atann kamion vini pou kapav bros ledan. » Tout comme d’autres habitants, elle dit avoir notifié les députés depuis bien longtemps du problème. « Bann lotorite dir pe fer travay-la la. Me ziska azordi, pa trouv narnien. »

De son côté, Mme Nitisha avance que les habitants n’ont pas une vie stable. « On ne sait pas à quelle heure le camion-citerne passera. Des fois c’est le matin, et d’autres fois, c’est le soir. Nou pas letan atann kamion », dénonce-t-elle. Et si, par chance, le réservoir du camion est rempli, elle est alors contrainte de marcher et de transporter seule des bidons d’eau. « Ti-mama rakor pa ase lon. Mo mem mo bizin sarie dilo enn distans depi mo lakaz » , dit-elle.

Mais il y a pire, car quand la situation devient critique, elle doit alors utiliser de l’eau de mer pour les tâches ménagères. « Zanfan pe bizin benye ar dilo sale. » Mme Nitisha dit qu’elle compte manifester autant de fois qu’il le faudra si aucune solution n’est trouvée. D’autant que malgré la pénurie d’eau, elle doit payer Rs 235 à la CWA pour sa facture de décembre. « Mo gayn bill, me mo pa gayn dilo », ironise-t-elle.

Jameel Peerally avance que ces protestataires ne peuvent plus vivre sans eau. « Ces familles vivent un enfer », dit-il. Depuis 18 mois, ajoute-t-il, la distribution d’eau à Bambous-Virieux est irrégulière. « Il y a des personnes malades, des retraités, des handicapés… Et ils doivent attendre les camions-citernes pour avoir un peu d’eau. Ce n’est pas normal. »

En raison de la situation, il a déposé une lettre au Prime Minister’s Office au nom de ces familles. « Il y a des solutions à ce problème d’eau. Il y a par exemple la Rivière des Créoles, dans le sud-est, où on peut puiser de l’eau pour ces habitants. Il faut simplement installer un Pressure Filter. Ce n’est pas coûteux et cela peut résoudre le problème. » Jameel Peerally trouve honteux  que malgré qu’il y ait des élus du gouvernement représentant Bambous-Virieux, « le problème est resté sans solution ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -