STC : la qualité de la farine revue

Rajiv Servansingh: « C’est un peu difficile de prévoir pour le moment, car le prix est déterminé par le prix du blé sur le marché mondial. Il faudra attendre avant de se prononcer »

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Les spécifications pour la farine commercialisée par la State Trading Corporation (STC) seront revues. Une consultante d’ITG-France est en effet actuellement à Maurice à cet effet. Elle animera également un atelier de travail de deux jours sur la production et l’utilisation de la farine. ITG procèdera également à une évaluation de la qualité de la farine sur le marché et fera des recommandations à la STC.

Caroline Masson, consultante en recherche et développement chez ITG-France, a débuté en cette fin de semaine une formation à l’intention de différentes autorités et opérateurs concernés par la qualité de la farine. Parmi eux, des représentants des ministères du Commerce et de la Santé, mais aussi du Mauritius Standards Bureau, de l’Association des propriétaires de boulangeries, du Mauritius Institute of Training and Development (MITD), de l’Université de Maurice et des boulangeries des hypermarchés.

Rajiv Servansingh, directeur de la STC, explique : « La STC envisage depuis quelque temps de revoir les critères de la farine consommée à Maurice. Nous avons invité une consultante étrangère ayant beaucoup d’expérience dans ce domaine pour faire une étude sur la qualité de la farine et pour conseiller la STC, ainsi que les boulangers, sur le processus de fabrication du pain. Les critères de fabrication du pain à Maurice ont été fixés en 2003. Or, depuis, il y a eu beaucoup de changements. »

Il cite en exemple les évolutions sur le plan social, les habitudes alimentaires, sans compter le changement climatique, qui affecte les récoltes de blé et la transformation de la farine. La consultante française était déjà à Maurice pour un premier Survey il y a quelques semaines. Elle est de retour pour une deuxième phase de son étude, avant de rédiger son rapport final, attendu dans quelques semaines.

« Par coïncidence heureuse, le gouvernement a aussi revu la Food Act. Cela implique une révision des critères des aliments de base à Maurice. Raison pour laquelle nous avons réuni tous les acteurs concernés de l’industrie de la boulange, de la MSB aux boulangers, pour une sensibilisation et, en même temps, pour indiquer dans quelle direction nous devons aller », déclare-t-elle.

À partir de là, de nouvelles spécifications seront élaborées pour la farine commandée par la STC. Il est peu probable que cela s’appliquera au prochain appel d’offres, qui se fait généralement en septembre. De même, toutes les Regulations liées à la Food Act ne sont pas encore prêtes. Ces nouvelles spécifications entreront sans doute en vigueur l’année prochaine.

Quant à savoir si c’est toujours Les Moulins de la Concorde (LMLC) qui sera appelée à produire cette farine, selon les spécifications de la STC, ou si l’appel d’offres sera ouvert, Rajiv Servansingh indique : « les appels d’offres sont toujours ouverts à l’international. LMLC envoie sa cotation comme tous les autres. S’il s’avère qu’un fournisseur étranger propose un meilleur prix que LMLC, nous avons un arrangement depuis quelque temps pour demander au meunier local de s’aligner sur ce prix. À ce moment-là, nous lui achetons 50% de notre commande. »

L’objectif d’une telle démarche, ajoute Rajiv Servansingh, est de protéger l’industrie locale et la préservation de l’emploi. Sans pour autant, toutefois, que cela ne soit au détriment des deux parties. Pour ce qui est du prix, Rajiv Servansingh affirme ne pas être en mesure de dire si le prix actuel de Rs 28 le sachet de 2,5 kg sera maintenu. « C’est un peu difficile de prévoir pour le moment, car le prix est déterminé par le prix du blé sur le marché mondial. Il faudra attendre avant de se prononcer. »
La STC commande chaque année environ 100 000 tonnes métriques de farine, dont 70% sont destinés aux boulangers et cela depuis 40 ans déjà.

Grains secs : priorité à Madagascar

Sollicité sur l’importation de grains secs par la STC, Rajiv Servansingh avance qu’une très bonne relation de travail a été établie avec des fournisseurs malgaches. « Comme vous le savez, nous avons déjà reçu une cargaison de 70 tonnes de gros pois de Madagascar, qui s’est très bien vendue. Nous sommes en négociations pour une nouvelle livraison vers fin septembre ou début octobre. Tout est aussi une question de récolte. Il faudra attendre pour avoir une meilleure idée, mais aussi des produits plus frais. »

Il précise que des commandes pour le haricot rouge et le haricot blanc de Madagascar sont aussi envisagées. « Nous avons déjà discuté avec les fournisseurs, et on nous a dit qu’il y a des possibilités d’obtenir ces deux produits. Il faut savoir que nous privilégions le commerce régional. C’est la politique du gouvernement. C’est dans cette optique que nous travaillons au maximum avec Madagascar. »

Rajiv Servansingh n’a toutefois pas voulu s’exprimer sur les importations de l’Iran, précisant que c’est le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, qui s’occupe de ce dossier.

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