Dans une vidéo circulant sur WhatsApp, Affirmative Action (AA) revient sur les derniers incidents à Camp-Levieux, Barkly, Vallijee, Roche-Bois, entre autres. Le père Patrick Fabien, curé de la paroisse de Saint-Patrick, qui compte parmi ses fidèles certains habitants de Camp-Levieux, met l’accent sur la nécessité de trouver une solution, en ajoutant «mais il faut des actions et non pas juste des koze-koze».
Aux personnes en difficulté, le prêtre dit : « Il faut faire entendre nos voix et nous devons obtenir des réponses dans les jours qui suivent. » Il met en garde les habitants des régions susmentionnées pour qu’ils « ne fassent pas le jeu des politiciens ou autres personnes souhaitant les manipuler ou encore leur faire prendre des directions qui les mèneront encore plus en arrière ».
Des membres d’AA se sont rendus à Camp-Levieux pour recueillir les témoignages de quelques habitants sur les incidents de la fin de la semaine dernière. Une jeune mère de famille confie ainsi avoir vécu « un moment bien difficile et que la peur était là ». Au cœur de ces vives tensions qui ont éclaté à Camp-Levieux mercredi dernier, cette habitante relate le sentiment d’insécurité qui y régnait. « Nou ena zanfan, vye dimounn kot nou. Zot ti pe per. La polis ti pe larg gaz lakrimozenn, koktel molotov. Habitant à l’étage, j’ai dû fermer partout car la fumée irritait nos yeux, nos narines et notre gorge. Cela a été un moment très désagréable. Après le travail, nous pensions pouvoir nous reposer mais nous avons dormi, la peur au ventre », témoigne-t-elle.
Dans un message aux citoyens, le père Patrick Fabien explique que ce sont les pauvres qui se sont exprimés ces derniers jours. « Ils ont dit leur colère. Nous ne savons pas qui s’en sont mêlés mais ce qu’on sait, c’est que les pauvres sont en train de souffrir avec l’augmentation de toutes les denrées alimentaires dont ils ont besoin pour vivre alors que le salaire reste le même. C’est ce désarroi, cette colère qui ont été exprimés par différents groupes à divers endroits. Les pauvres ne sont pas issus d’un seul groupe. Nous avons d’ailleurs vu sur Facebook et ailleurs que tous les groupes sont concernés. La pauvreté n’a pas de couleur ni de race. Les pauvres sont en train de crier leurs souffrances. Il faut qu’on les écoute », indique-t-il.
AA interpelle dans la vidéo le gouvernement, la police et les commerçants. Dans son message, Tony Evenor s’adresse ainsi au gouvernement : « Pa kapav dir ki bann dimounn-la finn revolte parski finn gagn bann insitater ». Si des citoyens manifestent leur colère par rapport à la flambée des prix et parce qu’ils ont le ventre vide, il se demande pourquoi les dirigeants ne font pas preuve de plus de compassion.
« Kifer lotorite bizin montre ki zot for, bizin azir, sarz sa pep-la ? Pann ase sarze avek flanbe de pri ? Bizin sarze fizikman ? Aster ki zot finn trouve lepep ine revolte, dir bizin lape. Me avan rod lape, bizin kree lape. Pa kapav dir lepep res trankil san ki li gagn drwa ekxprim so lavwa. Le gouvernement est assez intelligent pour comprendre ce que ces habitants veulent lui dire, ce que les habitants lui demandent. Il y a eu un réveil de la population, particulièrement d’une communauté. Il ne faut pas jeter le blâme sur cette communauté. Permettez à ce peuple de manger. Des solutions existent », ajoute-t-il.
De son côté, Priscilla Marie d’AA lance un appel aux commerçants, boutiquiers et marchands de légumes pour qu’ils pratiquent des prix raisonnables pour permettre « à nos frères et sœurs en difficulté de continuer à roul zot la kwizinn».