Curepipe : Le Lakepoint, couleur vert goémon, gêne

Il semblerait que le goémon de Belle Mare et de Mont Choisy ait atterri dans le Lakepoint de Curepipe. C’est du moins ce que pensent, avec beaucoup d’humour, plusieurs internautes qui réagissaient durant la semaine à des clichés postés sur la page Facebook People Of Curepipe. En effet, si cela n’est un secret pour personne, notamment les Curepipiens eux-mêmes, que le Lakepoint est renommé pour sa couleur vert… goémon, soit un nouveau ton à ajouter à la liste de couleurs Pantone, il faut dire que ces derniers temps, les choses ont pris une tout autre ampleur.

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Une scène qui fait mal au cœur et qui donne mal au cœur. Le Lakepoint est une fois de plus touché par l’invasion de goémons. « Où sont les autorités ? » se demandent les internautes estomaqués. En effet, pour qu’une telle quantité de goémon se soit ainsi amassée, il est indéniable que ce problème traîne depuis quelque temps déjà et que certains ont dû « ferm lizie ». Et pourtant, il y a deux ans, les employés de D. Seeven Wastewater Co. Ltd avaient nettoyé entièrement le bassin, enlevant toute l’eau pour récurer le fonds du… lac artificiel, comme le témoignent les photos publiées sur le même groupe. En 2018, c’était au tour de la municipalité de Curepipe de s’atteler à la tâche. Si le problème a été résolu pour quelque temps, ce fut évidemment temporaire, et la nature a fini par reprendre ses droits.
En effet, avant le Lakepoint, il y avait un lac naturel au même endroit. À l’époque, les Curepipiens prenaient du plaisir à aller se balader du côté de la Malmaison, soit l’hôtel de ville de Curepipe, pour prendre un peu de soleil les rares fois où il faisait beau à Curepipe, ou même pour pêcher le tilapia, comme le témoigne un internaute. Au fil des années, le centre névralgique de Curepipe bordé par l’église de Ste Thérèse, l’hôtel de ville et le casino a connu une rapide évolution, au grand dam des Curepipiens. Le lac est vite remplacé par un bâtiment, qui abritera en 2004 la toute première patinoire de l’île.
Si plusieurs Mauriciens accrochent au concept, le projet finira par tomber à l’eau une dizaine d’années plus tard. Depuis, plusieurs tentatives ont été faites pour raviver la flamme du Lakepoint, qui reste à ce jour encore en opération avec notamment quelques restaurants. De plus, l’an dernier, lors de la présentation du schéma directeur pour la ville de Curepipe, le Deputy Prime minister parlait même de la possibilité de transformer le bâtiment de Lake Point en un All-in-One Customer Service Centre, en plus de l’aménagement de stationnements en surface afin d’offrir plus d’espace aux piétons dans le centre-ville.
En effet, ils sont nombreux à vouloir sauver la ville lumière, qui s’est depuis de nombreuses années éteinte… payant le prix cher du développement. Les autorités devraient peut-être songer à écouter les Curepipiens eux-mêmes, qui n’ont de cesse d’exprimer leur tristesse et leur colère au vu de la déchéance de leur ville bien aimée. Ainsi, au lieu de bétonner, il serait bien plus judicieux de redonner ses titres de noblesse à Curepipe en investissant dans la préservation du patrimoine. Les arcades Currimjee (anciennement connues comme les arcades Cosmos) sont d’ailleurs la preuve que cela marche. Pourquoi ne pas faire de Curepipe un centre historique ? Une win-win situation pour les résidents et pour les autorités qui pourraient en tirer profit. Avec ses belles églises, ses nombreuses maisons coloniales, ses collèges d’élite et son jardin botanique… il y a de quoi faire, non ?

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