Le départ de Charles Cartier de la tête d’Air Mauritius continue d’alimenter le débat sur la gouvernance de la compagnie nationale. Raj Ramlugun, l’un des rares actionnaires d’Air Mauritius, a publié un témoignage accablant sur les réseaux sociaux, dénonçant une culture de mauvaise gestion et des interférences politiques ayant contribué au déclin de la compagnie.
Il affirme que la gestion actuelle d’Air Mauritius est marquée par des décisions coûteuses pour l’État et les contribuables, notamment à travers des compensations élevées et des frais juridiques importants pour régler des litiges résultant d’erreurs de gouvernance. Il souligne l’urgence de mettre fin à ces pratiques qui, selon lui, compromettent la stabilité financière de la compagnie.
Le départ de Cartier, une lutte de pouvoir
La non-réélection de Charles Cartier au conseil d’administration et sa disqualification en tant que CEO d’Air Mauritius constituent, selon Ramlugun, un cas d’école des tensions politiques et des jeux d’influence qui pèsent sur la compagnie. Il estime que des institutions comme le MIOD et Transparency Mauritius devraient intervenir pour garantir plus de transparence et éviter la répétition de telles pratiques.
Il s’interroge également sur les véritables conséquences de ce départ : sert-il réellement les intérêts d’Air Mauritius et de ses employés, ou n’est-il qu’un nouvel épisode des luttes d’influence entre différentes factions politiques ?
Une tentative de réforme avortée
Malgré son manque d’expérience dans le secteur aérien, Charles Cartier semblait avoir gagné la confiance d’une partie des employés grâce à des mesures strictes contre certaines dérives internes. Il avait initié des suspensions et des mutations pour lutter contre certaines pratiques jugées nuisibles à l’avenir de la compagnie.
Toutefois, près d’un an après ces décisions, aucun résultat concret n’a été observé, souligne Raj Ramlugun. Il remet en question l’efficacité des réformes et déplore un manque de transparence quant aux objectifs réels de la gouvernance.
Quel avenir pour Air Mauritius ?
Raj Ramlugun alerte sur le risque de voir d’anciens responsables controversés reprendre les rênes avec le changement de gouvernement, perpétuant les erreurs du passé. Il plaide pour une gouvernance plus saine et transparente, où les intérêts de la compagnie primeraient sur les luttes politiques.
Selon lui, l’avenir d’Air Mauritius dépendra de la capacité des dirigeants à instaurer une culture de gestion responsable, sans quoi, la compagnie continuera d’être un terrain de luttes d’influence, au détriment de son redressement.