L’idée seule d’aller prendre part aux examens sur le campus de l’Université de Mauricé au Réduit leur donne la peur au ventre. Les étudiants disent « vivre un vrai calvaire » tous les jours depuis que des cas de Covid-19 aient été rétectés chez des étudiants. Pour eux, la tenue des examens en face-à-face n’aurait pas dû se faire malgré le protocole sanitaire. Se protéger au quotidien est devenu un stress mental additionnel.
Entamant une licence en French and Translation Studies, Yush, étudiante en deuxième année, dit ne pas comprendre l’obstination de la direction de l’université de Maurice à organiser les examens en face-à-face ou en présentiel. « Depuis que j’ai appris qu’il y a un cas positif dans la salle où je prenais mes examens, la situation est devenue plus stressante pour moi. À cause de ce cas, les examens ont été repoussés de deux semaines. J’ai un dernier papier jeudi prochain et la date a été reportée. Jusqu’à présent, je ne sais pas quand se déroulera cet examen », déplore la jeune fille qui habite Triolet.
Attendre encore deux semaines la stresse davantage car il se pourrait que les cas de contamination se multiplient et que les examens soient repoussés encore. « Il ne faut pas oublier que nos examens auraient dû se tenir en juin mais ont été renvoyés », dit-elle. Ce dernier papier, ajoute-t-elle, est plus important que les autres en termes de points. Reporter les examens à plusieurs reprises est devenu très pesant psychologiquement pour la jeune fille.
Son seul objectif reste de réussir à ces examens quoi qu’il arrive. Pour Yush, les examens auraient dû se tenir en ligne à travers des Continuous Assessments, comme ce fut le cas l’année dernière. Elle estime que l’UoM aurait pu élaborer un programme où les examens allaient se dérouler en ligne avec des conditions plus strictes.
À cause de la situation actuelle sur le campus, la révision est aussi perturbée. « On est plus en sécurité à la maison pour les révisions. Mais il faut aussi aller sur le campus une heure avant que les examens ne commencent. Et une fois sur le campus, on part à la librairie où on discute avec les autres. Rien ne nous assure que le virus n’est pas présent », confie l’étudiante.
De plus, étant donné qu’elle doit passer près de deux heures dans le voyage, elle doit prendre des précautions additionnelles pour ne pas attraper le virus. La désinfection des mains se fait régulièrement. Yush dit aussi porter des vêtements pour qu’elle puisse se couvrir les bras pour être « plus en sécurité ».
Tout comme Yush, Hrithik, étudiant en deuxième année pour un BSc en Marketing and Digital Technologies, est très bouleversé. « Les étudiants sont frustrés en ce moment. Mais à cause des examens qui se tiennent en ce moment, ils préfèrent ne pas porter trop attention sur ce qui se passe et se concentrent sur leurs examens », dit-il.
Cet étudiant ajoute qu’il prévoyait déjà que des cas positifs allaient être enregistrés sur le campus à cause de la « manière dont l’UoM gère le problème du Covid-19 ». Pour lui, la plupart des étudiants prennent leur papier dans une classe et si l’un contracte le virus, il pourra le propager à d’autres. Il craint que les cas de Covid-19 se multiplient. Hrithik croit que l’UoM aurait dû organiser les examens en ligne comme l’ont fait d’autres institutions. Même si des cas de tricherie auraient pu se produire, il pense que l’UoM aurait pu élaborer une stratégie pour éviter cela.
Pour se protéger lorsqu’il se trouve sur le campus et dans la salle d’examens, il garde une distance avec ses camarades de classe et les Invigilators. Il porte son masque et se désinfecte les mains en tout temps. À cause de cas de Covid-19, il accuse l’UoM d’avoir alourdi le fardeau psychologique des étudiants. Il ajoute que la pression pour que les étudiants se fassent vacciner était déjà un stress. Hrithik dit n’avoir pas encore fait son vaccin et est contre l’idée de se faire vacciner. À cause de ses allergies, il dit ne pas pouvoir faire le vaccin mais effectue son test PCR chaque semaine.
Darshana Dabee, étudiante en première année en Political, Human Rights and International Relations, vit un cauchemar au quotidien « Depuis que j’ai appris les cas positifs au Covid-19, c’est la frayeur qui s’est installée. Je ne sais pas si j’ai parlé avec la personne infectée. De plus, le campus de l’UoM grouille de monde et on est obligé de respecter la distanciation sociale. Cela rend la situation encore plus frustrante pour les étudiants. On nous demande d’aller à la librairie pour nos révisions mais l’aération est quasi inexistante », déplore-t-elle.
La jeune fille dit que la frayeur est tellement présente sur le campus que ses amis de classe quittent le campus instantanément après les examens. Elle dit ne pas comprendre comment l’université de Maurice a pu organiser des cours en ligne et non les examens.
Cette habitante de Grand-Gaube dit braver les différentes situations auxquelles elle s’expose lorsqu’elle quitte la maison et doit se rendre à Réduit. Pour se protéger, elle change son masque régulièrement et se désinfecte les mains et évite de se toucher le visage.
Elle maintient que les examens en ligne étaient la meilleure solution. Voir ses camarades de classe en larmes dans la salle d’examens est devenu scène courante. Les premiers jours d’examens, elle dit avoir ressenti quelques symptômes de Covid-19. Après s’être rendue à un centre médical pour un test PCR, elle a été informée que son test est négatif. L’étudiante estime que le stress a eu un effet sur sa santé.
Tout comme elle, une autre étudiante qui n’a pas encore été vaccinée à cause de ses problèmes de santé dit vivre dans la peur tous les jours. Ayant pris part à l’un de ses derniers papiers vendredi après-midi, elle dit avoir eu ses règles plus tôt que prévu à cause de cette frayeur.
À l’UoM, l’on dit que le protocole sanitaire élaboré avec le ministère de la Santé est suivi. D’ailleurs, les salles d’examens ont été désinfectées ce vendredi avant la tenue des examens.