Le Conseil des Religions, présidé par le Père Philippe Goupille, a émis un communiqué concernant le nombre de personnes autorisées dans les « lieux de culte ouverts », suite aux nouvelles restrictions émises par les autorités face à la recrudescence des cas de Covid-19 parmi la population.
En somme, le Conseil des Religions demande que les lieux de culte puissent accueillir un maximum de 50 personnes au lieu de 10, comme imposé par le gouvernement. Toutefois, en ce qu’il s’agit des grottes, stèles et kalimayes, entre autres, un maximum de 10 personnes est recommandé.
Voici le communiqué :
« Il en ressort que les réactions enregistrées auprès du Conseil démontrent un certain ressenti vis-à-vis des autorités, émanant principalement d’un manque de concertation.
Le Conseil apporte son soutien à toute action qui vise à faire reculer la pandémie.
Tout en soulignant qu’un Gouvernement doit gouverner, le Conseil tient toutefois à rappeler que gouverner dans le dialogue demeure la formule préférée des mauriciens.
L’heure est grave. Les pertes de vie dues à la Covid s’accumulent de jour en jour et plusieurs familles sont dans le désarroi d’avoir perdu un parent, un frère, une sœur, un enfant, si ce n’est plusieurs membres d’une seule famille… La tristesse et la peur envahissent plusieurs familles tandis que la grande faucheuse ne cesse d’arracher jeunes et vieux. Les gens cherchent une espérance, une consolation, un réconfort dans le sacré et le spirituel.
Tout en reconnaissant la nécessité d’avoir des actions restrictives pour casser la chaine de transmission du virus, cependant, il ne faudrait pas que les décrets se fassent sur fond de confrontation. La partie dudit communiqué qui mentionne les lieux de culte laisse entrevoir une non-compréhension de la chose religieuse à Maurice. Il y a un amalgame qui traduit un manque de sensibilité culturelle et religieuse. Notre but n’est point de polémiquer.
Notre souhait serait que les rassemblements religieux type prière au temple, à la mosquée, les messes et les cultes soient autorisés pour un maximum de 50 personnes et que ces lieux soient bien ventilés et aérés, et que les rencontres soient organisées dans l’application stricte des règles sanitaires. Il s’agirait pour tout responsable religieux d’être responsable de l’application des consignes. Pour les édifices comme les grottes, les stèles, les kali mayes, etc. la présence autorisée ne dépasserait pas 10 personnes.
Ces jours-ci la souffrance et l’espérance se côtoient dans notre quotidien. Il est plus que souhaitable que nous délaissions nos égos et que nous nous laissions envahir de compassion, de compréhension et de conciliation à combattre l’ennemi invisible. Le manichéisme ne nous sert point. Nous avons besoin de dialoguer et nous rencontrer, politiciens, opérateurs économiques, acteurs de la société civile, religieux, etc. Aux premiers jours du Covid, nous avions redécouvert l’Autre. Nous ne nous regardions pas avec nos filtres communautaires, sectaires ou religieux. Nous avions appris la Solidarité. Nous partagions le peu que nous avions. Avant de manger, l’on s’inquiétait de savoir si le voisin avait de quoi se mettre sous la dent…
Soyons davantage gardien de nos frères et laissons notre prochain respirer dans les lieux d’espérance ! »