Le président de la Nurses Union (NU), Nasser Essa, a brossé un tableau sombre de la situation dans le secteur de la santé publique en raison de la rapide propagation du Covid-19. « Il faut désormais commencer à compter combien de membres du personnel de la Santé vont mourir avec ce virus sur le champ de bataille. Pour le moment, nou pe trouv lamor an fas », dit-il.
Nasser Essa maintient que « l’état de santé de beaucoup d’infirmiers n’est pas très stable et nous sommes en train de prier pour qu’ils puissent retrouver leur guérison. Nous traversons des moments très difficiles et je me demande jusqu’à quand nous allons tenir. Nous sommes au bout. C’est le burn-out ! Nous ne pouvons plus rendre l’appel. Pena dimounn pou travay dan lopital ».
Il a souligné, par ailleurs, qu’un médecin est intervenu tout récemment sur les ondes d’une radio privée sur le décès d’une Health Care Assistant affectée à l’Area Health Centre de Rivière-du-Rempart. « Sans démarrer une enquête sur les circonstances du décès attribué à ce virus, ce médecin est venu dire que cette infirmière a une vie sociale également et qu’il se pourrait qu’elle ait contracté le virus hors de son lieu de travail. La Nurses Union condamne avec force cette déclaration. Voilà comment on est en train de traiter les infirmiers dans le pays », s’insurge le syndicaliste.
Le président de la Nurses Union a demandé aux autorités de traiter ses pairs comme des humains. Il affirme ainsi : « on est en train de demander aux membres du personnel de santé d’aller travailler à l’hôpital ENT pendant 24heures sur une durée de sept jours. On n’a pas encore adopté un roster convenable dans cet hôpital ? Zot ankor le travay lor Trial and Error », a déclaré le président de NU.
Maintenant, poursuit-il en substance, on est en train de transférer des employés à l’hôpital ENT pendant trois mois sans prendre en compte leurs lieux de résidence. Il devait aussi mettre en exergue que les employés de l’hôpital ENT n’ont aucune vie sociale car travaillant jour et nuit plusieurs jours d’affilée.
La demande de la Nurses Union au Pay Research Bureau pour le paiement d’une Risk Allowance est revenue sur le tapis. « Nous lançons un défi aux dirigeants du PRB de venir passer une journée à l’hôpital ENT, à la COVID ward, ou dans des Flu Clinics. Dimounn travay dan bann container akot ena tol lao. Pa fasil res dan enn PPE pandan 3-4 ler tan ek enn saler koumsa », affirme le syndicaliste.
« Nous sommes en train de lancer un cri du cœur au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Accordez-nous un rendez-vous de 10 à 15 minutes, et nous vous expliquerons tout », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le secrétaire de la NU, Bholanath Jeewuth, a estimé qu’il faut des administrateurs pour gérer le personnel des hôpitaux et non pas des superintendents.