Compensation et salaire minimum : menaces de débrayage des employés de la ZF

  • Raisons évoquées : ils ne percevront pas à la fin du mois la compensation salariale et le salaire minimum annoncés
  • Reaaz Chuttoo de la CTSP: « Si bann travayer pa gagn kas ek ki pena okenn Notice de bann otorite nou pou dir pa travay »

Les employés de la zone franche sont dans la tourmente. Ils ont appris qu’à la fin de ce mois, ils ne percevront pas la compensation salariale ainsi que le National Minimum Wage annoncés. À l’origine, un problème technique relatif aux règlements portant sur le paiement de la compensation salariale et l’application du salaire minimum. Face à cette situation, ils sont appelés à se mettre en grève si le 29 janvier ils ne perçoivent pas la compensation salariale ainsi que l’ajustement de leur salaire au titre du nouveau National Minimum Monthly Wage.

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C’est par voie de circulaire adressée à tous ses membres que la MEXA a fait état du problème au niveau des règlements pour la mise en application de ces deux mesures. A cet effet, dans un communiqué en date du 23 janvier portant sur le paiement des salaires de janvier, la direction d’une importante compagnie dans le secteur du textile souligne que « please find below extract of an important mail from MEPZA regarding the payment of january salary 2024 salary addressed to all MEPZA members. (..) ‘Pending regulations pertaining to : (a) the prescribed basic rate for the Export sector, i.e, the amendment related to the Remuneration Regulations for Exports Oriented Enterprises concerning minimum wages and Additional Remuneration 2024 (b) Government Assistance for the Export sector for the payment of the national minimum wages and additional remunaration 2024, have not been finalized yet and are not officially in effect. This delay may impact the salary processing for the month of January 2024, as we understand many companies are eagerly anticipating the conclusion of these legislations ».

Tout semble indiquer que ces règlements ne pourront pas être finalisés en cette fin de semaine et de ce fait, les employés ne percevront les ajustements salariaux appropriés que le mois prochain. « Regrettably, it is unlikely that these regulations will be finalised this week. Consequently, companies may need to proceed with their salary processing for January 2024 without applying the Additional Remuneration 2024. It is advisable for companies to make provisions for the back payment in the subsequent pay period », poursuivent les responsables concernés.

De ce fait, la compagnie, qui a accusé réception de cette circulaire de la MEXA, a fait savoir à ses employés que « the delay is solely due to the pending regulations not being ready for implementation. Consequently, the company would like to assure its employees that they will receive a refund for the adjustments in the February 2024 pay ».

Ayant eu vent de ce décalage, le président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), Reeaz Chuttoo est monté au créneau. « Hier (ndlR: mercredi), à notre grande surprise, j’ai appris qu’un de nos affiliés a décidé de se mettre en grève, y compris des travailleurs étrangers et mauriciens. Lorsque j’ai fait le déplacement à cet endroit, le patron de l’entreprise m’a fait savoir qu’il a obtenu une Circular Letter de MEXA pour savoir qu’un règlement n’est pas encore prêt et tant que ce règlement ne soit pas finalisé, il ne pourra pas procéder aux ajustements appropriés ce mois-ci. Tout juste après, des employés de trois autres compagnies de la zone franche ont pris contact avec moi pour dire que leurs patrons ont informé les employés du même problème », déclare le syndicaliste.

« Sa finn revolte nou. De qui drwa MEXA tire enn Circular Letter pou donn so bann manb direktiv pa peye alor ki lalwa finn pase dire bizin pey tou travayer », dénonce le syndicaliste Chuttoo. « S’il y a des négociations entre les autorités, c’est le ministère du Travail qui doit venir de l’avant avec un communiqué. La MEXA ne peut pas avoir ce pouvoir pour donner de mot d’ordre de ne pas faire les ajustements appropriés. Si pena okenn Notice, nous ignorons la lettre MEXA, Le 29 bizin fer lapey. Si bann travayer pa gagn kas ek ki pena okenn Notice de bann otorite nou pou dir pa travay », brandit-il sous forme de menaces.

« La raison est simple. Une organisation des employeurs ne peut tenir les travailleurs en otage. Les travailleurs se posent pas mal de questions en ce moment. Qu’est-ce qu’on va payer au juste en février ? Est-ce que cela va inclure les heures supplémentaires ? Kouma li kapav permet li dir so bann manb sa bann koze-la Alor nou nou pe dir nou ban manb pa travay »,  rajoute Reeaz Chuttoo.

Au niveau de la MEXA, on laisse entendre que ce n’est qu’à partir du 15 février que le nécessaire va être fait. « Une fois que les Regulations are Out, nous allons faire le paiement correctement », rassure un responsable de la MEXA.

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