S’il y a bien une chose que l’on doit reconnaître à notre jeunesse, c’est bien son engagement pour l’environnement. Dans le cadre de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) qui se tient paradoxalement à Dubaï, Yeshna Dindoyal est la seule jeune Mauricienne à avoir été invitée par l’UN Migration and Global Center for Climate Mobility pour prendre part aux débats. Une aubaine pour la jeune femme, qui a fait de la Climate Justice son cheval de bataille. Le ministre de l’Environnement mauricien, Kavy Ramano, a,lui officiellement fait son discours le 5 décembre.
« Je viens d’une très petite île de l’océan Indien et, malheureusement, nous sommes trop souvent sous-représentés dans beaucoup des problématiques liées au réchauffement climatique. Mon but est de construire un système légal et solide pour adresser les problèmes de changement climatique », a déclaré Yeshna Dindoyal dans son allocution en face de plusieurs centaines de délégués invités à la COP28. Âgée de 25 ans et des poussières, la jeune femme est une passionnée du droit environnemental et de Climate Justice. « Pendant mon séjour, j’ai eu le privilège de parler et d’inspirer un public plus large, et de faire partie de panels, dont celui du président général des Nations unies. J’ai aussi eu la chance inouïe d’assister à des réunions bilatérales avec des parties prenantes qui tentent d’avoir un réel impact sur le cadre juridique de l’Afrique en ce qui concerne le changement climatique. »
Nous l’avions rencontrée, il y a quelques mois, alors qu’elle publiait avec trois autres jeunes chercheurs, Dr Jay Doorga, Lecturer à l’université des Mascareignes, Dr Olivier Pasnin, Project Manager à Reef Conservation, et Clara Diaz Diaz, Coral Ecosystem Specialist de la University of Plymouth, une étude intitulée Risk assessment of coral reef vulnerability to climate change and stressors in tropical islands : The case of Mauritius dans la prestigieuse revue internationale Science of Total Environment. Dans cet entretien à Week-End, elle résumait leurs études sur les coraux à Maurice. Avec une détermination des plus admirables, Yeshna Dinoyal avançait l’importance de créer un cadre légal pour assurer la protection des coraux. « À Maurice, nous avons certes un système légal que l’on peut considérer comme complet, mais il est important d’apporter continuellement des amendements, surtout au vu de la situation climatique qui ne cesse d’évoluer », nous confiait-elle. « Le but c’est de créer un dossier solide et d’avoir une scientific-driven policy » pour adresser le problème.
Pour info, la COP28 se tient cette année sur fonds de controverse. L’événement climatique le plus attendu de l’année se tient à Dubaï et est présidé par Sultan al-Jaber, CEO de l’Emirati State Oil Company Adnoc. À l’occasion de cette COP28, un bilan des progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris — le traité historique sur le climat conclu en 2015 — sera dressé et un plan d’action sera défini par la communauté mondiale avec pour objectif de réduire les émissions et de protéger les vies et les moyens de subsistance des populations. Selon les données scientifiques, pour préserver un climat vivable, la production de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer rapidement et la capacité mondiale d’énergie renouvelable, notamment l’énergie éolienne, solaire, hydraulique et géothermique, doit tripler d’ici à 2030. Dans le même temps, le financement de l’adaptation et les investissements dans la résilience face aux changements climatiques doivent être encouragés. La COP28 prendra fin le 12 décembre.