- Trou de Rs 5 milliards au Price Stabilisation Account
- La baisse des prix des produits pétroliers à la pompe attendue la semaine prochaine
Les dirigeants de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) ont eu une réunion de travail avec le ministre du Commerce et de la Protection des Consommateurs, Michaël Sik Yuen, mercredi. Ainsi, parmi les attentes, les prix des produits pétroliers à la pompe baisseront la semaine prochaine. Le ministère travaille en collaboration avec celui des Finances, sur ce dossier. L’ACIM a suggéré une baisse des taxes ne dépassant pas 40% du prix d’achat des produits pétroliers et réclame également une enquête sur la gestion de la State Trading Corporation, qui se retrouve avec un déficit de Rs 5 milliards au Price Stabilisation Account.
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Acim, se dit très satisfait de la rencontre avec le ministre Sik Yuen. Il estime que cette ouverture au dialogue sera bénéfique aux consommateurs et permettra d’aborder des sujets d’importance nationale. « Nous avons discuté évidemment de la baisse du prix de l’essence. D’après ce que j’ai compris il n’y a pas une grande marge de manœuvre, car le PSA se retrouve avec un déficit de Rs 5 milliards, mais le gouvernement tiendra parole. La baisse des prix interviendra la semaine prochaine», fait-il ressortir.
Même si les prix à la pompe n’ont pas encore été indiqués, Jayen Chellum estime que le gouvernement agira par rapport aux taxes appliquées sur le calcul du prix du carburant. « Nous avons suggéré que les taxes ne dépassent pas 40% du CIF. Si l’on se base sur le prix actuel sur le marché mondial, d’après ce calcul, le litre d’essence et du diesel devrait être sous la barre des Rs 50. Mais attendons voir ce que proposera le gouvernement », dit-il.
Dans la foulée, l’ACIM a réclamé une enquête sur la gestion de la STC sous l’ancien gouvernement de Pravind Jugnauth. « Nous avons demandé aux autorités de communiquer la CIF Value ainsi que le taux de change pour chaque pétrolier qui arrive. Nous avons aussi demandé que le Petroleum Pricing Committee se réunisse une fois par mois et non pas tous les quatre mois comme c’était le cas sous l’ancien gouvernement », poursuit l’ACIM.
Les représentants de l’ACIM ont également fait part de leur indignation concernant Rs 7.20 prélevées – incluant les Rs 4 pour les vaccins anti-Covid – pour les subsides sur les prix de vente de la farine, du gaz ménager et du riz. « Nous avons réclamé davantage de transparence. Il faut savoir à quels prix nous achetons le riz, la farine et le gaz avant de calculer les subsides », indique l’ACIM, qui attire l’attention sur le fait que les subsides sur ces produits, destinés à soulager les familles, sont également utilisés dans la restauration et la préparation de produits industriels qui sont par la suite revendus à des prix élevés aux consommateurs.
Outre une baisse sur le montant prélevé pour des subsides sur la farine, le riz et le gaz, l’ACIM se prononce en faveur d’une révision de l’Excise Duty et de la contribution au Road Development Authority. Le contrôle des prix du poulet et des oeufs a aussi été évoqué. « Nous avons une fois de plus demandé au ministre d’avoir recours à l’importation s’il y a des abus sur les prix pratiqués par les producteurs locaux », propose l’ACIM.
Une réduction du taux de la TVA sur les produits alimentaires de base était également au menu de la réunion. Jayen Chellum a laissé entendre que le ministre Sik Yuen a indiqué qu’une formule sera élaborée pour stabiliser les prix, en s’appuyant sur le fonds de Rs 10 milliards annoncé dans le programme électoral.
Parlant de l’huile Smatch commercialisée par la STC, Jayen Chellum dit avoir appris, lors de cette réunion, que l’étiquetage à Rs 15 par litre se faisait à Dubai. «Rien qu’en le faisant à Maurice, nous aurions pu baisser le prix de l’huile par Rs 15», révèle-t-il. L’importation parallèle des produits pharmaceutiques a également été suggérée par l’ACIM.
Le secrétaire général de l’ACIM a aussi attiré l’attention sur la situation géopolitique à l’international, avec le «conflit US/France/Angleterre via l’Ukraine» contre la Russie, qui pourrait déboucher sur une troisième Guerre mondiale. «Maurice doit assurer sa souveraineté alimentaire car nous sommes au bord d’un précipice. S’il y a une troisième Guerre mondiale, nous allons en souffrir car nous dépendons des importations pour la majorité de nos besoins alimentaires », met-il en garde dans la conjoncture.