Conflit au sein de la Mauritius Ports Authority : une cadre dénonce harcèlement, diffamation et transfert abusif

Une affaire aux allures de crise interne secoue actuellement la Mauritius Ports Authority (MPA). Bernadette Nathalie Remy-Malherbe, cadre occupant depuis juillet 2008 plusieurs fonctions clés au sein de l’organisme — la dernière en date étant celle de Executive General Administrative Services — a servi une mise en demeure à la direction de la MPA à travers son homme de loi, Me Shahid Naeem Sumodhee.

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Dans une lettre formelle datée d’avril 2025, elle conteste une décision de transfert jugée arbitraire vers le « Store » de la MPA, sans aucune explication officielle. La plaignante affirme que cette mesure, décidée par des supérieurs hiérarchiques nommés dans la mise en demeure, est non seulement injustifiée, mais a également entraîné un préjudice psychologique grave. Elle évoque notamment un état de stress intense ayant nécessité un suivi médical, selon un certificat établi par Dr Ridwana Timol.

Des accusations graves contre des supérieurs hiérarchiques
Dans les documents adressés à la direction, trois cadres de la MPA sont désignés comme étant directement impliqués dans ce qu’elle qualifie de harcèlement et de manœuvres hostiles, notamment à travers la création d’un groupe WhatsApp intitulé « HR Surveillance MPA ». Ce groupe aurait été utilisé, selon les termes du document, pour surveiller, diffamer et porter atteinte à la réputation de plusieurs employés, dont celle de Mme Remy-Malherbe, en y inscrivant des propos dégradants. Le message en question mentionne la tenue d’une liste de 25 employés sous « close surveillance » et aurait demandé aux membres du groupe d’utiliser uniquement des noms fictifs pour dissimuler leur identité.

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Elle affirme que les échanges sur cette plateforme interne – dans lesquels elle est directement nommée – ont été profondément humiliants, ont porté atteinte à sa réputation professionnelle, et constituent une violation flagrante de ses droits à la dignité, à la vie privée et à la liberté de mouvement.

Réclamations et menace de poursuites judiciaires
La mise en demeure exige :
l Sa réintégration immédiate dans ses fonctions antérieures.
l Le retrait de tous les messages WhatsApp jugés diffamatoires.
l L’arrêt de toute surveillance illégale et de toute action visant à la discréditer.
l Une indemnisation de Rs 2 millions pour préjudice moral.

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Elle donne à la MPA un délai de cinq jours pour répondre positivement à ses demandes, sans quoi des poursuites judiciaires seront engagées.
Enjeux éthiques et réputationnels pour l’autorité portuaire
Cette affaire soulève des questions sérieuses sur les pratiques managériales au sein de la MPA, notamment en matière de gouvernance, de respect des droits des employés et d’utilisation abusive des outils de communication interne. Elle risque également de ternir l’image publique de l’organisme, à l’heure où la transparence et le respect des procédures internes sont de plus en plus scrutés dans les institutions publiques.

La parole à Alain Malherbe : « Le silence et l’impunité ne sont plus une option »
Dans un écrit publique, Alain Malherbe, époux de Mme Remy-Malherbe, confirme que la mise en demeure a été rendue publique avec l’accord écrit de son épouse : « Cette affaire est désormais de notoriété publique.

Mon épouse, pleinement consciente de la gravité des faits et déterminée à faire toute la lumière sur les abus subis, a pris la décision de tenir le grand public informé des actions engagées. Avec son autorisation écrite, je rends donc publique la mise en demeure formellement adressée à la Mauritius Ports Authority, à son président, à sa directrice générale ainsi qu’à son responsable des ressources humaines. Ces personnes devront répondre de leurs actes. Le silence et l’impunité ne sont plus une option. Il est temps que les responsabilités soient clairement établies et assumées. »

L’affaire pourrait désormais prendre un tournant judiciaire décisif.

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