Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, soutient que depuis sa création, et ce, jusqu’au 30 avril dernier, la Mauritius Investment Corporation (MIC) a approuvé 59 des 174 demandes soumises pour un montant de Rs 54 milliards. De ce fait, Rs 49,3 milliards ont été investies dans 50 entités. Le solde disponible après prise en compte des investissements approuvés est de Rs 27 milliards.
Répondant à une interpellation de Ranjiv Woochit (PTr), il a mis en perspective que la MIC est une société privée à responsabilité limitée entièrement détenue par la Banque de Maurice (BoM). Il rappelle que celle-ci a été créée en 2020 par la Banque Centrale, conformément à son mandat, avec comme premier portefeuille d’investissements les entreprises mauriciennes de taille systémique, viables, mais fortement impactées par la pandémie de Covid-19.
Le Grand Argentier explique que ces investissements, dans le premier portfolio de la MIC, avaient pour but d’assurer la stabilité du secteur bancaire local, et par conséquent la stabilité financière ainsi que la structure économique et sociale du pays.
Woochit : Le ministre est-il au courant que le Fonds monétaire international a avisé que la Banque centrale renonce à l’appropriation de la MIC, et que le financement de celle-ci doit être effectué à travers le budget ? Est-ce que le ministre fera le nécessaire dans le prochain budget ?
Padayachy : Je vais répondre en citant le rapport de l’United Nations Economic Commission for Africa (UNECA), qui fait mention de la création de la MIC comme d’un outil décisif pour protéger la situation financière, le gagne-pain à travers un Domestic Investment Portfolio, et en offrant un soutien aux opérateurs économiques.
Ce n’est pas pour démontrer que nous avions raison par rapport au FMI, mais dans la réalité, si nous prenons les chiffres de la croissance, que le FMI lui-même a améliorés dans le dernier rapport du World Economic Outlook d’avril 2023 par 36%, cela veut dire que, quelque part, à ce moment noir de notre histoire économique, où nous étions au plus profond du chaos, nous avions pris une bonne décision en créant la MIC. Si le FMI nous dit d’essayer de retirer la MIC sous le contrôle de la BoM, nous, de notre côté, nous n’en voyons pas l’intérêt. Nous avons d’autres institutions qui nous disent le contraire. Jusqu’à présent, la MIC a fait son travail.
Woochit : Le conseil d’administration de la MIC a-t-il fait un exercice de due diligence pour s’assurer que les investissements dans ces grosses entités sont profitables ?
Padayachy : À l’époque, sous la présidence de Lord Desai, la question n’était pas de réaliser des profits, mais ce qui est bien, c’est que dans les derniers rapports, nous voyons que la profitabilité que réalise la MIC est supérieure au rendement des investissements de la Banque de Maurice en dehors de Maurice. Nous avons enregistré des retours négatifs par rapport aux investissements de la Banque de Maurice à l’étranger, mais la MIC a permis de dégager des profits.