Compensation salariale : craintes de Business Mauritius sur le coût pour les opérateurs

La note de la compensation salariale se monte à Rs 6,2 milliards avec les Rs 5,8 milliards additionnelles de la révision du National Monthly Minimum Wage

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Réagissant au quantum de la compensation salariale, annoncée par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, hier, Business Mauritius évoque de « vives inquiétudes parmi les entrepreneurs vis-à-vis du coût de la compensation salariale, et cela après une vague d’augmentations cette année, incluant l’électricité et le salaire minimum entre autres. »

Dans sa première analyse, l’organisation patronale met en avant le fait que « pour plusieurs, notamment de nombreuses PME et les entreprises à haute intensité de main-d’œuvre, l’impact combiné de la hausse du salaire minimum et de la compensation salariale, chiffrée à 10% du salaire et pouvant aller jusqu’à  Rs 2 000, exercera une pression conséquente sur les entreprises, et ce juste au moment où elles se mettaient à remonter la pente. Pression que plusieurs peineront à soutenir sans mécanisme de soutien. »

Toutefois, Business Mauritius concède « la volonté unanime d’améliorer les conditions salariales et l’importance fondamentale d’assurer une rémunération équitable pour les employés ». Un communiqué émis à cet effet indique qu’« aujourd’hui face à l’augmentation combinée du salaire minimum et de la compensation salariale, Business Mauritius  tire la sonnette d’alarme sur des mesures qui, d’une part, mettent à risque la soutenabilité à moyen et long termes de certaines entreprises, et d’autre part, sur une démarche d’augmentations salariales disproportionnées, qui pourrait engendrer encore une hausse du taux d’inflation en 2024, ce qui affectera à nouveau le pouvoir d’achat des consommateurs. »

L’association patronale était en faveur d’une compensation salariale  ne dépassant pas Rs 1 000, par rapport au taux d’inflation, estimé à 7.1%. « Tenant compte de la hausse du salaire minimum, représentant déjà une augmentation globale à hauteur de Rs 5,8 milliards et avec le montant annoncé de la compensation salariale, c’est encore Rs 6,2 milliards de coût global additionnel – et qui ramène le coût total des augmentations de la masse salariale à Rs 12 milliards. Cela sans compter la pression sur les autres barèmes salariaux », fait encore comprendre Business Mauritius.

Business Mauritius, plaide pour «  un travail de fond pour alléger le fardeau dans les court et moyen termes sur les entreprises. Il faudra surtout travailler sur une réforme systémique dans le long terme. Pour promouvoir l’employabilité d’une manière pérenne, un mécanisme réfléchi et durable est privilégié  dans le contexte des ajustements salariaux, plutôt que de les imposer de manière arbitraire aux entreprises du secteur privé. »

Dans la nouvelle conjoncture salariale, le patronat attire l’attention que sans compter que de nombreuses entreprises pourraient se retrouver dans l’incapacité de payer « parmi les conséquences de cette augmentation, il faudra s’attendre à une compétitivité entravée pour les entreprises exportatrices dans les services et le secteur manufacturier, mais aussi pour l’industrie locale qui se doit de rester compétitive vis-à-vis des importations ». « Pour ce qui est des PME, notamment dans le secteur manufacturier, beaucoup d’entre elles jonglent déjà avec des marges serrées, et l’alourdissement supplémentaire d’une hausse des salaires aura un impact majeur sur leur viabilité. Une autre conséquence possible avec cette augmentation salariale au-delà de la capacité d’absorption des entreprises, nous pourrons voir se développer une économie informelle, qui pourrait amener à des conséquences néfastes sur l’économie et la protection des travailleurs », affirme Business Mauritius.

En conclusion, Business Mauritius avance que « les entreprises mauriciennes se positionnent aujourd’hui comme des employeurs de choix, proposant des salaires compétitifs. Aujourd’hui, elles redoublent d’efforts pour accroître leur agilité et améliorer les conditions de travail, favorisant ainsi le développement des employés. Elles œuvrent déjà pour élargir leurs initiatives de reconnaissance, au-delà du salaire, intégrant notamment des pratiques inclusives, la flexibilité et les avantages sociaux, entre autres.»

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