L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) réagit à la décision du gouvernement de maintenir le prix des produits pétroliers. Jayen Chellum, le secrétaire, estime qu’une révision de la structure des prix permettrait une baisse à la pompe. Il réitère le fait que les taxes pèsent lourd dans le calcul du prix des produits pétroliers.
Jayen Chellum a tenu à souligner avant tout la ligne de communication établie entre le ministère du Commerce et de la Protection des consommateurs, et les associations dans ce secteur. « Sous l’ancien gouvernement, il y avait eu cinq réunions en dix ans. Avec l’actuel, nous avons déjà eu plus de six réunions dont trois formelles. » Ce qui, selon lui, est bon signe, « car cela montre que les autorités prennent les associations de consommateurs au sérieux ».
Concernant la récente décision du Petroleum Pricing Committee de maintenir le prix du litre d’essence et du diesel à Rs 61.20 et Rs 58.95 respectivement, il explique que cela est dû au cadre légal en place. « Le calcul est fait sur trois mois avant et trois mois après, au moment de décider du nouveau prix. Si cela dépasse les 4%, le prix monte et si cela descend par 4%, le prix baisse. D’après les explications, cela n’a pas été le cas pour le présent exercice. D’où le fait que le prix est resté inchangé. »
Toujours est-il, a ajouté Jayen Chellum, que l’actuel gouvernement avait critiqué l’ancien pour les taxes abusives sur le carburant, avant les élections. « Du point de vue éthique, il aurait pu baisser la taxe, ce qui aurait allégé les consommateurs. Ce qui aurait permis une baisse à la pompe. Nous sommes en faveur de la révision de la structure de prix. Nous l’avons d’ailleurs dit dans nos propositions pour les consultations budgétaires. » Il souhaite plus de transparence de la part de la State Trading Corporation concernant les prix d’achat.
À cet égard, l’ACIM suggère également une baisse de la TVA sur les produits alimentaires et de première nécessité, notamment les produits de la mer frigorifiés, les pâtes et certains produits ménagers. « Tout le monde a une machine à laver maintenant et la lessive n’est pas un luxe. »
Face à l’inflation, l’ACIM recommande des subsides sur les produits essentiels, une baisse de la taxe pour les familles à faible revenu et la classe moyenne, ainsi que le soutien à la production locale. L’association suggère également le soutien au secteur de l’économie bleue, pour aider à l’autosuffisance alimentaire. D’autant qu’on ne sait encore, dit-elle, quelles seront les retombées de la politique commerciale du président américain Donald Trump.
L’ACIM attire l’attention sur les maladies non transmissibles en hausse dans le pays, dont le cancer. Il souhaite que des tests soient réalisés pour détecter la présence de pesticide dans les légumes. Le dépistage précoce est aussi préconisé.
Parmi les autres propositions, l’association souhaite la mise en place d’un Consumer Debt Relief Fund et encourage le Public-Private Partnership pour les projets d’infrastructures. Des Green Consumer Incentives sont aussi suggérées, de même qu’une campagne pour sensibiliser à la pollution.
L’ACIM souhaite enfin une gestion efficace de l’eau, particulièrement en ce qui concerne les fuites, afin de diminuer la pression compte tenu du changement climatique.