André Espitalier-Noël, MD : « Nos principales matières premières ont connu, depuis juin 2020, une hausse considérable de 51% pour le tournesol et de 59% pour le soja, soit les cours les plus élevés de ces sept dernières années »
Le gouvernement appliquera, dès le 22 février 2021, des « safeguard
measures » sur l’huile comestible
La flambée des cours des matières premières sur le marché mondial commence à avoir des effets à Maurice. Ainsi, la compagnie Moroil, engagée dans la production d’huile comestible à Maurice, se voit contrainte d’ajuster à la hausse ses prix dans la fourchette de 10% à 18,6% — sur ses huiles fabriquées localement, à partir de ce matin.
Commentant cette situation, André Espitalier-Noël, Managing Director de Moroil, soutient que « le contexte est difficile pour les producteurs locaux. Dans notre cas, nos principales matières premières ont connu, depuis juin 2020, une hausse considérable de 51% pour le tournesol et de 59% pour le soja. Ce sont les cours les plus élevés de ces sept dernières années. » D’autres facteurs contribuent à cette hausse, notamment l’augmentation du fret maritime entre 100 et 200% selon les régions d’approvisionnement, la dévaluation de la roupie, ainsi que la hausse du coût d’autres intrants.
De son côté, Jérôme Clarenc, directeur commercial de Moroil, ajoute que « cette augmentation découle directement du contexte économique mondial et aurait nécessité une hausse de plus de 25% localement. Nous avons déjà connu un tel phénomène dans les périodes de crise comme en 2008 et en 2012. Moroil a toujours aligné ses prix en fonction des cours du marché mondial ; sur les 12 dernières années, il y a eu 16 baisses et 14 hausses de prix de nos huiles. »
Et Jérôme Clarenc d’ajouter : « Nous sommes heureux d’apprendre que le cabinet des ministres a décidé d’appliquer des safeguard measures raisonnables de 10% afin d’assurer un level-playing field pour la pérennité de l’industrie de l’huile comestible à Maurice. » Cette mesure prendra effet à partir du 22 février 2021 et sera applicable pour une période d’une année.
En conclusion, André Espitalier-Noël précise que « Moroil n’est pas une entreprise comme les autres. Nous n’avons jamais failli, depuis plus de 50 ans, à notre engagement vis-à-vis de la population mauricienne à lui fournir une huile de qualité à des prix raisonnables. Moroil tient toujours à honorer son engagement auprès des autorités mauriciennes afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays. »
La direction de Moroil rappelle aussi avoir joué pleinement son rôle durant le confinement en 2020. « Nos employés, nos soldats ont répondu à l’appel malgré les risques sanitaires et grâce à eux, nous avons pu continuer à approvisionner les familles mauriciennes pendant ces moments difficiles. Moroil, étant une entreprise responsable et citoyenne, a tout fait pour contenir cette augmentation de prix, prenant en considération les difficultés des familles mauriciennes en ce moment, tout en voulant sauvegarder l’emploi au sein de notre entreprise », affirme André Espitalier-Noël.
Rappelons que Moroil travaille en étroite collaboration avec l’industrie mauricienne, notamment les producteurs d’aliments pour animaux et la conserverie de thon.